Église paroissiale Notre-Dame de Payros

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Payros-Cazautets

L'ancienne église Notre-Dame de Payros, située à deux kilomètres au nord-ouest du bourg actuel, est une construction romane probablement érigée dans les premières décennies du XIIe siècle, comme le suggèrent son chevet en bel appareil régulier raidi par des contreforts plats, sa corniche à billettes et le style de ses modillons. Ses élévations extérieures et intérieures présentent une série de marques de tâcheron dont certaines (par exemple les croix pattées et les esses) se retrouvent dans d'autres édifices contemporains des environs, telle l'église Notre-Dame d'Audignon.

La chapelle nord, peut-être de fondation nobiliaire (le relief armorié aujourd'hui déposé à l'église du bourg provient toutefois du portail d'entrée de l'église et non de cette chapelle), est la seule adjonction postérieure à l'époque romane. Elle peut être datée du début du XVIe siècle grâce aux moulurations de son arcade d'entrée, à sa croisée d'ogives et à ses fenêtres chanfreinées. Au XVIIIe siècle, elle était dédiée à saint Roch et servait encore de lieu de sépulture en 1773.

L'édifice, qui eut à subir pillage et dégradations pendant la campagne militaire protestante de 1569 (en témoigne le verbal dit "de Charles IX"), était encore qualifié en 1851, au moment du projet d'érection de Payros en succursale, "d'église remarquable comme monument antique". Toutefois, son état ne cessa de se dégrader tout au long des XIXe et XXe siècles ; en 1846, sa voûte en pierre s'effondra et dut être remplacée par un simple plafond (monographie paroissiale de l'abbé Cazeils, 1888). En 1956, devant les menaces d'écroulement de certaines parties, un rapport de l'architecte Alexis Laguë, d'Aire-sur-l'Adour, préconise la démolition immédiate du clocher, du porche et de la nef. La municipalité prononce aussitôt l'interdiction de l'église, suivie en mars 1957 de sa désaffectation par l'évêque Clément Mathieu. Deux ans plus tard, le conseil municipal, constatant "l'effondrement quasi total" de l'édifice et la "position tout à fait excentrée de l'emplacement de ce monument en ruines", décide la construction d'un nouveau lieu de culte, qui est inauguré en 1966. Les parties conservées de la vieille église, essentiellement le chevet, le mur nord de la nef et la chapelle attenante, sont consolidées vers 1990. Un projet de protection au titre des Monuments historiques n'a pas encore été suivi d'effet.

Périodes

Principale : 1ère moitié 12e siècle

Secondaire : 1ère moitié 16e siècle

L'église, implantée au milieu d'un cimetière, est bâtie en grand appareil régulier de molasse jaunâtre et violâtre pour le chevet, en pierre de taille irrégulière de petit appareil pour le mur nord de la nef (seul subsistant) et en moellon de calcaire et de grès (?) pour la chapelle latérale nord. La couverture est en tuiles creuses pour le toit à deux pans et croupe ronde du chevet et l'appentis de la chapelle.

L'édifice, avant sa démolition partielle, était composé d'une nef unique de deux travées, précédée d'un clocher-porche barlong (détruit), flanquée au nord par une chapelle de plan carré et prolongée à l'est par une abside semi-circulaire plus étroite. Celle-ci, surélevée de deux marches, ouvre par un arc-triomphal en plein cintre retombant sur deux colonnes engagées à chapiteau feuillagé, dont les bases reposent sur une banquette de pierre régnant sur le pourtour de l'hémicycle. L'abside est couverte d'un cul-de-four appareillé. Le chevet, raidi par des contreforts plats, est couronné d'une corniche à billettes soutenue par une vingtaine de modillons sculptés ; le bel appareil présente trois niveaux de trous de boulin régulièrement percés et traversant le mur de part en part pour certains d'entre eux. La chapelle nord, percée de deux étroites fenêtres à chanfrein biseauté, ouvre sur la nef par une grande arcade appareillée en plein cintre, aux piédroits à deux rouleaux concaves séparés par une gorge médiane. L'intérieur de la chapelle présente encore, côté sud, les départs de nervures de la croisée d'ogives qui la couvrait.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : molasse

    Mise en oeuvre : grand appareil

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit partiel

Toits
  1. tuile creuse
Plans

plan allongé

Étages

1 vaisseau

Couvrements
  1. voûte d'ogives cul-de-four
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à deux pans

    Partie de toit : croupe ronde

  2. Forme de la couverture : appentis

État de conservation
  1. vestiges
Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : ornement géométrique


Précision sur la représentation :

Décor sculpté du chevet : corniche à quatre rangs de billettes, vingt modillons à figures (tête d'homme, personnage en pied, oiseau, tête de loup), ornements géométriques (boule, rouleaux superposés, imbrications). Décor des chapiteaux de l'arc-triomphal de l'abside : sur la corbeille, un rang de feuilles grasses et lisses, dé rectangulaire, volutes angulaires affrontées.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Payros-Cazautets

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: L' Église

Cadastre: 2017 A 157-158

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