Monument au maréchal des logis Jean-Baptiste Guindey (1785-1813)

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Laruns

Comme l'indique l'inscription commémorative sur son socle, ce monument fut érigé en 1903 à la mémoire de Jean-Baptiste Guindey (Laruns, 12 avril 1785 - Hanau, 29 octobre 1813), héros des guerres napoléoniennes natif de Laruns. Le jeune Ossalois, engagé dans le 10e régiments de hussards, participa à la plupart des campagnes militaires de l'Empire, contre l'Autriche en 1805 (il fut blessé à Holzheim et à Austerlitz), puis contre la Prusse et la Saxe en 1806, avant de combattre en Espagne en 1808 et à nouveau en Autriche l'année suivante. Lieutenant dans les grenadiers à cheval de la Garde impériale, il fit encore les campagnes de Russie en 1812 et de Saxe en 1813, et fut tué à la bataille de Hanau en octobre 1813. Son fait d'armes le plus fameux est le duel qui l'opposa à Saalfeld, le 10 octobre 1806, au prince Louis-Ferdinand de Prusse (1772-1806), neveu du Grand Frédéric, combat au cours duquel le prince fut tué de deux coups de sabre. Cette action est commémorée par un bas-relief apposé sur la face de la stèle.

L'érection du monument est due à l’initiative de Maurice Castellar (1858-1921), fils d'Eugénie Mata (1822-1902) et petit-fils de Marie Guindey (1803-1833), la sœur cadette du hussard. Le financement en fut assuré par une souscription des descendants de la famille Guindey, de la population de Laruns, du Souvenir français et du régiment de hussards qu'avait illustré l'exploit du maréchal des logis. La commande du buste et du relief fut passée à la sculptrice Laure Coutan-Montorgueil (1855-1915), élève d'Alfred Boucher (comme Camille Claudel) et auteur de nombreux portraits de personnalités. L'original du buste de Guindey est conservé au musée Massey de Tarbes. La fonte fut assurée par Achille et Achille Hubert Bulteau ("A. Bulteau et fils"), fondeurs-ciseleurs à Paris, qui devaient encore collaborer avec Laure Coutan en 1907 pour le monument à Jean Le Perdit à Pontivy (Morbihan). L'inauguration du monument Guindey eut lieu le 27 septembre 1903. Originellement posée en pleine terre et sans entours, la stèle a été complétée tardivement par un socle maçonné cantonné de bornes à chaînes.

Le tombeau de la famille Guindey au cimetière Montmartre à Paris (27e division), également commandé par Maurice Castellar quelques années plus tard, comporte un tirage du même bas-relief de Laure Coutan et une plaque identique du Souvenir français.

Périodes

Principale : 1er quart 20e siècle

Dates

1903, porte la date

Auteurs Auteur : Coutan-Montorgueil Laure

Laure Coutan ou Coutan-Montorgueil, née Laure Martin le 25 octobre 1855 à Dun-sur-Auron (Cher), morte le 14 novembre 1915 à Paris. Sculptrice, élève d'Alfred Boucher, auteur de bustes et de statues allégoriques. L'original du buste de Jean-Baptiste Guindey (1785-1813) destiné à son monument commémoratif à Laruns est au musée Massey de Tarbes.

, sculpteur (signature)
Auteur : Bulteau Achille

Maison A. Bulteau et fils, fondeurs-ciseleurs à Paris à la fin du XIXe siècle et au début du XXe (documentée 1899-1907). Achille Bulteau, "fabricant de bronzes" d'origine belge, épousa Éléonore Augustine Anger, dont il eut au moins quatre enfants : Achille Hubert (né à Paris le 11 août 1877), "monteur de bronze" associé de son père ; Albert Louis (Paris, 7 mai 1879), employé de commerce à Tournai (Belgique) ; Éléonore Jeanne Julie (1880 - Paris, 27 mars 1885) ; Paul Marcel (Paris, 20 mars 1890), ajusteur, époux de Lucienne Stofft et père de René Bulteau (1917).

Une autre branche des Bulteau, également originaire de Belgique et installée à Paris, travailla aussi le bronze. Charles Albert François Bulteau, né à Bruxelles le 22 mai 1858, fils d'Herbert Joseph Bulteau et de Catherine Tournay, naturalisé français, "ciseleur" au 4, rue du Marché-Popincourt", marié en 1882 à Marie Astiges ou Artigues, eut cinq fils, tous "ciseleurs et monteurs en bronze" : Hubert Léopold Jules (Paris, 16 janvier 1886), Lucien Eugène Léon (Paris, 23 août 1889), Albert Léon Émile (Paris, 2 mars 1893), Fernand Georges René (Paris, 26 septembre 1896) et Léon Hubert Lucien (Paris, 5 février 1899).

, fondeur (signature)
Lieux d'exécution

lieu d'exécution

Le monument comporte une haute stèle verticale constituée d'un quartier de roche des Pyrénées grossièrement taillé au naturel, sur la face de laquelle est apposée une plaque commémorative à cadre de fonte, surmontée d'un bas-relief en fonte rectangulaire vertical encastré dans la roche. Au sommet de la stèle est fixé un buste en fonte sur piédouche de plan rectangulaire. La stèle, originellement installée en pleine terre, est actuellement posée sur un large socle carré, bordé d'une banquette en pierre de taille et cantonné de quatre bornes tronconiques à boule sommitale, reliées par des chaînes en fonte de fer.

Catégories

sculpture, maçonnerie, taille de pierre

Structures
  1. revers sculpté
Matériaux
  1. Matériau principal : calcaire

    Mise en oeuvre : structure

    Techniques : taillé

  2. Matériau principal : fonte de fer

    Techniques : moulé, patine

Iconographie
  1. Caractère général : portrait

    Thèmes : homme, soldat

  2. Caractère général : scène historique

    Thèmes : combat, soldat, prince, mort par le fer, cheval

  3. Caractère général : ornementation

    Thèmes : trophée de guerre, canon, faisceau, tambour militaire, instrument de musique, lance, ancre, rame, guirlande, laurier, ruban plissé


Précision sur l'iconographie :

Le buste à la française (avec découpe de la poitrine en demi-cercle et amorce des bras) figure le jeune Jean-Baptiste Guindey tête nue, revêtu de l'uniforme de hussard : dolman à brandebourgs barré d'une écharpe et sur lequel se détache la croix de la Légion d'honneur, pelisse bordée de fourrure jetée sur l'épaule senestre.

Le bas-relief encastré sous le buste représente le duel qui opposa Guindey au prince Louis de Prusse à la bataille de Saalfeld (octobre 1806) : les deux hommes, montés sur leurs chevaux, sont au corps à corps ; Guindey, coiffé de son shako de hussard, s'apprête à porter le coup de sabre fatal au prince déjà blessé, qui ferme les yeux et baisse la garde, et dont le bicorne est tombé à terre.

Le cadre en fonte de la plaque du Souvenir français est orné de trophées militaires en relief : sur la traverse supérieure, un faisceau de licteur, deux fûts de canon et des lances entourés d'une couronne de laurier surmontant deux rameaux de laurier et de chêne en sautoir reliés par un ruban plissé ; sur le montant gauche, un trophée maritime avec ancre, bouée, fûts de canon, rames et grappins ; sur le montant droit, un trophée avec tambour, trompette, deux fûts de canon, des faisceaux de lances et des branches de laurier.

Inscriptions et marques
  • signature, gravé
  • date, gravé
  • inscription donnant l'identité du modèle, gravé
  • inscription concernant l'iconographie, gravé
  • dédicace, peint, imprimé

Signature du sculpteur et date (au revers du piédouche du buste) : L. COUTAN MONTORGUEIL / 1903. Signature du sculpteur (en bas à gauche du bas-relief) : L. Coutan-Montorgueil. Signature du fondeur (sur le côté dextre du piédouche du buste) : A. Bulteau / Fondeur / Paris. Signature du fondeur (en bas à droite du bas-relief) : Bulteau fondeur / Paris.

Inscription donnant l'identité du modèle (sur la face du piédouche du buste) : J. GUINDEY / 10e HUSSARDS.

Inscription concernant l'iconographie (gravée sur le bas-relief, en haut à droite) : J. B. GUINDEY TUANT LE PRINCE LOUIS DE PRUSSE / A SAALFELD LE 10 OCTOBRE 1806.

Inscription commémorative (gravée au revers de la stèle) : Ce monument dû à l'initiative / de son petit neveu Maurice CASTELLAR / en souvenir de sa mère / née Eugénie MATA / fille de Marie GUINDEY / a été érigé le 27 septembre 1903 / avec le concours de : / Achille AROSA / fils d'Annette GUINDEY. / du Souvenir FRANÇAIS. / du 10e HUSSARDS. des CORNÉLIENS. / des familles E. CASTELLAR. COTTA. / LA TOUR. PLANTÉ. J. BOUTIGUE. / et de ses Concitoyens. / BERDOU maire.

Dédicace (sur la plaque métallique du Souvenir français) : A LA MÉMOIRE / de J.-B. GUINDEY / qui naquit à LARUNS (Béarn) le 12 Avril 1785 / MARÉCHAL DES LOGIS AU 10e HUSSARDS / TUA DE SA PROPRE MAIN PAR UN HARDI COUP DE POINTE / LE PRINCE LOUIS de PRUSSE neveu du Gd FRÉDÉRIC / - / LIEUTENANT DES GRENADIERS A CHEVAL DE LA GARDE IMPÉRIALE [croix de la Légion d'honneur] / mourut glorieusement à la bataille de HANAU le 29 Octobre 1813 / - / A NOUS LE SOUVENIR A LUI L'IMMORTALITÉ !. Inscription (sur le cadre en fonte de la plaque) : HONNEUR PATRIE // SOCIETE NATIONALE / DU / SOUVENIR FRANÇAIS.

État de conservation
  • repeint

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Laruns , place de la Mairie

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2017 AS non cadastré (Domaine public.)

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