Écurie Mounaix, puis maison

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Laruns

Au moment de la mise en vente de parcelles communales près de la source Minvielle en 1873, l'entrepreneur du temple protestant, Abbadie fils, craignant la construction de bâtiments utilitaires peu convenables, informe le Consistoire d'Orthez de cette opportunité, lequel, cependant, ne donnera pas suite à cette proposition d'achat, probablement pour des questions financières.

La mise en adjudication publique d'une partie de terrain contenant 83 m2, contigu à celui du temple, est finalement sollicitée en 1884 auprès de la commune par Jean Mounaix, vendeur de laine à Laruns et propriétaire de la pension bourgeoise éponyme donnant sur la place Henri IV des Eaux-Chaudes. Sur le plan dressé par l'entrepreneur Dupuy au moment de cette demande, la parcelle jouxte également le lavoir public, qui, de nos jours, subsiste et appartient encore à la commune. La demande de Mounaix, qui offre 4 francs le mètre carré, est approuvée par le conseil municipal le 19 octobre 1884 à la condition qu'il présente une "caution solvable".

Son projet de construction est cependant retardé par une affaire l'opposant à la commune en raison du "suintement" du lavoir public sur le terrain, problème mis au jour en 1885. Le 2 janvier 1886, Mounaix va jusqu'à assigner en justice la commune, qui estime cette action "purement vexatoire" et considère "qu'il y a lieu de résister". Une solution se présente le 13 juin 1886, le plaignant s'engageant à céder un espace d'un mètre de large parallèle au mur de soutènement du lavoir, dont il ne devra jamais réclamer l'acquisition. En contrepartie, la commune, qui rétribue l'avocat oloronnais Loustalot dès la semaine suivante, lui octroie un terrain trois fois plus grand. Le 14 février 1887, les acteurs de l'affaire procèdent à la transaction qui met fin à "un procès long et coûteux" à l'issue duquel Mounaix doit effectuer les travaux à ses frais. La transaction est entérinée par le conseil municipal le 17 novembre de la même année. La construction nouvelle, inscrite en tant qu'écurie sur la matrice cadastrale en 1888, présentant des similitudes architecturales avec les écuries proches de l'église, est achevée en 1893, ce dont atteste la date gravée sur l'agrafe de la porte de droite sur l'élévation principale. Elle fait partie d'un parc immobilier plus vaste que possède Mounaix et qui comprend, en outre, une maison nommée "petit Mounaix" - peut-être attenante à l'écurie - et l'imposante construction de la place Henri IV. Le monument funéraire de cette famille, édifié au cimetière de Laruns en 1911, illustre ainsi son statut de notable des Eaux-Chaudes durant la Troisième République.

Après le décès de Jean Mounaix, ses trois propriétés sont transmises par voie successorale, d'abord à sa veuve (née Cassou) et à ses héritiers. Puis, probablement suite au décès de l'un des indivis en 1946, son fils Jean, marchand de vin à Bordeaux, en devient nu-propriétaire tandis que sa veuve résidant toujours rue du Port à Laruns en conserve l'usufruit jusqu'en 1949. Cette année-là, l'écurie et le "grand Mounaix" sont acquis par Désiré Thébaut, époux Laugier, officier en retraite aux Eaux-Chaudes, qui disparaît de la matrice cadastrale trois ans plus tard.

Visant initialement à compléter l'offre de prestations haut de gamme de la maison Mounaix, l'édifice a changé de fonction vraisemblablement durant la première moitié du 20e siècle, moment où il a pu englober l'ancienne maison "petit Mounaix". Il a ensuite fait l'objet d'un important remaniement au cours des années 1970-1980.

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle

Secondaire : 4e quart 20e siècle

Dates

1888, daté par source

1893, porte la date

L'édifice implanté entre le flanc du Mont-Gourzy et le chemin menant à la source Minvielle se compose d'un plan rectangulaire étroit. Son élévation principale, de plain-pied et dotée d'un étage de combles aménagés avec lucarnes, se déploie le long du chemin. Malgré la modestie des dimensions, la modénature en pierre est relativement soignée pour une construction à vocation initialement utilitaire. La bâtisse obéit au mode de construction vernaculaire avec l'emploi de la pierre locale, de l'enduit et de l'ardoise pyrénéenne. En dépit du remaniement effectué au 20e siècle, on perçoit encore de nombreuses similitudes avec l'écurie plus ancienne située près de l'église.

Murs
  1. Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : pierre

Toits
Plans

plan carré régulier

Étages

étage de comble

Élévations extérieures

élévation à travées

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Laruns , rue de l' Ecole

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Eaux-Chaudes

Cadastre: 2018 BE 48

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