Manoir des Peaux dit Château des Peaux

France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Cersay

Les sources historiques :

La plus ancienne mention connue de la seigneurie remonte à 1493. Elle est citée dans les comptes de la baronnie d'Argenton dont elle est vassale. Lors de son mariage avec Hélène de Cambes en 1473, Philippe de Commynes devient baron d'Argenton et acquiert des droits sur douze seigneuries. Il est possible que la seigneurie des Peaux en fasse partie. Le nom des "Peaux" pourrait provenir d'une industrie de tannerie de peaux. Une pièce ressemblant à un séchoir à peaux confirme cette hypothèse.

La première famille propriétaire des Peaux est la famille de la Chapelle. Au 15e siècle, plusieurs membres de la famille sont prieur(e)s aux couvents de la Fougereuse (actuellement Saint-Maurice Etusson) et de Saint-Clémentin (aujourd'hui Voultegon). En 1522, Pierre de la Chapelle, capitaine de Montaigu, paie la rançon du duc François de la Trémoïlle dont il est l'ami. Par sa loyauté, il est nommé par le duc, sénéchal de Thouars. En 1558 la seigneurie est désignée comme les Peaulx-Le-Poictou dans les comptes de la baronnie d'Argenton. Vers 1565, François de Boyslève est seigneur des Peaux. En 1751, les Peaux appartiennent à M. Deshayes. Durant le 19e siècle, le manoir est une propriété de la famille des Charnières également seigneur de la Grize et demeurant à Nueil-sous-Passavant (actuellement Nueil-sur-Layon). En 1910, l'ancien manoir est vendu et séparé en deux fermes.

Les différentes phases de construction :

Il est possible que la demeure ait été construite dès le 13e siècle. A l'origine elle était protégée par des fossés, en grandes parties asséchées au 19e siècle. Le porche d'entrée dont le passage est voûté en berceau était précédé d'un pont-levis aujourd'hui fixe. Le départ de mur avec une partie en encorbellement, présent dans la grange pourrait correspondre à l'ancien rempart.

Le logis est construit entre les 14e et 15e siècles. Il conserve des éléments architecturaux permettant de l'attester : la tour d'escalier carré, la lucarne passante, l'escalier en vis dont la clef de voûte porte un écu, les ouvertures chanfreinées à linteau en arc en accolade et les cheminées massives à consoles sculptées. Au 16e siècle, la salle d'appart éclairé par une baie étroite à encadrements moulurés, l'aile des domestiques, les cuisines et la pièce servant à tanner les peaux semblent avoir été ajoutés. A la même époque, la chapelle Notre-Dame-des-Peaux est construite dans un style gothique flamboyant dont elle conserve quelques éléments : la voûte en arc brisé et le portail à linteau en arc en anse-de-panier couronné d'un galbe en accolade.

Au 17e siècle, le logis est agrandi, il conserve la trace d'une baie à appui saillant et mouluré, et d'une porte à linteau en anse-de-panier. Sur le cadastre napoléonien le logis et les dépendances forment un plan en L, dans lequel la tour d'escalier est saillante. Des transformations ont été effectuées au 19e siècle : la partie reliant les dépendances au logis ainsi que l'étage de ces mêmes dépendances sont supprimés. Dans le logis, les planchers et les poutres de l'étage sont abaissés et les baies moulurées sont remplacées par des jours chanfreinés, enfin trois travées de trous de boulins sont ajoutées sur la façade sud du logis. Durant le 4e quart du 19e siècle, un logement de manouvrier et des dépendances sont construite en partie sud-est.

Périodes

Principale : 13e siècle, 16e siècle

Secondaire : 17e siècle, 19e siècle, 1er quart 20e siècle

Le manoir est accessible par une allée plantée d'arbres donnant accès au pont traversant les douves. Le pigeonnier-porche couvert d'un toit à longs pans en ardoise est percé d'un passage voûté en berceau conservant la trace d'un assommoir. Au nord, le linteau du portail est en arc brisé tandis qu'au sud il est en arc en plein-cintre. A l'intérieur sont conservés deux renfoncements à linteau en arc en plein-cintre. Une porte chanfreinée donnait accès à un escalier menant au pigeonnier éclairé par deux baies également chanfreinées.

Au fond de la cour, le logis de plan rectangulaire et d'un étage carré, est accosté d'une tour d'escalier carré, demi-hors-d’œuvre donnant accès à l'étage. La porte d'entrée perce l'angle chanfreiné en pierre de taille, surmonté d'un encorbellement prolongé d'un larmier, délimitant la partie supérieure de la tour, plus large. Les ouvertures sont chanfreinées. Une lucarne en mauvais état éclairait le dernier étage de la tour qui a été supprimé. La façade ouest de la tour est prolongée par une poivrière semi-circulaire, en encorbellement, conservant la trace d'ouvertures murées. La façade nord du logis conserve une baie étroite et moulurée et une porte à linteau en arc en anse-de-panier. La partie nord-est du rez-de-chaussée est prolongée par une extension couverte d'un toit à un pan tandis que la partie nord-ouest a été reprise en parpaings de béton. La façade sud du logis est percée d'un ensemble d'ouvertures dont certaines sont reprises au ciment. L'étage est éclairé par des jours chanfreinés. La façade conserve le vestige d'une ancienne baie à linteau mouluré. La partie sud-est de la façade est ajourée de trois niveaux de trous de boulins en pierre. La façade sud de la tour d'escalier conserve la trace du solin de l'ancien toit du logis.

A l'intérieur, l'escalier en vis en granite donne accès au rez-de-chaussée et à l'étage. La porte du rez-de-chaussée est surmontée d'un linteau mouluré en accolade en mauvais état et provenant d'un réemploi. La clef de voûte des ogives nervurées de l'étage, est en forme d'écu et porte les armoiries suivantes : une croix, trois fleurs de lys et une frise en dents de scie. L'escalier dessert deux portes, la première est surmontée d'un linteau en accolade décoré d'un bouquet de fleurs. Elle donne accès à la salle d'appart dont le plafond a été abaissé et qui conserve une cheminée à consoles moulurées dont le manteau a été scié. La seconde porte à jambages chanfreinés et à linteau droit qui était à l'origine en arc en anse-de-panier. Il donne accès à l'escalier en vis de la poivrière. Il donne accès à l'étage supérieure comprenant une salle carré desservi par une cheminée. Le troisième étage éclairé par la lucarne n'existe plus. Sur le seuil de l'escalier est conservé une porte bouchée qui devait donner accès à la partie reliant les dépendances au logis.

Les dépendances ouest forment un bâtiment de plan rectangulaire, en rez-de-chaussée. Au centre du toit, la haute souche de cheminée en brique plate conserve la trace du solin de l'ancien toit. Les façades sont percées d'ouvertures transformées ou ajoutées. Le pignon sud, conserve la trace du manteau mouluré et scié d'une cheminée de l'étage supprimé. Le pignon nord est percé d'une ancienne porte charretière transformée en baie et surmontée d'une baie fenière chanfreinée à linteau en arc en anse-de-panier. A l'intérieur sont conservées une cheminée massive à consoles semi-circulaire et une cheminée à linteau droit.

La grange est accolée à la façade nord-ouest du pigeonnier-porche. Elle conserve à l'intérieur la trace d'un ancien bâtiment ou d'un chemin de ronde en encorbellement. La façade nord de la grange présente à l'extérieur une ligne de trous de boulin. Un séchoir à peaux voûté en berceau est accolé à la grange. A l'intérieur trois espaces à linteau en arc en plein-cintre servent à étendre les peaux. La grange est également prolongée par un bâtiment servant de remise agricole et une porcherie. Au nord-est du pigeonnier, l'étable, l'écurie et une seconde porcherie forme un bâtiment en L.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit partiel

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  3. Matériau du gros oeuvre : granite

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit partiel

Toits
  1. tuile creuse, tuile creuse mécanique
Plans

plan régulier

Étages

1 étage carré

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : toit à un pan

Escaliers
  1. Emplacement : escalier demi-hors-oeuvre

    Forme : escalier en vis sans jour

    Structure : en maçonnerie

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Cersay

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Les Grands Peaux

Cadastre: 1813 B 275-278, 2017 OB 190, 198

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