Église paroissiale Saint-Seurin

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Le Pian-Médoc

La paroisse, mentionnée pour la première fois en 1335, fait partie depuis le Moyen-Âge de l'archiprêtré de Moulis. Selon Cirot de la Ville, l'église primitive Saint-Seurin se trouvait à proximité d’une voie antique dans le village de Louens, au lieu-dit du Reyche. Cette affirmation peut être réfutée, d’une part par le procès-verbal de visite de 1691 qui mentionne, au Reyche, une simple chapelle désaffectée et, d’autre part, grâce aux investigations archéologiques menées en 1994, qui ont révélé les vestiges d'un bâtiment antique sous l'église actuelle. L'ancien sanctuaire à emmarchement découvert sous le chœur correspondrait à un édifice cultuel pré-chrétien, disposition se retrouvant à Moulis, seul autre cas connu en Médoc. La dédicace de l'église à saint Seurin plaiderait en faveur de sa fondation vers le 10e siècle, période de ferveur pour ce saint dans le diocèse de Bordeaux, d’après Charles Higounet. Le Moyen Âge est peu documenté pour ce site, mais l'analyse archéologique et l'examen du bâti permettent de déceler plusieurs états et campagnes de travaux.

Lors du dégagement des fondations et des premières assises des murs nord et sud de la nef, la maçonnerie découverte, en petit appareil, paraît datable du 11e siècle. Le deuxième état correspond à la construction du chœur surmonté par la tour-clocher, également à l'époque médiévale : la fondation très profonde à deux ressauts vient s’appuyer contre le mur de la nef ; les larges chapiteaux de style roman sculptés de têtes animales et humaines corroborent une construction du tout début du 13e siècle. Toutefois, les baies trilobées de la partie supérieure du clocher (restaurées au 19e siècle), semblent percées plus tardivement, aux 13e-14e siècles. La période médiévale est présente également dans le décor par les faux appareillages qui subsistent dans l'embrasure de la baie axiale du chœur.

En 1610, lors de la visite pastorale de l'archevêque François de Sourdis, le baptistère est dit "accolé à la muraille" et non fermé ; l'église doit être couverte. L'abside adossée au chœur-clocher (qui vient masquer la baie axiale), dont les murs, très peu fondés, sont bâtis sur des sépultures médiévales voire modernes, pourraient remonter à une campagne postérieure à la venue de l'archevêque. Cette datation est renforcée par la présence d’un double tournois d’Henri IV ou Louis XIII retrouvé dans le remblai. L'évier encastré dans le mur sud de la sacristie est compatible avec cette chronologie. Au 17e siècle (?), une litre funéraire aux armes de la famille d'Alesme, seigneurs du Pian jusqu'à la Révolution, a été peinte dans la nef. D'autres familles locales disposaient de sépultures sous le porche extérieur, ainsi qu'en témoigne le procès-verbal d'une deuxième visite pastorale effectuée au Pian en 1691. Toujours en 1691, "l’église a besoin de jour, on y en pourroit faire du côté de midi si on otoit une galerie qui conduit au clocher, et qui fait une très mauvaise figure [...]". La suppression de cet élément a donc nécessité un nouvel accès au clocher, plus fonctionnel ; l'escalier en vis suspendu à jour central, accolé au nord du clocher, d'une belle stéréotomie, pourrait ainsi être attribué à des travaux du 18e siècle. La charpente du clocher, chevillée et assemblée avec de nombreux remplois (mortaises apparentes), constituerait aussi un des éléments d'Ancien Régime.

Le plan cadastral de 1843 montre un édifice présentant des dispositions analogues à celles actuelles, à l’exception de la nef, plus courte et dotée d’un porche hors-œuvre en façade.

Le dernier état correspond à la campagne réalisée en 1846 sur un projet de l'architecte Jean Girard, mandaté pour la reconstruction d'une partie de l'église. Lors de ces travaux :

- l'ensemble de l'édifice est rehaussé de 0,70 m ;

- l'ancienne nef est partiellement abattue et remontée avec les anciens moellons ;

- six nouvelles fenêtres sont percées ;

- une nouvelle façade est élevée dotée d’un portail en pierre de Bourg, avec rose et niches aux angles en remplacement de l'ancien porche ;

- à l'intérieur, une fausse-voûte en lambris et une nouvelle tribune sont établies.

En 1888, le cimetière est déplacé du pourtour de l’église ; des vestiges du mur de clôture sont conservés dans la maçonnerie du sud de la nef.

En 1963, les sols de l’église ont été refaits à neuf et, en 1975, la sacristie a fait l’objet de travaux. Enfin, plusieurs campagnes de restauration par les Monuments historiques ont été entreprises, notamment la dernière, au début des années 2010, concernant les enduits de la sacristie et du chœur.

Périodes

Principale : 1er quart 13e siècle

Principale : limite 16e siècle 17e siècle

Principale : 2e quart 19e siècle

Secondaire : 11e siècle

Secondaire : 18e siècle

Dates

1846, daté par source

Auteurs Auteur : Girard Jean

On retrouve ce Girard en 1848 pour la restauration du presbytère de Saint-Hilaire-de-la-Noaille, canton de La Réole.

, architecte (attribution par source)

L'église est isolée au centre de la commune, entourée de quelques bâtiments à proximité du château Malleret.

Elle se compose d'une nef unique prolongée en retrait par la tour quadrangulaire du clocher, dont le rez-de-chaussée, contreforté aux angles, est occupé par le chœur. La sacristie forme une abside dans le prolongement. Au nord, une construction en appentis englobe la tourelle d'escalier hors-œuvre menant au clocher. Au sud et proche de la façade, est accolée une remise, probable ancienne chapelle des fonts. La façade ouest, avec porte d'entrée, se compose de deux contreforts d'angle surmontés par des niches couronnées d'une corniche rampante moulurée. Une rose est percée dans le tympan du fronton surmonté d'une croix en pierre. L'ensemble est bâti en moellon avec des assises de petit appareil pour les parties basses du mur sud de la nef, la pierre de taille étant réservée au portail, aux encadrements et aux pilastres.

À l'intérieur, le vaisseau unique est couvert d'une fausse-voûte en berceau brisée lambrissée, retombant sur une corniche moulurée ; les six baies sont ménagées dans des lunettes. L'entrée s'effectue par le massif de la tribune au revers de la façade. Deux autels, dans les murs latéraux de la nef, sont consacrés à Marie et à Jésus. Dans le mur sud, à droite de la porte menant à la remise, se trouvent les vestiges peints de la litre avec les armoiries de la famille d'Alesme. L'accès au chœur se fait par un arc triomphal en arc brisé dont les nervures retombent sur des piliers circulaires à chapiteaux de style roman. La voûte d'ogive du chœur présente des culots sculptés. La baie axiale romane conserve, dans l'embrasure, les traces d'un faux appareillage et d'une litre. Par ailleurs, une plaque de marbre commémorant les soldats morts au combat, signée par Th. Ricaud, a été apposée dans la nef.

La sacristie est percée de trois fenêtres et possède un évier dans le mur sud.

L'escalier hors-œuvre suspendu et à jour central menant au clocher est en pierre de taille. Le clocher laisse apparaître une charpente ancienne à tenons mortaises, et assemblages chevillés pour le beffroi.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : petit appareil

  2. Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. tuile creuse
Plans

plan allongé

Étages

1 vaisseau

Couvrements
  1. fausse voûte en berceau brisé voûte d'ogives
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon découvert

  2. Forme de la couverture : toit en pavillon

  3. Forme de la couverture : appentis

  4. Partie de toit : croupe ronde

Escaliers
  1. Emplacement : escalier hors-oeuvre

    Forme : escalier en vis avec jour

    Structure : en maçonnerie

État de conservation
  1. restauré
Décors/Technique
  1. sculpture
  2. peinture
Décors/Représentation
  1. Representations : pilastre


Précision sur la représentation :

Armoiries peintes de la famille d'Alesme : de gueules, au bandeau d'or, accompagné d'un croissant d'argent, au chef-cousu de sable, chargé de trois molettes d'or.

Culots des retombées de voûtes est :

- en forme de tête humaine yeux et bouche ouverts, coiffé d'un bandeau.

- culot en forme de tête de chien ou de fouine surmonté de feuilles et de crosses (vestiges de polychromie).

Culots des retombées de voûtes ouest :

- Têtes humaines surmontées de feuilles et de crosses.

Chapiteaux de l'arc triomphal :

- feuilles et tailloir en doucine (vestiges de polychromie).

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Le Pian-Médoc

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Le Bourg

Cadastre: 1843 A2 , A3 274, 2012 AV 7

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