Minoterie dite moulin du Bleuil, puis de Duellas

France > Nouvelle-Aquitaine > Dordogne > Saint-Martial-d'Artenset

Dans le cadre de la mise en navigation de l'Isle, afin de pallier aux hauts-fonds de la rivière au lieu-dit Duellas, un barrage et une écluse à sas sont construits dans le méandre en 1826. Désirant profiter de la chute d'eau ainsi créée, Numa Brulatour, propriétaire du château de Bleuil et de parcelles riveraines, y fait construire une filature à partir de 1835. Le gros œuvre est achevé en 1841, mais les travaux hydrauliques tardent à être réalisés (le plan cadastral de 1843 montre que le canal d'amenée n'est pas encore creusé). Des problèmes financiers obligent Numa Brulatour à vendre domaine et usine. L'ensemble est racheté en 1850 par François Godde qui transforme la filature en minoterie. Celle-ci est alors équipée de 16 paires de meules, un monte-sac, un criblage, un moulin à huile et une scierie, le tout entrainé par une série de roues hydrauliques horizontales (rouets, 18 moteurs). En mars 1855, le préfet, dans une lettre au propriétaire, évoque une usine parmi "les plus considérables de la Dordogne". La fille de François Godde épouse Frédéric Bécheau en 1856. Le moulin sert alternativement de papeterie, cette dernière activité prenant fin en 1874. Un incendie détruit l'usine le 27 juin 1886.

Joseph Bécheau, fils de Frédéric fait reconstruire une minoterie en 1896. Seuls deux rouets sont conservés. L'un pour une paire de meules, l'autre pour la scierie. Une turbine de type Hercule, fabriquée par Brault, Teisset et Gillet, installée dans l'ancienne fosse de rouet n°1, actionne les convertisseurs-broyeurs ainsi que les autres appareils de bluterie dont 4 plansichters. Une voie Decauville permet le transport des diverses productions. L'usine est règlementée en 1900. La maison d'habitation est construite quelques années après. Dans les années 1920, Gabrielle, fille de Joseph Bécheau épouse Roger de La Crompe de la Boissière. Ce dernier s'associe en 1936 à Robert Roux, boulanger à Saint-Martial. Les activités minotières cessent en 1963.

Le moulin est acquis par la commune en 1997 qui, après travaux, réaffecte l'endroit en lieu d'accueil éducatif et culturel. Site touristique et culturel, ouvert au public, ce site est géré depuis 2014 par la Communauté de Communes Isle Double Landais.

Périodes

Principale : 2e quart 19e siècle (détruit)

Principale : 4e quart 19e siècle

Principale : 1er quart 20e siècle

Dates

1896, daté par source

Auteurs Personnalite : Brulatour Numa

Propriétaire du château de Bleuil et de parcelles voisines à Saint-Martial-d'Artenset. Y a fait construire une filature à partir de 1835, profitant du barrage et de l'écluse construits dans le méandre de l'Isle voisin en 1826. L'usine n'est pas entièrement achevée en 1841. Des problème financiers conduisent à sa vente, ainsi que celle du domaine en 1850.

, commanditaire (attribution par source)
Personnalite : Godde François

Rachète à Numa Brulatour le château de Bleuil à Saint-Martial-d'Artenset, ainsi que la filature proche de Duellas (1850) qu'il transforme en minoterie. Un incendie détruit l'usine en juin 1886.

, commanditaire (attribution par source)
Personnalite : Bécheau Joseph

Fils de Frédéric Bécheau et de la fille de François Godde. Hérite par sa mère de la minoterie de Duellas (aussi dite moulin du Bleuil) à Saint-Martial-d'Artenset et la fait reconstruire en 1896, dix ans après l'incendie qui l'avait détruite.

, commanditaire (attribution par source)

De l'usine initiale ne subsistent que le rectangle d'implantation, une partie des murs en pierre de taille ainsi qu'un large massif entre canal d'amenée et canal de fuite où se remarquent les fosses des rouets. L'une d'entre-elles est toujours surmontée de sa paire de meules.

La minoterie des années 1890 ne reprend qu'en partie le plan de l'ancienne. C'est un bâtiment de trois niveaux aux fenêtres à arc segmentaire abritant les ateliers de fabrication, aujourd'hui vidés de leurs machines. Une maison d'habitation occupe la partie sud, sur les vestiges les mieux conservés de la filature. L'ensemble est construit pour partie en pierre de taille et en maçonnerie de moellons enduite. La façade principale du logis, grand mur-pignon, comprend cinq travées d'ouvertures rectangulaires au sous-sol partiellement enterré et au rez-de-chaussée. Les fenêtres sont en arc segmentaire à l'étage carré et l'étage de comble. Les portes-fenêtres de l'étage carré ouvrent toutes sur de petits balcons en ferronnerie et leur encadrement est orné d'une alternance de pierres de taille et de brique ainsi que d'agrafes à bossage en pointe de diamant. Cette façade est dotée d'une véranda par laquelle on accède au bâtiment. Minoterie et habitation sont couvertes de toitures débordantes à longs pans en tuile mécanique.

A l'est, un hangar en bois abrite un banc de scie. Au nord, une passerelle équipée des rails d'une voie Decauville domine les vannes de décharge. A l'ouest, une habitation annexe complète l'ensemble.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : brique

  2. Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  3. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile mécanique
Étages

étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon couvert

Énergies
  1. Nature : énergie hydraulique

  2. Origine : produite sur place

  3. Machine : turbine hydraulique

  4. Machine : roue hydraulique horizontale

État de conservation
  1. désaffecté

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Dordogne , Saint-Martial-d'Artenset

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Le Moulin de Duellas

Cadastre: 1843 B2 465, 1988 ZC 83-84

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