Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Cette maison était anciennement connue comme maison « du poids » ou « du grands poids ». En effet, c'est à cet endroit que, dès le 17e siècle et peut-être avant, était situé le poids public, bâtiment où s'effectuait la pesée de différentes marchandises, notamment des produits résineux. Le bâtiment aurait été incendié vers 1652 (AD40 E dépôt 88, série E microfilm 1 MI 16) par le colonel Balthazar. En 1659, le conseil municipal accorda la concession du terrain à Jean Jacod « pour y faire construire un bâtiment, de poids public de 24 toises de long et 4 toises de large […] moyennant que le Sieur Jacod sera tenu de payer annuellement, au trésorier de la ville, la somme de 50 livres pour la concession du terrain à chaque fête de la pentecôte et le prix de 1400 livres annuel pour huit années, pour le droit du poids de la résine. » La maison aurait donc été construite entre 1659 et 1660. Il semble que la ville devînt propriétaire de la maison dans le 4e quart du 17e siècle mais celle-ci redevint ensuite propriété privée (18e siècle).

En 1825, les matrices cadastrales mentionnent comme propriétaire, François Lalanne, épicier, marchand-négociant. D'après Pauline Bessonart ("Une ancienne maison de négociants..."), il s'agit à l'origine de la propriété de sa femme, Catherine Guimard qui l'hérita de ses parents. « La maison est grevée d'une rente annuelle et perpétuelle envers la caisse de la ville de Dax d'une somme de 50 F suivant acte du 27 juin 1659 pour la concession du terrain. » Sur le cadastre napoléonien, le bâtiment s'étend sur toute la parcelle A1-33, aujourd'hui parcelles AI 268 et AI 117. La parcelle 34 (à l'angle nord-est) était alors une maison indépendante, appelée maison de l'Alouette, appartenant à la famille Maignes. La division de la parcelle 33 survint le 19 février 1836, lorsque Catherine Lalanne, née Guimard, fit donation de la maison pour moitié à chacun de ses enfants : Marthe, épouse Gemain (partie ouest) et Jeanne-Marie, épouse Cadrey (partie est). La partie ouest fut démolie pour laisser place à un nouveau bâtiment devenu l'antenne dacquoise du Comptoir national d'Escompte de Paris (réf. IA40002269). La partie est appartient encore aujourd'hui aux descendants de la famille Lalanne.

La maison fut agrandie au nord vers 1858 par la famille Cadrey jusqu'à l'alignement de la maison de l'Alouette, mais seulement en rez-de-chaussée. Par la donation de Jeanne-Marie à sa fille, en 1865, la maison passe à la famille Froment, commerçants d'eau potable qui employaient des « porteurs d'eau » ; c'est pourquoi on retrouve dans certaines archives le nom de "maison des porteurs d'eau". Après 1916, l'extension fut surmontée de la terrasse couverte que l'on voit aujourd'hui. En 1917, le nouveau propriétaire, Louis Sourbé, notaire, acheta la maison mitoyenne de l'Alouette pour en faire des appartements dédiés à la location. Depuis, l'ensemble n'a pas subi de modifications majeures.

(Historique rédigé à partir de l'article de Pauline Bessonart, Bulletin de la Société de Borda, 2017)