Église paroissiale Saint-Martin du Mus

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Doazit

Troisième église de la commune de Doazit, Saint-Martin du Mus n'a jamais possédé le prestige des deux autres, Notre-Dame du bourg, chapelle des seigneurs de Doazit, et Saint-Jean d'Aulès, siège de l'archiprêtré de Chalosse. Bâti à proximité d'un site protohistorique (J.-Fr. Massie, 1974) - et non d'un camp gallo-romain comme le croyait J. Ferré (1940) -, l'édifice est de fondation romane pour sa partie la plus ancienne, le chevet semi-circulaire en petit moellon, datable du XIIe ou du XIIIe siècle (la réfection totale de ses baies au XVIIIe siècle et en 1855 ne permet pas une plus grande précision). La nef a sans doute été construite ou remaniée au XIVe siècle, comme en témoignent une fenêtre murée du gouttereau nord et surtout le portail occidental en arc brisé à imposte sculptée. Le petit clocher-tour adossé à l'élévation ouest en est sans doute contemporain (ses fenêtres à coussièges à l'étage semblent confirmer cette datation). Un collatéral a été ajouté au sud, comme souvent dans les églises chalossaises, après la guerre de Cent Ans : sa porte ouest (autrefois crue à tort "porte des cagots"), au linteau en arc segmentaire, et son voûtement à liernes et tiercerons désignent une réalisation dans les dernières décennies du XVe siècle ou au début du siècle suivant. Hormis la construction à une époque indéterminée d'une petite sacristie dans le prolongement du chevet, l'église n'a subi par la suite que des remaniements mineurs, du moins à l'extérieur. L'interdiction dont l'évêque Lanneluc frappe l'édifice en 1842 entraîne la réfection du plafond de la nef l'année suivante, puis une restauration complète de l'intérieur en 1854 (parallèlement à l'achat de mobilier) : les fenêtres du chœur et, en partie, celles du collatéral, sont refaites ou remaniées à cette occasion par le maçon Jean-Baptiste Capdeviolle aîné (1800-1884) et garnies de vitraux par le "peintre-vitrier" Dutoya (sans doute Louis Dutoya, de Saint-Sever). "Toutes les peintures de l'église" et "la dorure de la voûte et des autels" sont exécutées en 1861 par le peintre Raymond. Le dernier travail important est le remplacement vers 1920 du plafond de plâtre de la nef par un lambris en bois, aux frais de Gaston Lacaze, propriétaire du château de Candale.

Périodes

Principale : 13e siècle (incertitude)

Principale : 14e siècle

Principale : limite 15e siècle 16e siècle

Principale : milieu 19e siècle

Dates

1854, daté par source

Auteurs Auteur : Capdeviolle Jean-Baptiste

Issu d'une vieille famille de maçons à Aulès (Doazit) connue dès le deuxième quart du XVIIIe siècle. Maçon (activité documentée entre 1840 et 1857) né à Doazit le 25 fructidor an VIII (12 septembre 1800) et mort dans la même commune le 4 mai 1884 ; fils de Jean Capdeviolle (mort le 26 avril 1830) et de Jeanne Lamarque (morte le 3 avril 1835). Marié en premières noces à Jeanne Madray (morte à Doazit le 17 décembre 1835) et en secondes noces à Doazit, le 3 mai 1837, avec Françoise Lamourère ou Lamorère, dont une fille, Jeanne Jenny (1841-1883), et un fils, Louis Lucien (Doazit, 8 janvier 1842-?), maçon à son tour (AD Landes, 4 E 89/18).

, maçon (attribution par source)
Auteur : Dutoya Louis

Peintre et verrier documenté à Saint-Sever (Landes) en 1856 et 1858. Un article de La Chalosse, Journal de l'arrondissement de Saint-Sever du 9 mai 1858 mentionne "Louis Dutoya" parmi les principaux "artistes en peinture" de la ville. Sa tombe est au cimetière de Saint-Sever (https://en.geneanet.org/cemetery/view/10210330/persons/?individu_filter=DUTOYA%2BLouis).

, peintre-verrier (attribution par source)

L'église est construite sur une éminence occupée par un camp fortifié à double enceinte de terre, d'époque protohistorique. Occupant le quart sud-ouest du cimetière, elle est bâtie (selon G. Croutz) en moellon calcaire blanc, jaune et noir de provenance locale (carrières situées entre l'église et le château voisin de Candale à l'ouest) et entièrement couverte de tuiles creuses. Le débord de la toiture de la nef et du chevet est porté par une série d'aisseliers. La partie la plus ancienne, le chevet roman en hémicycle, auquel s'adosse une petite sacristie légèrement désaxée vers le nord, est prolongée à l'ouest par un vaisseau de même largeur. Celui-ci conserve une unique fenêtre d'origine, haute et étroite, à l'extrémité occidentale du gouttereau nord, ainsi qu'une porte occidentale en arc brisé à imposte sculptée. Couvert d'un plafond lambrissé moderne, il ouvre au sud, par deux grandes arcades légèrement brisées à chanfrein et congés, sur un collatéral de deux travées. Ce bas-côté est couvert de voûtes d'ogives à liernes et tiercerons, percé de deux grandes fenêtres gothiques à lancettes jumelées et réseau, et étayé par trois épais contreforts. Un large porche, régnant sur l'élévation occidentale, est surmonté d'une tour-clocher partiellement bâti en pierre coquillière, aux murs percés d'étroites baies en archère. Les fenêtres de son premier niveau sont dotées de coussièges.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Doazit

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Le Mus

Cadastre: 2014 G 426

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