Manoir des Aubières, aujourd'hui maison

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Persac

La première mention du fief des Aubières remonte à 1260, dans les hommages d'Alphonse de Poitiers, il relève du seigneur de Lussac. Le bâtiment actuel semble dater du début du 17e siècle, comme en attestent la date portée (1629) au-dessus de la porte d'accès à la tour d'escalier et les vestiges d'un appui mouluré en cavet sur une fenêtre de la façade sud. Mais il repose peut-être sur des bases plus anciennes. Un aveu de 1475, rendu par la veuve de Geoffroy Guichard à Geoffroy Taveau, seigneur de Mortemer et de Lussac fait mention du lieu et hébergement d'Aubières, avec ses dépendances et appartenances. Le 6 novembre 1602, la seigneurie est adjugée à Pierre Vezien, procureur du Roi en la sénéchaussée de Montmorillon. Ce sont peut-être ses initiales (un P et un V entrelacés) qui sont gravées sur le blason au-dessus de la date de 1629. D'après le baron d'Huart, en 1638, la seigneurie passe par héritage à Pierre de Fougères, chevalier seigneur de Colombiers, et Charles Richard, écuyer, conseiller du Roi et procureur en la Sénéchaussée de Montmorillon, les deux ayant pris le titre de seigneur d'Aubière. Dans un aveu de 1688, François de Fougères, fils de Pierre, avoue tenir "[...] le lieu fief et abergement d'Aubière, consistant en un grand corps de logis avec tours (il semble y en avoir plus d'une à cette époque), granges, écuries, celliers, cours, etc., plus le clos joignant ledit château contenant 30 journaux de vigne et 30 boisselées de terre tant en jardin que terres labourables [...]".

Entré par alliance dans la famille de la Châtre, le manoir est confisqué lors de la Révolution, puis il est vendu comme bien national le 18 brumaire, an 14 (9 novembre 1805). D'après le procès-verbal d'estimation, la propriété se compose d'une part d'une petite maison de maître "[...] consistant en deux chambres hautes, deux chambres basses et un cellier, une petite cour [...]" ; et d'autre part d'une maison de bordier "[...] consistant en une petite chambre basse et un grenier par dessus, située dans la cour de la précédente avec environ une boisselée de jardin renfermé de buissons et attenante à une petite grange dépendante de ladite borderie [...]". Elle est achetée par Pierre François de la Châtre, pour son frère Louis Auguste, de retour d'émigration. Ces actions de rachat et de reconstitution du patrimoine d'avant la Révolution ne sont pas rare dans cette région, pour les familles encore suffisamment fortunées.

En 1843, Placide Bernard, ancien notaire de Montmorillon achète la propriété composée du manoir et de la métairie à la veuve de Louis Auguste de la Châtre. Il l'échange en 1848 avec Antoine Lériget et ce dernier la vend au docteur Delphin Etève, de Lussac, en juillet 1850. La propriété est décrite ainsi : "[...] une propriété appelée d'Aubières [...] consistant en un petit château avec cour, enclos, jardin, cellier, bucher, remise, écurie, le tout formant la réserve du maître [...]". Un peu plus loin, l'acte décrit le château comme étant composé d'un rez-de-chaussée, un premier étage, un grenier au-dessus, flanqué d'une tour d'escalier. Le jardin est clos de murs et un enclos de luzerne jouxte le château. Le docteur Etève procède à une démolition partielle vers 1869 (peut-être en abaissant le corps de logis) et aménage des ouvertures plus grandes, accueillant des volets extérieurs.

Après la disparition du docteur Etève, puis de sa femme en 1902, la propriété est vendue aux époux Lancereau qui exploitent la ferme dite de la Porte depuis plusieurs décennies. Il semble qu'à cette époque le petit château ne soit plus une habitation mais serve de grange au fermier, ce qui a été également signalé par le propriétaire actuel. Racheté dans la seconde moitié du siècle dernier, il est restauré mais le mobilier intérieur, et plus particulièrement les cheminées, ont été démontées pour être vendues. La plupart des dépendances a également disparu.

Périodes

Principale : limite 16e siècle 17e siècle (incertitude)

Secondaire : 2e quart 17e siècle

Secondaire : 3e quart 19e siècle

Dates

1629, porte la date

Le manoir des Aubières se situe sur la rive gauche du ruisseau des Ages, à l'ouest du hameau. Il est construit en moellons calcaires, enduit, et couvert de tuiles plates, rehaussées d'ardoises au faîtage et sur les arrêtes de croupes. Le corps de bâtiment principal, de plan rectangulaire, s'élève sur un rez-de-chaussée, un étage carré et un étage de comble éclairé par des fenêtres de toit. L'escalier en vis, en pierre, est construit hors-oeuvre dans une tour située à l'angle sud-est du bâtiment. La tour est coiffée d'une poivrière et percée de deux jours à ébrasements chanfreinés. La porte en bois est décorée d'un encadrement mouluré à tore, surmonté d'un blason muet à la pointe duquel on peut lire des initiales : un P puis un V (entrelacé) ou A et un autre P, et en dessous la date de 1629. A l'angle nord-est on peut voir la forme d'une ancienne tour dont il subsiste mois d'un demi-cercle hors-oeuvre. Les façades nord et ouest présentent des traces d'ouvertures modifiées.

A l'intérieur on retrouve plusieurs ouvertures à encadrements chanfreinés, que ce soit dans la tour d'escalier ou dans les pièces du corps principal.

La plupart des dépendances, constituant la réserve du maître, étaient construites à l'est de l'entrée du manoir. Un poulailler et des toits à porcs ainsi qu'une grange à façade en pignon sont toujours visibles. Le troisième bâtiment, sans doute une étable avec grenier à foin par dessus, est en ruine.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile plate, ardoise
Plans

plan rectangulaire régulier

Étages

1 étage carré, étage de comble

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  2. Forme de la couverture : toit conique

Escaliers
  1. Emplacement : escalier hors-oeuvre

    Forme : escalier en vis

    Structure : en maçonnerie

Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : monogramme


Précision sur la représentation :

Au-dessus de la porte d'accès à la tour d'escalier un blason muet porte en chef une inscription dans la quelle on peut reconnaître un P puis peut-être un V (entrelacé) ou un A et un P. La date de 1629 est gravée au-dessous.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Persac , 3

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: les Aubières

Cadastre: 1811 E 33, 174, 2021 AP 50, 115

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