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Maison, dite Cru de Paty

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Bourg

Un bâtiment figure à cet emplacement sur le plan cadastral de 1825. Il s'agit à cette époque d'une maison appartenant à M. Dupaty au lieu-dit la Croix. La maison est accompagnée d'un jardin (parcelle A 703), d'"agrément" (parcelle A 704), de terres (parcelles A 706, 707), de joualles (A 708, 709) et de vigne (parcelle A 710).

La maison pourrait dater de la fin du 18e siècle ou du début du 19e siècle, avec ses baies en arc segmentaire, ses jambes et chaînes à bossage et ses allèges en ressaut, telles que figurées sur l'illustration publiée dans l'édition de 1898 de l'ouvrage Bordeaux et ses vins. Elle a été rhabillée dans un second temps, avec notamment l'embellissement de la façade.

Un certain de Paty est mentionné "à Camillac" dans l'édition de 1868. À la même époque, Adrien Louvet de Paty est propriétaire de Château Charmail à Saint-Seurin-de-Cadourne dans le Médoc et y produit 90 à 100 tonneaux de vin. Dans cette commune, Louvet de Paty du Rayet, dit Louvet de Paty aîné, est propriétaire de Château Bardis et y produit 15 à 25 tonneaux. Alexis de Paty apparaît également comme propriétaire aux Augiers, à Comps. D'autres domaines en Cubzadais et dans l'Entre-deux-Mers appartiennent à la famille. L'édition de 1874 indique A. de Paty parmi les propriétaires produisant à Camillac. Il s'agit sans doute d'Alexis de Paty, mort en 1872. Autre mention de cette famille à Bourg : le 17 janvier 1875, Léon de Paty de Laparcaud, fils unique d'Alexis de Paty, vend des parcelles de terre et une vieille bâtisse au Ligat.

La date de 1893 visible sur la grille correspond vraisemblablement aux remaniements apportés à la demeure, notamment à la construction d'une nouvelle façade avec fronton et balustrade d'attique. De cette époque pourraient également dater le grand hangar agricole à l'est (les consoles portent des motifs gravés de même facture que les couronnements des pilastres de la demeure) et les dépendances à l'arrière, à l'ouest.

Les initiales visibles sur le fronton sont sans doute celles de Jules-Jean Cathelineau, mentionné dans les éditions de 1893 et de 1898 de l'ouvrage Bordeaux et ses vins. En 1898, le "Domaine de Paty" s'étend sur environ 4 hectares et produit 20 tonneaux de vin rouge et 10 de blanc. Le vignoble "a été reconstitué en américains greffés de nos meilleurs cépages et reçoit les soins les mieux entendus. Il a obtenu une médaille d’argent à l’Exposition de Bordeaux 1895".

Périodes

Principale : 4e quart 18e siècle

Secondaire : 4e quart 19e siècle
Dates

1893, porte la date

La maison présente un niveau de soubassement et un rez-de-chaussée surélevé auquel on accède par un escalier à volée double et balustrade.

Les trois travées centrales sont délimitées par des pilastres cannelés, surmontées de denticules, d'un entablement avec frise de rinceaux et d'un fronton à modillons orné en son centre d'une couronne de fruits entourant les initiales JC entrelacées. La porte principale en arc segmentaire est ornée d'une agrafe sculptée et encadrée de pilastres à bossage plat. Sur les deux niveaux, les baies sont associées par paires et séparées d'un pilastre à bossage plat. Les allèges des fenêtres sont traitées avec accolade et motifs de gouttes. Une balustrade d'attique avec pots en amortissement règne sur l'ensemble de la façade.

L'usage d'un enduit à faux joints pour recouvrir le gros œuvre résulte sans doute d'une volonté d'économie dans la construction, ou de la nécessité d'unifier les éléments hétérogènes (reprise de la façade).

L'élévation postérieure, en pierre de taille, est percée à l'étage de baies en arcs segmentaires, et animée par des tables décoratives nues. Deux hangars agricoles y sont accolés à l'ouest. L'un présente des jambes harpées et des chaînes d'angle traitées en bossage. Tous deux sont couverts d'un toit débordant à pannes moulurées. À l'est, un bâtiment en moellon présente sur le mur gouttereau nord des baies en arc segmentaire, ainsi qu'une ouverture ménagée a posteriori qui semble avoir servi de baie de décharge pour recevoir la vendange dans les chais.

Le hangar mitoyen présente un comble ouvert sur piliers de pierre, garni entre les piliers d'un treillage en bois et de volets escamotables. Un plancher soutenait jadis un premier étage de comble, et un second plancher un deuxième étage, dans la travée la plus à l'est. Le petit bâtiment en retour d'équerre sur la cour, au sud, fournit une extension au comble. Le hangar a fait l'objet d'un traitement particulier : piliers chanfreinés, consoles gravées d'un rinceau, oculi sur les pignons, toit débordant à pannes moulurées avec ornements à profil de console sous la sortie des pannes, cartouche portant l'inscription "Cru de Paty" sur le pignon oriental.

Le portail en ferronnerie du muret de clôture porte les initiales JC et la date de 1893. La cour des dépendances est délimitée par un mur avec jambes harpées en bossage. Un autre mur, de facture plus rudimentaire (harpes en pierre de taille et moellon grossièrement assisé pour le gros œuvre) sert de mur à la fois de clôture et de soutènement pour les terrains situés à l'ouest de la propriété, le long de la V.C. 112 de Préberingue.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Bourg , R.D. 669

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: la Croix-ouest

Cadastre: 2014 AD 456, 1825 A2 705

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