Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Cette ancienne ferme est l'un des derniers témoins d'un prieuré qui s'élevait là dès le Moyen Age. Le 17 octobre 1242, Raoul II d'Exoudun confirme la donation faite par ses parents, Raoul 1er et Alix d'Eu, du fief et seigneurie de Glande au prieuré de Fontblanche, à Exoudun, qu'ils ont fondé en 1219. Ce fief a été légué précédemment par Jean Girard, prévôt de Melle, à Alix d'Eu. Dénommé prieuré par extension, sans qu'aucun prieur n'y vive, Glande est plutôt un bien foncier dont Fontblanche tire les revenus et qui est confié à des fermiers. Le 3 février 1378 par exemple, Jehan de Challes, prieur de Fontblanche, arrente à Pierre Pinaut, de Benet, une pièce de terre située "auprès de murs appelés les murs de Glande". Le 23 avril 1581, "l'houstel et maison de Glande et la Fleurye" est affermé pour six ans à Pierre Robert et Jean Martin. Lors de travaux de restauration menés en 1900, plusieurs armoiries sculptées ont été relevées, dont celle de Charles Fleury, prieur de Fontblanche au début du 16e siècle, ainsi qu'un linteau de porte en accolade, sculpté de deux anges portant des armoiries, ou encore, sur le linteau de cheminée, un aigle dans un écusson. Une visite des lieux le 2 mars 1762 mentionne une chapelle. Glande relève par ailleurs de la seigneurie de Benet auquel aveu est régulièrement rendu. Celui du 2 août 1692 indique une fuie, une garenne, un four à ban et une grange.

Comme l'indique le plan cadastral de 1833, la métairie de la Cour de Glande s'étendait de part et d'autre de la rue du Prieuré. En dépendaient aussi toutes les terres autour : un champ appelé la Garenne au nord-ouest, une parcelle appelée la fruitière et une autre la corderie, au nord-est. Par le biais du ruisseau de Glande, élargi à cet endroit-là, l'eau arrivait auprès des bâtiments, parmi lesquels le plan cadastral mentionne la fuie qui pourrait remonter au 17e ou 18e siècle. Un bâtiment occupait l'emplacement actuel de la grange-étable, à l'ouest. Le bâtiment qui prolonge le logis à l'ouest, aujourd'hui en ruines, pourrait aussi être celui qui apparaît à cet emplacement sur le plan de 1833, alors en retour d'équerre par rapport à ce qui devait être le logis et qui avançait vers l'est.

Propriété de l'abbaye de Fontblanche puis du chapitre cathédral de La Rochelle, le prieuré de Glande est saisi à la Révolution comme bien national et estimé le 12 décembre 1790. Il consiste en deux maisons, l'une pour le maître, l'autre pour le métayer, et comprend divers prés et marais mouillés. La propriété est adjugée le 4 avril 1791 (en même temps que Peigland), pour 105 300 livres, à Thomas-Jean Main (1745-1821), industriel, promoteur de la chamoiserie niortaise. Il cède Glande dès le 10 décembre suivant (acte passé devant Me Gibouin, à Niort) à son frère, Thomas-Venant Main (1749-1836), négociant à Niort et à Paris. Au cadastre de 1833, la métairie de la Cour de Glandes appatient encore à ce dernier.

Le logis actuel a probablement été construit en 1911, date indiquée par le cadastre, pour le compte de Victor Henri Breillat, demeurant à la Cour de Glandes.