Afficher la couverture 'Tombeau des jésuites espagnols de Poyanne | Maisonnave Jean-Philippe' en grand format
/5

0 avis

Tombeau des jésuites espagnols de Poyanne

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Poyanne

Cette tombe collective abrite les sépultures de dix-sept jésuites, tous espagnols (à l'exception d'un seul Allemand), dont la présence à Poyanne s'explique par des circonstances historiques particulières. Après la révolution espagnole de 1868 et la chute d'Isabelle II, le gouvernement provisoire anticlérical supprima la Compagnie de Jésus (décret du 13 octobre) et expulsa les jésuites du sanctuaire de Loyola (Azpeitia, Pays basque). Ceux-ci trouvèrent refuge en France. Après quelques mois d'errance, le supérieur général de la Compagnie en Espagne, le Père Felipe Gomez, acheta le 3 mai 1869 au baron Léopold Moreau de Bellaing (1785-1876) son château de Poyanne, afin d'y installer la maison professe et le noviciat de la province de Castille. La demeure accueillit ainsi dans un premier temps soixante-douze jésuites espagnols puis, au fil des années, jusqu'à cent religieux et autant de novices (surnommés les poyaneos). Ils en furent expulsés dès 1881, en application des décrets anticléricaux français du 29 mars 1880, tout en en conservant légalement la propriété (qui ne fut cédée à la famille Coyola qu'en 1910). Durant ces douze années de présence effective à Poyanne, les religieux menèrent des actions d'apostolat et de formation. Certains d'entre eux, dont les noms n'ont pas été conservés, exécutèrent en outre dans la nouvelle église de Poyanne des peintures murales à la gloire des fondateurs de la Compagnie.

L'épitaphe apposée sur la stèle du cimetière indique dix-sept décès survenus entre mai 1870 et juin 1876. La plaque étant entièrement recouverte d'inscriptions, les deux inhumations postérieures à 1876 et antérieures à l'expulsion de 1881, celles des frères lais Étienne (Esteban) Arandia (mort le 23 février 1878) et Florentin Otega (décédé le 3 janvier 1879) ne sont pas mentionnées. La formule natus qui figure à la suite de chaque nom se rapporte à la date de la profession dans la Compagnie et non à celle de la naissance. La variété des formules notifiant la mort, différentes pour chacun des défunts (Piam egit animam, Morte correptus, Ad cœlites migravit...), fait songer à un jeu rhétorique dans la tradition jésuite. Quant à la situation de la tombe à l'extrémité méridionale du cimetière, elle pourrait avoir une signification symbolique et désigner implicitement l'origine espagnole des religieux. En outre, elle fait face au tombeau de la famille de Bellaing, qui, par la vente du château de Poyanne, permit à la Compagnie de trouver un asile dans la tourmente.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle
Dates

1870, porte la date

L'enclos funéraire de plan rectangulaire, qui occupe l'extrémité sud de l'allée transversale du cimetière, est clôturé par une grille en fer forgé (avec ornements rapportés en fonte) dépourvue de portillon. A l'intérieur, au milieu de la face postérieure, se dresse une stèle parallélépipédique en fonte de fer, sur socle carré maçonné, amortie d'une grande croix en fonte ajourée. Sur la face de la stèle est rivée une plaque verticale en cuivre portant l'épitaphe.

Catégories

fonderie, ferronnerie

Structures
  1. plan, rectangulaire
  2. élévation, droit
Matériaux

  1. Matériau principal : fonte de fer

    Techniques : fondu, mouluré, décor en relief, décor dans la masse

  2. Matériau principal : cuivre

    Techniques : gravé

  3. Matériau principal : fer

    Techniques : forgé
Iconographie

  1. Thèmes : croix, Christ en croix, rayons lumineux

  2. Caractère général : ornementation

    Thèmes : volute, balustre, pomme de pin

Précision sur l'iconographie :

La clôture est ornée de volutes affrontées ; des urnes funéraires en fonte amortissent ses quatre angles. La croix sommitale en fonte de la stèle, entièrement ajourée, comporte un crucifix avec titulus, une gloire rayonnante à la croisée, des bras délimités par des motifs de grecque et garnis de fleurons et des trois clous de la Passion ; la haute base qui supporte le montant est constituée de volutes et de balustres en chandelier sommés de pommes de pin à la façon des thyrses.
Inscriptions et marques
  • épitaphe, gravé

Épitaphe (gravée sur une plaque de cuivre verticale sur la face de la stèle) : IHS / F. Maximus Romero, Schol. S.J. Hispanus Natus / Nov. 1848. obiit 4 Maii. 1870. / F. Josephus Guendica, Schol. S.J Hispanus. Natus 13 / Maii. 1846. Sancto fine quievit 24 Julii 1870. / F. Simon Mateos, Schol. S.J Hispanus. Natus 18 / Febr. 1844. Piam egit animam 20 Sept. 1870. / F. Victorianus Campo Schol. S.J Hisp. Natus 23 / Mart. 1854. Decessit 31 Mar. 1871. / P. Basilius Castro, Schol. S.J Hisp. Natus 24 Maii / 1842. Occubuit 28 Maii. 1871. / P. Joannes Boix, S.J. Hisp. Natus 16 Julii / 1839. Morte correptus 24 Mart. 1873. / P. Sanctus Rey, S.J. Hisp. Natus 2 Nov. 1816. / Ereptus e vivis 14 Jun. 1873. / F. Petrus Inunciaga, Coadj. Hisp. Natus 19 / Maii. 1820. Extinctus 17 Apr. 1874. / F. Delphinus Trincado. Schol. S.J. Hisp. Natus / 26 Nov. 1846. Vitam clausit 14 Sept. 1874. / F. Felix Sierra, Schol. S.J. Hisp. Natus 30 / Julii. 1844. Vivis valedixit 30 Sept. 1874. / P. Emmanuel M.a Linares, Hisp. Natus 31 Dec. 1837. Ad cœlites migravit 8 Oct. 1874. / P. Franciscus Carballo, Hisp. Natus 17 Nov. / 1833. Vivere desiit 14 Dec. 1874. / F. Augustus Türk, Schol. S.J. Germanus Natus / 5 Jun. 1855. Candidam efflavit animam 15 Apr. 1875. / F. Petrus de Larrieta, Coadj. Hisp. S.J. Natus / 8 Oct. [millésime manquant] Obdormivit in Domino 26 Sept. 1875. / F. Josephus Ignatius de Iturbide, Coadj. Hisp. S.J. / Natus 18 Feb. 1809. Excessit vita 5 Dec. 1875. / F. Raimundus Leal, Coadj. S.J. Natus 16 / Feb. 1797. Spiritum Deo reddidit 20 Jun. 1876. / F. Cecilius Ortiz, Coadj. Hisp. S.J. Natus 8 / Mart. 1838. Vita functus 9 Jun. 1876 / A.M.D.G. [id est : Ad majorem Dei gloriam].
État de conservation

Les éléments en fonte et en fer forgé sont entièrement rouillés, la plaque de cuivre de l'épitaphe est couverte de vert-de-gris. La croix sommitale de la stèle est (re)montée la face (avec le crucifix) tournée vers le mur du cimetière et le revers tourné vers l'enclos funéraire.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Poyanne

Milieu d'implantation: en village

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...