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Le mobilier de l'église paroissiale Saint-Jean d'Aulès
Historique
Siège de l'archiprêtré de Chalosse sous l'Ancien Régime et objet des soins d'une fabrique relativement riche, l'église Saint-Jean d'Aulès a conservé plusieurs vestiges qui témoignent de l'importance et de la qualité de son mobilier et de son décor anciens. Les plus précoces sont les enfeus de la chapelle de saint Bernard ou du Domec (1435) et de celle de saint Sébastien (fin du XVe ou début du XVIe siècle), sans doute à vocation funéraire - il ne s'agit pas toutefois du tombeau des Foix-Candale, seigneurs de Doazit à partir de 1439, car ceux-ci étaient inhumés dans le chœur. Après le sac de l'église par les troupes protestantes en 1569 et le vol de plusieurs éléments significatifs de son patrimoine (dont les cloches, "rompues et emportées en Béarn"), l'édifice, toujours nominalement à la tête des paroisses chalossaises, bénéfice d'un renouvellement complet de son mobilier à l'époque tridentine. A cette campagne appartient l'ensemble monumental du maître-autel, presque entièrement homogène et datable des dernières décennies du XVIIe siècle, moment de renouveau pour beaucoup d'édifices religieux de la contrée. Une chaire en pierre, l'une des très rares conservées en Chalosse (avec celles de Saint-Aubin, d'Audignon, de Montaut et de Gibret), est sans doute contemporaine du décor du chœur. Enfin, une cuve baptismale à immersion, difficile à dater avec précision mais certainement antérieure au XVIIe siècle, est toujours conservée à l'entrée de la nef, bien qu'elle ait été remplacée au XVIIIe siècle par des fonts à infusion plus modernes (déposés depuis les années 1980 à l'église Notre-Dame du bourg). En revanche, les autels des confréries Saint-Sébastien et Saint-Michel qui occupaient les chapelles latérales n'ont pas survécu à la suppression de ces pieuses associations lors de la Révolution. Les autels actuels n'ont été installés qu'en 1860, quelques années après la nouvelle institution des deux confréries par Mgr Lanneluc sous la monarchie de Juillet. Les tableaux à l'effigie des saints patrons qui les surmontent sont encore plus tardifs, ayant été peints par le chanoine Descorps seulement dans les années 1930. Entre-temps, le chœur avait fait l'objet d'une vaste campagne de restauration en 1857 confiée au peintre-décorateur et verrier saint-séverin Raymond Peyruquéou (1826-1893), incluant l'exécution de peintures murales, la mise en couleurs du lambris du sanctuaire et de la sacristie, celle de la chaire à prêcher et du "balustre" (clôture), la fourniture de quatre verrières pour les fenêtres de la nef et, surtout, la restauration complète du maître-autel (peinture et dorure) avec installation d'un nouveau tombeau en marbre des Pyrénées. Travaux complétés en 1879 avec la pose dans le chœur de verrières décoratives par le Toulousain Louis-Victor Gesta, puis l'exécution de nouvelles peintures murales décoratives en 1891-1892. Les cloches furent fondues et refondues à plusieurs reprises : en 1649 par le Bayonnais Louis de Labeyrie, en 1704 et 1773 (tous ces instruments ont été réquisitionnés à la Révolution). Les cloches actuelles ont été fondues, pour deux d'entre elles, en 1819 par les Lorrains Decharme et Monin (l'une provient de l'église du bourg) ; la troisième, exécutée en 1862 par le Tarbais Ursulin Dencausse, a été refondue une dernière fois en 1957 par Joseph Granier, de Castanet-le-Bas. Enfin, l'église conserve huit stèles discoïdales anciennes (dont une probablement de 1490), mises à l'abri lors de travaux de nivellement du cimetière en 1857. La sacristie, qui conservait encore en 1992 quelques ornements liturgiques et un unique calice (par l'orfèvre parisien Hippolyte Puche), est actuellement presque vide. Sans surprise, il ne reste aucune trace des pièces d'orfèvrerie mentionnées par les registres de la fabrique au XVIIIe siècle, comme la croix d'argent acquise en 1730, la lampe de sanctuaire aussi d'argent achetée l'année suivante à l'orfèvre saint-severin Étienne Ier Affre, ou encore le "soleil" (ostensoir) fourni en 1755 par son fils Étienne II.
Détail de l'historique
Informations complémentaires
Type de dossier |
Mobilier |
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Référence du dossier |
IM40005613 |
Dossier réalisé par |
Maisonnave Jean-Philippe
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Cadre d'étude |
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Date d'enquête |
2014 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Le mobilier de l'église paroissiale Saint-Jean d'Aulès, Dossier réalisé par Maisonnave Jean-Philippe, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/32fb94f5-575f-4c2d-bc37-8960fcfa417c |
Titre courant |
Le mobilier de l'église paroissiale Saint-Jean d'Aulès |
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Parties constituantes non étudiées |
croix de cimetière plaque commémorative lutrin meuble de sacristie porte-cercueil encensoir croix de procession chemin de croix chandelier ornement peinture monumentale |
- Livres de comptes et de délibérations de la fabrique des églises Saint-Jean d'Aulès et Notre-Dame du bourg de Doazit (1729-1872)
- Livre de compte de la fabrique de Doazit (1872-1923)
- PRIAM Jean-Pierre, BELLOCQ Dominique. Registre paroissial. Notices, histoire, usages, faits divers, 1838-1850
- FERRÉ Joseph. Regards sur le passé. Monographie historique de Doazit
- LAMAIGNERE Raphaël. Doazit aux trois églises
- DUBEDOUT Philippe. Archiprêtré et archiprêtres de Chalosse
- DUBEDOUT Philippe. Les clés de voûte des églises de Doazit
- DUBEDOUT Philippe. Les cloches de Doazit
- DUBEDOUT Philippe. Les Doazitiens de la Révolution