Ferme dite la Métairie de Choupeau, actuellement maison

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Jean-de-Liversay

Cette propriété existait déjà au XVIIIe siècle, peut-être même à la fin du XVIIe siècle. En 1720, la carte de la région par Claude Masse indique sa présence. Dès 1695, Marc-Antoine Giraud, 22 ans, né à La Rochelle, fils d'un conseiller du roi et garde marteau de la maîtrise des Eaux et forêts de Chizé, épouse à Saint-Jean-de-Liversay Marie-Anne Busseau, fille d'un marchand de cette paroisse (lequel possédait peut-être déjà des biens à Choupeau). Sieur de la Barbotine, Marc-Antoine Giraud achète en 1723 l'office de conseiller en l'élection de La Rochelle. En 1733, il devient sénéchal du comté de Benon. Propriétaire de marais desséchés, il est membre de la Société des marais de Taugon-La Ronde-Choupeau, dont il est caissier en 1725. Dès 1710, il est dit domicilé à Choupeau, et il décède à Saint-Jean-de-Liversay (sans doute à Choupeau) le 7 décembre 1745, à 73 ans (il est inhumé dans l'église ; sa dalle funéraire y a été mise au jour lors de la restauration de 1898-1899). Ses biens, dont le domaine de Choupeau, passent ensuite à son fils, également prénommé Marc-Antoine, né à Saint-Jean-de-Liversay (sans doute à Choupeau) en 1696. En 1746, il épouse, à Anais, Geneviève Nadaud. Avocat, il est comme son père conseiller au siège de l'élection de La Rochelle et sénéchal du comté de Benon. Il décède semble-t-il en 1753.

Choupeau échoit alors à son fils, Marc-Antoine-Alexis Giraud, né à Saint-Jean-de-Liversay (sans doute à Choupeau) le 30 septembre 1748. En 1778, à La Rochelle, il épouse Agathe Duperré, ce qui fait de lui le beau-frère (et curateur) de l'amiral et ministre Victor-Guy Duperré. Dès 1775, il est reçu avocat au Parlement de Paris, et devient procureur du roi en la maréchaussée d'Aunis, puis sénéchal de la châtellenie de La Jarne en 1788, sénéchal de la seigneurie de Landrais en 1789. La Révolution survient et, en 1790, il est désigné juge de paix à La Rochelle, puis administrateur du Département de la Charente-Inférieure en 1791. Le 7 septembre 1792, il est élu député à la Convention, représentant de la Charente-Inférieure. Adversaire des Jacobins, il vote pour la détention de Louis XVI à son procès, en janvier 1793. En février 1795, il fait partie des commissaires envoyés à Saint-Domingue mais dont la mission est annulée. Le 13 octobre 1795 (21 vendémiaire an IV), il est élu député au Conseil des Cinq-Cents, dont il démissionne dès le 23 avril 1796 (4 floréal an IV).

Le Directoire lui confie alors une mission d'administration et d'enquête sur les émeutes survenues à Saint-Domingue, mais son bilan est vivement contesté et il est rappelé en 1798. Nommé consul de France à Boston, aux Etats-Unis, il démissionne en 1815 et se retire dans le Kentucky, près de Lexington, dans un domaine qui se serait appelé New Choupeau (en souvenir de ses origines géographiques). C'est au cours d'un voyage à Paris qu'il meurt, le 20 août 1821.

Au cadastre de 1811, la propriété de Choupeau lui appartient. On remarque que l'aile est du logis se prolonge jusqu'à la rue, au nord, tandis que son aile sud est reliée au bâtiment de communs qui s'élève encore aujourd'hui au sud de la cour et qui a probablement été construit au XVIIIe siècle. Le plan cadastral montre aussi que deux autres bâtiments prennent alors place à l'avant de ces communs, dans la cour au nord.

Après Marc-Antoine-Alexis Giraud, la métairie de Choupeau passe à son fils, Félix Giraud (1780-1841), propriétaire, demeurant à La Rochelle, époux de Nancy Casimir (il possède aussi le logis de la Pommeraie, à Périgny). L'acte de partage de ses biens, le 1er avril 1841, mentionne le domaine de Choupeau "consistant en 90 hectares de terre, prés et bois et en bâtiments d'exploitation. Ce domaine appartenait à Monsieur Giraud pour lui avoir été transmis en ligne directe par ses ascendants, et il existait dans la famille depuis plusieurs générations, toujours dans les lignes paternelles". Choupeau échoit alors à son fils, Félix Giraud-Teulon (1816-1887), préfet des Hautes-Alpes en 1848-1851, puis ophtalmologue à Paris, membre de l'Académie de Médecine.

Il se défait de la métairie familiale. Le cadastre précise en effet que le logis est reconstruit en 1879 pour le compte de Jean-Jacques Ballanger époux Lamoureux, et l'inscription "ANNEE 1881" est visible sur le pilier à droite du portail. Le logis reçoit alors sans doute son aspect extérieur et son décor intérieur actuels. Le hangar et écurie à l'est de la propriété a dû être édifié à la même époque. En 1904, l'ensemble passe à Archime Robin époux de Julia Ballanger (gendre des précédents). Au recensement de 1911, sa fille, Marguerite Robin (1888-1982) y demeure avec son mari, Joseph Doray, propriétaire rentier et président de la Société de musique de Saint-Jean-de-Liversay.

Périodes

Principale : 18e siècle, 4e quart 19e siècle

Dates

1879, daté par source

1881, porte la date

La propriété occupe une grande partie du côté sud de la place centrale du hameau de Choupeau. Elle est délimitée par un mur de clôture et, côté rue, au nord, par un muret avec grille en ferronnerie et portail à piliers maçonnés. Le logis s'élève dans l'angle sud-est de la cour, des communs le prolongent au sud de celle-ci, et une grande dépendance (écurie et hangar agricole) occupe l'angle sud-ouest de la propriété.

Le logis est constitué de deux ailes perpendiculaires, couvertes chacun d'un toit à croupe que souligne une corniche. Au total, les deux ailes présentent cinq travées d'ouvertures. Les baies ont chacune un encadrement saillant (mouluré pour la porte), avec appuis saillants et garde-corps en ferronnerie pour les fenêtres. A la jonction des deux ailes prend place une cage d'escalier, avec un escalier tournant en bois et à balustre en ferronnerie. A l'intérieur également, on observe un pavement et quelques cheminées, dont une à trumeau en bois (fin du XIXe siècle, comme l'escalier). L'aile est du logis se termine au nord par une laiterie.

Le bâtiment de communs qui se trouve au sud de la cour (XVIIIe siècle ?), a pu être en partie habité. A l'origine, il était relié au logis. Il est construit en moellons de pierre sous un enduit sur lequel de fausses assises de pierres ont été tracées. Le bâtiment est constitué successivement, d'est en ouest, d'une ancienne étable, d'un atelier et d'un fournil et buanderie. Un escalier en pierre de taille descend à une petite cave voûtée.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Jean-de-Liversay , 26 rue de la Vendée

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Choupeau

Cadastre: 1811 B 2232, 2019 OB 795

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