Château Angludet

France > Nouvelle-Aquitaine > Margaux-Cantenac

La mention la plus ancienne d’Angludet remonte à une charte d'Édouard II d’Angleterre de 1313, qui stipule que la maison noble d’Angludet relève à foi et hommage de la seigneurie d’Audenge, placée dans les limites de la châtellenie de Blanquefort. Le domaine est acheté en 1350 par Rampnol de Corn, bourgeois et marchand de Bordeaux. En 1474, un acte mentionne l’appartenance de la maison à Jean de Treulon, "noble homme, damoiseau". Puis par héritage, la maison passe à Ramond de Makanan et reste dans cette famille anglaise jusqu’en 1631, date à laquelle Marc de Jousset, écuyer, en devient propriétaire.

Au 18e siècle, le domaine passe entre les mains de la famille Demons. A la mort de Jacques Demons, en 1744, il est partagé entre ses quatre neveux et nièces. Puis en 1754, M. Le Gras, ancien colon et capitaine de cavalerie à Saint-Domingue, achète Angludet et constitue un vignoble.

Les bâtiments sont représentés sur un plan de 1771 : le logis adopte un plan en U formant une cour fermée par un mur au sud, accompagné d'autres constructions à l’est. Le domaine se compose de prairies au nord qui longent la jalle, de vignes et de landes au sud et de terres à l’est. On distingue une tour, probablement un pigeonnier, ainsi qu'un moulin à vent. Les accès nord et ouest sont dotés d’un pont enjambant la jalle et bordés d’une allée arborée. Cette configuration est conservée sur le plan cadastral de 1826.

De cet ensemble, seuls deux corps de logis au nord et à l'ouest sont conservés, l'aile ouest a été détruite. Le logis à étage (nord), construit peut-être à la fin du 17e siècle ou au 18e siècle, conserve un escalier rampe sur rampe en pierre. Le corps de logis en rez-de-chaussée (ouest) a probablement été remanié à la fin du 18e ou au début du 19e siècle (porte). Le bâtiment abritant le cuvier porte la date 1784 sur le pignon nord. Il figure sur le plan cadastral de 1826, composé d'une succession de parcelles, indiquant une série de logements. Il aurait été transformé en cuvier au cours du 19e siècle.

Par mariage, l'ensemble revient dans la 1ère moitié du 19e siècle à Victor d’Anglade, alors maire de Cantenac. L'édition de 1850 de l'ouvrage de Cocks et Féret, mentionne Roborel de Lamolère, Danglade et Legras propriétaires à Angludet. Le classement de 1855 consacre le domaine parmi les 4e grands crus classés.

A la fin des années 1880, Jules Jadouin reconstitue le domaine et y apporte des améliorations. En 1891, il fait appel à l'architecte Ernest Minvielle pour bâtir un chai comme l’indique la date inscrite sur la façade. Un plan de 1896 correspond vraisemblablement à un projet d'agrandissement avec l'ajout de trois chais sur le même modèle. Il n'a, semble-t-il, jamais été réalisé. En revanche, une écurie et une bouverie, dont les plans sont datés de 1897, ont été édifiés au sud du domaine.

Au cours du 20e siècle, différents propriétaires se succèdent jusque dans les années soixante, époque à laquelle le domaine est acheté par Peter Sichel dont le travail est perpétué par ses fils.

Périodes

Principale : 1er quart 14e siècle (détruit)

Secondaire : 4e quart 19e siècle

Dates

1784, porte la date

1891, porte la date

Auteurs Auteur : Minvielle Ernest, architecte (attribution par source)

Le domaine se situe au cœur de ses vignes sur les communes de Cantenac et d’Arsac. Les bâtiments sont construits sur une légère croupe longée au nord par une jalle qui alimente l’étang dans le parc situé à l’ouest.

Le corps de logis principal, construit en petit moellon, s’élève sur 3 niveaux. Le rez-de-chaussée est percé de 2 portes jumelles en plein cintre et de trois fenêtres. L’étage s’ouvre par 3 fenêtres et le comble en surcroît par 3 baies carrées. L'ensemble semble avoir été remanié. A l’intérieur, un escalier en pierre de taille rampe sur rampe dessert l'étage. Une porte ménagée sous la deuxième volée du rez-de-chaussée donne accès à un caveau voûté.

A l’ouest, l’aile en retour, abritant logements et bureau, présente une façade sur cour, construite en moellon, percée de 4 portes-fenêtres et 6 fenêtres. La porte centrale est encadrée par des colonnes soutenant un entablement avec corniche à denticules et surmonté d’un fronton à table portant l’inscription : ANGLUDET / CANTENAC – MARGAUX. La façade postérieure en pierre de taille compte 8 ouvertures donnant sur une terrasse aménagée au cours du 20e siècle.

A l'est, le cuvier construit en moellons est complété par des logements d'ouvriers. Semi-enterré, il abrite des cuves en ciment. A l'est du cuvier, le chai à barriques, de plan rectangulaire, présente une façade pignon dotée de pierres d’attente. Il s'organise selon un rez-de-chaussée et un niveau de surcroît délimité par un bandeau. La travée centrale est percée d'une large porte et de baies géminées à l'étage ; elle est couronnée d'un écu orné d’un phylactère avec l’inscription ANGLUDET et la date 1891. Les baies aux encadrements harpés sont en arcs segmentaires traités en brique. Parallèle au chai, un bâtiment abrite des logements d’ouvriers et un hangar à machines. Le pignon ouest est soigné avec une baie avec un arc en brique, des pilastres d’angle et une table décorative.

Au sud, le hangar avec des logements à l’arrière est complété par les écuries sous un appentis. L’élévation ouest animée de jours en losange est scandée de contreforts.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse
Étages

1 étage carré, étage en surcroît

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : appentis

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant à retours sans jour

    Structure : en maçonnerie

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Margaux-Cantenac

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Angludet

Cadastre: 1826 B 240 à 262, 1978 B 441, 443

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