Présentation de la commune d'Arcins

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Arcins

Aucun témoignage archéologique antérieur au Moyen Âge n'a été recensé dans la commune. Les premières mentions d'Arcins dans les textes font référence à l'existence d'une commanderie d'Hospitaliers, établie lors de la suppression de l'ordre du Temple, lorsque la commanderie de Bordeaux est fractionnée, au début du 14e siècle. Un noyau de peuplement s'implante au carrefour de la route du Médoc et de la liaison fluviale avec la rive droite de l'estuaire, sur les premières éminences des terres par rapport au marais. Sous l'Ancien Régime, la Commanderie semble prospère puisque plusieurs membres en dépendaient.

Selon les cartes de Trudaine et de Cassini, du 18e siècle, et d'après le plan cadastral napoléonien, les limites de la paroisse sont identiques à celles de la commune actuelle. La population est constante au cours du 19e siècle et durant la première moitié du 20e siècle, avec plus de 300 habitants. Après la Seconde Guerre Mondiale, la population chute à 192 habitants pour s'élever à 380, lors du recensement de 2007. Cette démographie constante et stable d'Arcins se remarque également dans l'évolution de son bâti, puisque ce n'est qu'au milieu du 19e siècle que la commune connaît une phase de structuration de son territoire avec la construction de la nouvelle église, du presbytère, de la mairie-école ainsi que par l'établissement d'un port et de sa route.

La zone de marais qui sépare Arcins de la commune voisine de Soussans au sud est restée longtemps insalubre. L'abbé Baurein indique sur "une partie du territoire est en landes, et une autre en marais qui n'est point desséché (...). On sait que feu M. de Mons, Seigneur de Soussans, se donna des mouvements pour procurer le dessèchement du marais de cette Paroisse ; mais pour les discussions d'intérêts de la part des Paroisses voisines rendirent inutiles et infructueuses les démarches et les bonnes intentions de ce Seigneur. On est affamé de terrain, mais on ne fait pas attention que le mauvais air qu'on respire à chaque instant, contribue plus que toute autre chose à abréger nos jouissances". Ce marais est traversé par l'estey de Meyre et aboutit au port du même nom situé sur le territoire de Soussans. Son entretien nécessaire est rappelé tout au long du 18e siècle. Au milieu du 18e siècle, les habitants d'Arcins sollicitent le creusement d'un canal central qui permettrait d'évacuer les eaux excédentaires et qui serait utile également pour la navigation. Le 19 août 1747, l’intendant Tourny autorise la remise en état du chemin qui mène au port de Soussans et, l'aménagement d'un autre chemin plus direct afin d’éviter un détour. Quelques années plus tard, le dessèchement des marais par le creusement d'un nouveau canal est autorisé par le roi mais les habitants d'Arcins s'y opposent à ce canal central préférant un autre mode d'écoulement des eaux plus avantageux pour leur secteur ; le projet est à nouveau évoqué en 1778. Les travaux sont soumis à adjudication et confiés à Jean Joseph Soulier d’Avensan. Mais en 1789, les travaux n'ont toujours pas été engagés.

Après la Révolution, il faut attendre 1835 pour que le préfet approuve un projet de dessèchement présenté par Auguste Thuret ; depuis 1828, plusieurs entrepreneur s'étaient proposés sans que rien ne soit mis en œuvre. Le 20 novembre 1835, les propriétaires s'organisent en syndicat pour parvenir au dessèchement des marais d'Arcins, Soussans, Moulis et Avensan. Finalement le projet de Thuret préconisant un canal de drainage central utile à la navigation est rejeté par l'ingénieur des Ponts et Chaussées qui préconise le creusement de fossés en périphérie du marais. A nouveau, rien ne sera engagé.

Les communaux sont également le sujet à de nombreux débats et enjeux. Par contrat du 3 juin 1661, des habitants d'Arcins reconnaissaient tenir à fief du duc d'Epernon certains fonds. En 1819, un premier partage entre les héritiers de ces habitants souhaitèrent en faire le partage. Quelques habitants s'y opposèrent mais furent déboutés par un arrêté du préfet du 8 août 1820. Des fonds restés en indivis furent partagés le 13 septembre 1836. Finalement, c'est avec le surplus de revenus de ces communaux que la construction de la nouvelle église est financée.

Dans le cadre de l'opération d'inventaire du patrimoine architectural dans la commune, 70 dossiers documentaires ont été établis. Sur ce chiffre, 20 édifices ou ensembles bâtis ont été sélectionnés pour leur intérêt historique et/ou architectural. Des dossiers de synthèse ont également été réalisés sur des familles d'édifices : les châteaux, demeures et manoirs, les maisons et les fermes, les chais et les cuviers.

Située à plus d'une trentaine de kilomètres au nord de Bordeaux et d'une dizaine de kilomètres du chef-lieu du canton, Castelnau-de-Médoc, la commune est bornée au nord par celle de Lamarque, à l'ouest par Moulis et Listrac, au sud par le marais commun avec Soussans et à l'est par la Gironde. D'une superficie de 6,8 km², le territoire est en grande partie occupé à l'est par des prairies dans la zone dite de "palus" et au sud par le marais. Les terres agricoles composées en sous-sol d'alios et de graves et de sols graveleux sont principalement occupées par les vignes.

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