La Villedieu : présentation de la commune

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Antécédents

Plusieurs traces d'anciennes occupations auraient été relevées sur le territoire de la commune de La Villedieu, mais les études approfondies et les preuves archéologiques manquent cruellement. Denis Chapacou les a énumérées dans son étude de l'histoire de l'ancien canton d'Aulnay.

Ainsi, il existe dans le bois des Usages, au nord-ouest de la commune, les vestiges d'un ancien tumulus avec une dalle nommée la Pierre l'Abbé. Cette pierre mesure 1,70m sur 1,30m. Plusieurs hypothèses ont été formulées, tombe d'un abbé, ancien ermitage ou chapelle… Peut-être plus vraisemblablement, il pourrait s'agir d'un tumulus Néolithique, qui attesterait d'une première occupation des lieux à cette époque.

D'autres éléments semblent plus hypothétiques. Des traces au sol évoquant d'anciens fossés ou fondations auraient été reconnues au nord de la commune, au chemin du Loup. Des sarcophages auraient été retrouvés au lieu-dit Pont Boulas et au Breuil. Une motte féodale aurait été repérée par certains auteurs près du Breuil, mais celle-ci n'a pas été identifiée sur le terrain, ni sur les vues aériennes. Elle ne figure pas non plus dans les récentes études sur le sujet. Nous n'avons pas plus d'informations sur une ancienne chapelle qui se serait trouvée près du Poimier.

Les mêmes incertitudes planent sur les demeures seigneuriales de La Villedieu. L'histoire du château, reconstruit à la fin du 19e siècle, a longtemps été confondue avec celle du château de La Villedieu de Comblé (Deux-Sèvres) et nous échappe aujourd'hui totalement. Il en va de même pour le Grand Logis du bourg, situé presque en face. Un château se serait également élevé aux Etières : totalement reconstruit, il en resterait la porte gothique remontée au château de La Villedieu.

Couvert par la grande sylve d'Argenson qui séparait Poitou et Saintonge, le territoire de La Villedieu n'était sans doute pas ou peu occupé au milieu du Moyen Age. Il était toutefois déjà traversé par l'importante voie romaine reliant Poitiers à Saintes, qui allait conditionner l'implantation du bourg.

Une fondation du Moyen Age

Le principal indice concernant la naissance de La Villedieu est son nom : il indique qu'il s'agit d'un bourg neuf créé suite aux défrichements de la sylve d'Argenson dans la seconde moitié du Moyen Age. C'est le cas de nombreuses localités aux alentours dont le nom inclut « ville » : Villeneuve la Comtesse, Villenouvelle, Villiers Couture, Villiers sur Chizé, Villiers en Bois, Villemorin, Belleville…

De plus, le nom Villedieu qui concerne une vingtaine de communes en France et de nombreux écarts, est souvent associé à des possessions templières ou hospitalières. Or, on trouve à proximité la commanderie templière puis hospitalière d'Ensigné, qui aurait été fondée au 12e siècle. Jusqu'à la fin du 18e siècle, la paroisse de La Villedieu appartenait au commandeur d'Ensigné qui y possédait des terres et une résidence, un vaste logis daté de 1647, aujourd'hui démoli. On trouve toujours le lieu-dit La Commanderie à l'est du bourg.

La fondation du bourg n'est donc sans doute pas sans lien avec la commanderie d'Ensigné et la conquête progressive de terres cultivables sur la forêt. Elle n'est probablement pas dissociable non plus de la via Turonensis, la voie de Tours menant à Saint-Jacques de Compostelle empruntée par les pèlerins depuis le Moyen Age. A ce sujet, A. F. Lièvre a écrit que La Villedieu ne devait être « à l'origine qu'un gîte pour les pèlerins, comme il y en avait sur tous les chemins de Saint-Jacques ». Tous ces éléments permettent de situer une fondation vers le 12e ou le 13e siècle.

Placée sur le Grand chemin d'Aquitaine, La Villedieu appartenait jusqu'à la Révolution à la province du Poitou et au diocèse de Poitiers. Anciennement La Ville-Dieu d'Aunay, c'était une simple annexe d'Aulnay, desservie pour le culte par un Carme du couvent de cette ville. Comme les Hospitaliers, les Carmes possédaient des terres autour de La Villedieu et ont donné son nom à un lieu-dit au nord du bourg. La petite église, remaniée sans doute à plusieurs reprises et très délabrée au milieu du 19e siècle, se trouvait approximativement à l'emplacement de la mairie actuelle. Elle fut démolie en 1877 et ses matériaux furent réutilisés pour le chantier de la nouvelle église.

Aujourd'hui , rien ne subsiste du Moyen Age à La Villedieu, si ce n'est quelques ouvertures sculptées remployées, d'anciennes caves et peut-être le tracé orthonormé de certaines rues, qui pourrait témoigner de la fondation de la « ville neuve ».

De la période moderne aux transformations des 19e et 20e siècles

On sait peu de choses de la période moderne (16e-18e siècles) à La Villedieu, même si il subsiste une partie du bâti de cette époque. D'après un état de l'élection de Niort de 1716, la paroisse comptait alors 108 feux (environ 500 habitants, on trouve 501 habitants en 1793), des terres labourables de maigre rendement mais de bonnes vignes dont le produit était transformé en eaux-de-vie. De par sa situation, le bourg avait une vocation d'accueil des voyageurs avec plusieurs auberges situées sur le grand chemin, qui devient route royale n°150 à la fin du 18e siècle.

En 1789, le cahier de doléances des habitants de La Villedieu témoigne de la vie rude des habitants d'alors : terres ingrates et peu rentables, épidémies liées à la rareté des puits et des établissements sanitaires, absence de curé propre à la paroisse… La Révolution affuble un temps la commune du nom de Carmagnole. Elle perd son statut de paroisse qu'elle ne recouvrera que vers 1860.

Le 19e siècle est, comme partout en Vals de Saintonge, une période de développement pour la commune, qui compte jusqu'au début des années 1880 entre 550 et 600 habitants. De nombreuses transformations affectent La Villedieu : élargissement de la route royale (puis nationale) et alignement de la plupart des façades à partir de la fin des années 1830, reconstruction de nombreuses maisons, acquisition d'une école publique et translation du cimetière dans les années 1860, construction d'une nouvelle église (1877) puis d'une mairie (1889). Cette prospérité est notamment portée par la vigne et le commerce des eaux-de-vie, et la crise du phylloxéra des années 1870-1880 y met un terme brutal.

Le 20e siècle est à l'inverse marqué par un certain repli de la commune à cause d'un important exode rural : en 1900, La Villedieu ne compte déjà plus que 450 habitants, environ 400 en 1950, environ 250 en 2000. La construction de maisons sur cette période est nettement moins importante qu'au siècle précédent. Principal chantier de ce siècle, une nouvelle école est édifiée à l'entrée du bourg en 1964, elle sera fermée en 1981 puis convertie en salle des fêtes au début du 21e siècle.

La commune compte aujourd'hui un peu plus de 200 habitants. Porte d'entrée principale de la Charente-Maritime en venant du nord (sans prendre en compte l'autoroute), elle bénéficie de la proximité d'Aulnay-de-Saintonge mais aussi de Chizé où sont réunis services et commerces.

Située à l´extrémité nord-est du département de la Charente-Maritime (à la limite des Deux-Sèvres), la commune de La Villedieu appartient à l'arrondissement de Saint-Jean-d'Angély. Elle se situe à environ 5 km d´Aulnay-de-Saintonge et 20 km de Saint-Jean-d'Angély. Les communes limitrophes sont Saint-Mandé-sur-Brédoire et Aulnay au sud, Saint-Georges-de-Longuepierre et Dampierre-sur-Boutonne à l'ouest, Villiers-sur-Chizé et Chizé (Deux-Sèvres) au nord, Ensigné (Deux-Sèvres) à l'est.

La Villedieu possède une superficie de 2 200 hectares sur lesquels se répartissent le bourg et les douze villages et hameaux suivants qui lui sont rattachés : le Breuil, les Etières, le Tabarit, la Giraude, le Poimier, la Boucholerie, Buffageasse, Bellevue, les Hautes et les Basses Vacheries, Echarbot, la Borne Saint-Léger. Le territoire communal possède un relief assez vallonné, allant de 57m d'altitude en lisière du bois des Usages au nord-ouest, jusqu'à 108m au nord-est, près du chemin du Loup. Les points les plus bas se trouvent dans la vallée du Vau, un ruisseau intermittent qui traverse la commune depuis les Vacheries jusqu'à la limite ouest et longe le bourg.

D'importantes portions du territoire de La Villedieu, à l'ouest et à l'est, sont couvertes de bois. Il s'agit de reliques de l'ancienne "sylve d'Argenson", une immense forêt séparant le Poitou et la Saintonge progressivement défrichée au cours des siècles. Cette sylve comprenait les forêts d'Aulnay, de Chizé, de Fontaine Chalendray, etc. La Villedieu constituait un point de franchissement des bois entre Melle et Saint-Jean d'Angély. Aujourd'hui la gestion des bois est assurée par l'Office National des Forêts.

En 1979, la création du Parc Naturel Régional du Marais Poitevin, Val-de-Sèvres et Vendée regroupe 108 communes des marais et massifs forestiers des départements de la Charente-Maritime, Deux-Sèvres et Vendée, dont La Villedieu. La perte du label en 1996 entraîne une mobilisation des territoires permettant la recréation du Parc Naturel Régional du Marais Poitevin en 2014, sur un périmètre plus restreint ne comprenant cette fois pas la commune. Aujourd'hui, la forêt d'Aulnay est classée Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) et appartient au réseau Natura 2000.

La commune est traversée par la D950 entre Poitiers et Saint-Jean d'Angély. Au sein du bourg elle croise des axes secondaires, les routes de Chef-Boutonne à Surgères et de Néré à Chizé. Les principaux services de proximité se trouvent à Aulnay et Chizé, tandis que les villes de Niort, Melle et Saint-Jean-d'Angély se trouvent à moins d'une demi-heure de route.

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