Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Le petit corps de logis situé au sud, en retour d'équerre du bâtiment principal (il est adossé au mur gouttereau oriental de celui-ci), présente en partie inférieure de son mur-pignon oriental un vestige d'un bâtiment médiéval : plusieurs assises en moellon équarri, partiellement couvert par un enduit, avec une porte, à gauche, en pierre de taille à chanfrein droit et autrefois couvert d'un arc à longs claveaux - la maçonnerie suit encore l'empreinte de l'extrados de l'arc. Ce mur fut ensuite repris au début de l'époque moderne, avec l'installation d'un linteau en bois, en lieu et place de l'arc sur la porte, et d'une fente de jour assez large, à embrasure extérieure, créée à droite, à partir de pierres en remploi d'une fente de tir cruciforme et orifice de tir carré (en partie basse), comparable à celles du repaire noble de Cramirac à Sergeac. Ce corps de logis, du moins ce qu'il en reste, est la partie la plus ancienne repérée de l'ensemble.

Un grand corps de bâtiment, de plan rectangulaire, orienté nord-sud, fut ensuite construit perpendiculairement au petit corps de logis, bordant directement à l'ouest une petite place du bourg. Ce grand bâtiment présente plusieurs caractéristiques qui permettent de le dater du dernier quart du XVIIIe siècle : l'arc en plein-cintre d'une porte charretière à extrados en escalier, les pierres de taille bien découpées, les fenêtres à chambranle lisse et plate-bande clavée, l'adoucissement de l'angle, la corniche moulurée continue formant retour adouci au droit de l'adoucissement de l'angle, la cheminée à petit foyer, tablette et hotte droite animée d'un cadre mouluré et chantourné en sont les principales. Le reste de la maçonnerie, en moellon, était alors protégé par un enduit ; le bâtiment est couvert par un toit à longs pans et à demi-croupes aux extrémités. La porte charretière latérale permettait alors de traverser ce bâtiment par un passage couvert, qui ouvrait sur une cour arrière fermée au nord et au sud par des dépendances (écuries et granges). Cette disposition pourrait être celle d'un ancien relais de poste. C'est cette organisation que délivre le plan cadastral ancien levé en 1813 : l'ensemble des bâtiments, la cour arrière, ainsi qu'un jardin bordant cette dernière à l'est, appartiennent à une seule personne, Pierre Poujol, qui est alors le maire de la commune. C'est peut-être au moment où l'ensemble perdit sa vocation de relais de poste (fonction prise alors par un autre bâtiment situé plus au sud) que l'ensemble fut divisé en quatre propriétés : l'ancien petit corps de logis, le bâtiment principal divisé en deux parts inégales et une maison bâtie au milieu de l'ancien jardin. C'est dans la propriété située au sud, qui comprend la partie sud du bâtiment principal, que fut construite une grange-étable, dans l'angle sud-est de la parcelle, en 1908 - la date est gravée sur le claveau médian de la porte charretière. Le bâtiment principal a également perdu depuis l'enduit qui protégeait ses murs en moellon, et ses joints extérieurs pour la partie sud.