Église paroissiale Saint-Jean-Baptiste

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Laluque

Selon l'historiographie locale (Dompnier de Sauviac), la paroisse et l'église de Laluque seraient attestées dès le Xe siècle sous le nom de Sanctus Johannes de Leluke ou Luke. En réalité, les premières traces d'archives incontestables n'apparaissent qu'avec la dédicace de l'édifice en 1150, époque où le Liber rubeus de la cathédrale de Dax fait mention de lui. De cette église romane subsistent actuellement le chevet (avec ses modillons sculptés aux motifs caractéristiques du XIIe siècle, tels le joueur de rebec, le tireur de langue ou le joueur de dolio) et peut-être quelques éléments des murs du vaisseau central. Un siècle et demi plus tard, le vicomte de Tartas Arnaud Raymond III (1270-1312) stipule dans son testament, daté de mars 1312, "qu'il soit fait amende à l'église de Laluque, qui fut arse au temps de la guerre (...)". Si cet incendie n'est pas autrement documenté, il est probable cependant que l'édifice dut subir d'importantes réparations, voire une reconstruction partielle dans les décennies qui suivirent. C'est aussi dans le courant du XIVe siècle que l'église est fortifiée et dotée d'un clocher-tour massif (qui a survécu jusqu'à la fin du XIXe siècle).

Après la fin de la Guerre de Cent Ans, l'édifice connait plusieurs modifications importantes : un collatéral est bâti au nord, probablement au tournant des XVe et XVIe siècles (époque de reconstruction et d'agrandissement des églises des Lannes), comme l'indique quelques détails constructifs, tels les congés triangulaires aux angles des piliers de la nef. Peu de temps auparavant avaient été exécutées dans le chœur des peintures murales (Jugement dernier et scènes de la Passion) qui seront redécouvertes en 1863 puis en 2007. L'église ne subit plus par la suite, jusqu'au milieu du XIXe siècle que des remaniements mineurs, comme la construction en 1763 d'une nouvelle sacristie au sud, en remplacement de la précédente bâtie dans l'axe du chevet.

Une vaste campagne de travaux d'agrandissement et de rénovation est menée en plusieurs phases, sous l'impulsion du curé Pierre Lartigau, par l'architecte départemental Alexandre Ozanne à partir de 1860 : construction d'une voûte d'ogives dans la nef et réfection à neuf des fenêtres, projetées dès le 10 mai 1860 (devis du 14 janvier 1863) et réalisées en 1864-1865 par l'entrepreneur Jean Laprébende, de Taller ; restauration du collatéral sud (avec percement de quatre nouvelles fenêtres et établissement d'une voûte d'ogives), construction d'un bas-côté en pendant au nord et reconstruction de la sacristie, projetées le 25 septembre 1864 et exécutées en 1871 par l'entrepreneur Paul Bonnemaison de Tartas ; pose de nouvelles verrières par les fabriques Goussard de Condom (1863), Dagrant de Bordeaux (1891) et Delmas de Bordeaux (1926) ; réalisation de peintures murales sur toutes les élévations intérieures, dans le chœur par G.-P. Dagrant et J. Courtignon (1873), dans la nef par J.-H. Bonnet (1897). La construction d'un nouveau clocher, exécutée par les entrepreneurs Michel Jean Dubivé et Jean Châtelet (de Labrit) sur des plans de l'architecte départemental Érasme Maumen, parachève les travaux en 1887-1889.

Une restauration intérieure, incluant les peintures médiévales redécouvertes dans le chœur, a été menée en 2007 par l'agence Architecture Patrimoine du Bouscat sous la direction de l'architecte des Bâtiments de France.

Périodes

Principale : milieu 12e siècle

Secondaire : 14e siècle

Secondaire : 3e quart 18e siècle (détruit)

Principale : 3e quart 19e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Dates

1150, daté par source

1763, daté par source

1864, daté par source

1871, daté par source

1873, daté par source

1887, daté par source

Auteurs Auteur : Ozanne Alexandre

Né à Bonneboscq (Calvados) le 21 novembre 1828, mort à Dax le 18 novembre 1888 et inhumé au cimetière Saint-Pierre de cette ville. Ingénieur civil, architecte départemental des Landes de 1859 à 1879. Fils de Célestin Ozanne (1797-1870) et de Florentine Prévost (1805-1881) ; marié en premières noces, le 28 avril 1857 à Bordeaux, avec Jeanne Mathilde Brousse († Bordeaux, 17 juillet 1858) ; marié en secondes noces, le 25 février 1862 à Dax, avec Anne Clary Mène (Dax, 12 avril 1831 - Dax, 11 mars 1924), fille de Pierre Paul Mène (1792-1866), notaire, et de Marie Amélie Bonnecaze (1797-1877). Il eut du premier lit une fille, Mathilde Isabelle Jeanne (1858-1929), Mme Eugène Levassor, du second lit deux autres filles, Marie Amélie Célestine (1863-1942), épouse en 1890 d'Eugène Louis Joseph Deschamps, sous-commissaire de la Marine, et Joséphine Anne Marguerite (1864-1954).

, architecte départemental (attribution par source)
Auteur : Bordesoule Jean

Deux frères charpentiers portant le même nom de Jean Bordesoule ou Bordessoule, tous deux fils d'Étienne Bordesoule (1757-1805) - l'aîné issu de son premier mariage avec Catherine Batbedat (1756-1795), le cadet, de sa seconde union avec Agne Labertit (morte après 1831) - furent actifs à Laluque (Landes) dans la première moitié du XIXe siècle. L'un des deux ("Jean Bordesoule"), certainement l'aîné (il se qualifie de "maître-charpentier") signe un devis estimatif pour des réparations à l'église de Laluque en juillet 1816.

Jean Bordesoule ou Bordessoule l'aîné, maître-charpentier, né le 17 février 1784 à Lesperon et mort à Laluque le 31 mai 1848. Marié en premières noces à Laluque, le 20 mai 1806, avec Anne Dupouy ou Despouys (Morcenx, 4 septembre 1788 - Laluque, 7 septembre 1831), fille de Jean Dupouy (mort le 23 mai 1806), tailleur à Rion, et d'Agne Laviole, dont il eut deux fils : Étienne (1810-1871) et Jean (1813-1890), charpentier. Remarié à Laluque le 7 novembre 1832 avec Marie Salles (Herm, 9 septembre 1796 - Laluque, Rion-des-Landes, 12 juillet 1836), fille d'Arnaud Salles et de Marie Dupin, et veuve de Michel Lalanne (Saint-Vincent-de-Paul, 20 janvier 1792 - id., 8 mars 1830). Marié pour la troisième fois à Rion-des-Landes, le 15 novembre 1839, avec Catherine Callède (Rion, 10 mars 1801 - Laluque, 18 mars 1872), fille de Mathieu Callède et d'Anne Callède, qui lui survécut. Le patronyme est orthographié "Bordesoule" dans l'acte du mariage de Jean, "Bordessoule" dans celui de son décès. Sources : AD Landes, 4 E 142/1-3 et 4 E 142/4-10.

Jean Bordesoule ou Bordessoule le cadet, charpentier, né à Laluque le 31 octobre 1797 et mort dans la même commune le 8 octobre 1863. Marié en premières noces à Laluque, le 21 novembre 1815, avec Bertranne Dupouy ou Despouys (Rion, 1791 - Laluque, 7 mars 1831), fille de Jean Dupouy et d'Agne Laviole, et sœur cadette de la première femme du frère aîné de Jean. Remarié à Laluque le 20 septembre 1831 avec Catherine Moracin (Taller, 19 germinal an VI / 8 avril 1798 - Laluque, 16 décembre 1832), fille de Jean Moracin et de Jeanne Dupin. Marié en troisièmes noces à Laluque, le 30 juillet 1834, avec Marie Lannegrand (Laluque, 7 mars 1810 - Laluque, 24 septembre 1871), fille de Pierre Lannegrand et de Catherine Cassen, dont au moins cinq enfants : Jean (1835), Pierre (1839-1921), résinier, et Jean (1842-1883), Catherine (1844), Jeanne (1847) et Mathieu (1850). Jean Bordesoule ou Bordessoule (orthographe de son acte de décès) est qualifié de charpentier lors de son premier mariage en 1815, mais de charron en 1833 à son deuxième mariage, en 1835 (naissance de son fils Jean) et 1843, et de cultivateur au moment de sa mort.

, charpentier (attribution par source)
Auteur : Laprébende Jean

Jean Laprébende, entrepreneur et terrassier dans les Landes au XIXe siècle. Né le 29 septembre 1821 à Sévignacq (Basses-Pyrénées) et mort le 29 novembre 1901 à Taller (Landes). Fils de  Jean Laprébende, journalier, et de  Marie Maynet, tisserande. Marié le 23 octobre 1871, à Linxe, avec  Marie Cazaux (Couflens, Ariège, 18 avril 1837 - Linxe, 4 novembre 1873), marchande, fille d'Étienne Cazaux et de  Jeanne Barran, dont une fille : Louise (1867-1943), en 1888 épouse du tonnelier Jean Rablade (source : Geneanet). Jean Laprébende est dit "entrepreneur" dans l'acte de son mariage en 1871 (AD Landes, 4 E 155/24-27), "terrassier" dans celui de son décès en 1901 (AD Landes, 4E 311/19).

, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Bonnemaison Paul Daniel Stanislas

Entrepreneur de maçonnerie et marbrier à Tartas (Landes), membre d'une famille qui compta sept maçons aux XIXe et XXe siècles. Né à Tartas le 9 janvier 1840 et mort dans la même ville le 25 janvier 1900 ; fils du maître-maçon Arnaud Bonnemaison (1811-1890) et de Françoise Mouran ; épouse à Tartas le 3 janvier 1868 sa cousine germaine Catherine Bonnemaison (Tartas, 27 février 1850 - Tartas, 22 avril 1926), fille de son oncle paternel le maçon Daniel Bonnemaison (1817-1880) et d'Anne-Justine Berdalle, dont il eut deux fils maçons à leur tour : Daniel (1870-1889) et Florent-François (1877-1921).

, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Maumen Érasme

Joseph Érasme Maumen, né à Labastide-d'Armagnac (Landes) le 7 juin 1843 et mort à Mont-de-Marsan le 14 juin 1890. Fils de Léon Maumen et de Claire Laure Lassallette ; marié à Aire-sur-l'Adour, le 18 avril 1881, à Étiennette Marie Élisa Adrienne Sousbie (Aire-sur-l'Adour, 1862 - Mont-de-Marsan, 1906), fille d'Étienne Aimé Sousbie (1831-1889), maire d'Aire-sur-l'Adour de 1871 à 1879, et de Marie Claire Laborde (1810-1862), dont il eut une fille : Marie Henriette Elisa Odette (1886-1963), épouse en 1912 du Nantais Paul Adolphe Jules Galmiche. Ingénieur civil, architecte du département des Landes de 1882 à 1890 (successeur d'Alexandre Ozanne), inspecteur des travaux des édifices diocésains d'Aire le 26 janvier 1883, Érasme Maumen construit les nouvelles églises de Clèdes (1883-1887) et de Mimizan (1887-1891) ainsi que le clocher de Laluque (1887-1889), restaure l'église de Saubion (1888-1893) et celle de Coudures (1890-1891), édifie le palais de justice et une caserne de gendarmerie à Saint-Sever, une école professionnelle à Aire.

, architecte départemental (attribution par source)
Auteur : Dubivé Michel Jean

Michel Jean Dubivé, maçon ou entrepreneur de maçonnerie à Labrit (Landes). Né à Espérons (Eugénie-les-Bains, Landes) le 13 mars 1847 et mort à Labrit (aux Arrebouilles) le 2 août 1933 ; fils de Jacques Dubivé, cultivateur, et de Jeanne Dufau. Marié à Marylis Latappy (morte avant 1933). Sources : AD Landes, 4 E 97/14 et 4 E 135/29. Dubivé fut associé à Jean Châtelet (1827-1903) sur le chantier du clocher de l'église de Laluque en 1887-1889.

, entrepreneur de maçonnerie (attribution par source)
Auteur : Châtelet Jean

Jean Châtelet ou Chatelet, maçon ou entrepreneur de maçonnerie à Labrit (Landes). Né au lieu-dit Garrigue à Bergerac (Dordogne) le 9 septembre 1826 et mort à Labrit (aux Arrebouilles) le 9 mai 1903 ; fils de Jean Châtelet, vigneron, et d'Elisabeth Meymy ; marié à Louise Muzil (morte après 1903). Sources : AD Dordogne, 5 E 36/32 ; AD Landes, 4 E 135/20. Châtelet fut associé à Michel Jean Dubivé (1847-1933) sur le chantier du clocher de l'église de Laluque en 1887-1889.

, entrepreneur (attribution par source)

L'église, autrefois entourée par un cimetière (déplacé en 1862), est un édifice orienté à trois vaisseaux d'égale longueur, bâti en moyen appareil de grès (chevet) et en moellon calcaire (vaisseaux) entièrement enduit. Le clocher est en moellon à l'exception du dernier niveau ou beffroi en calcaire appareillé. La couverture est en tuiles creuses, sauf celles du clocher et des deux tourelles d'escalier, couvertes en pierre.

Le chevet roman en hémicycle comporte une corniche portée par une série de modillons sculptés et par six contreforts appareillés ; un chemin de ronde percé de petites fenêtres rectangulaires à cadre biseauté règne sur son pourtour ; un clocheton moderne couronne sa toiture.

La nef est composée de trois vaisseaux d'époques différentes, chacun à trois travées barlongues (vaisseau central) ou carrées (collatéraux), couverts de croisées d'ogives modernes en brique enduite dont les nervures retombent sur des supports fasciculés ou sur des culots feuillagés (collatéraux). Le vaisseau central comporte une travée occidentale supplémentaire formant avant-nef. L'arc triomphal du chœur, en arc brisé, repose sur des culots sculptés. Le vaisseau central communique avec les collatéraux par des grandes arcades brisées dépourvues de modénature (seules celles du sud sont anciennes), reposant sur des piliers carrés avec congés triangulaires sur les angles coupés. Le chœur en hémicycle, couvert d'une voûte en plein cintre (travée droite) et d'un cul-de-four (abside), est flanqué de deux sacristies. Les parties hautes du vaisseau central, les collatéraux et le chœur sont éclairés par des fenêtres modernes en plein cintre au cadre appareillé en chaîne harpée.

Le massif occidental est constitué par un clocher-porche hors-œuvre, flanqué de deux tourelles d'escalier polygonales, raidi par des contreforts talutés et couvert d'une flèche octogonale en pierre, à lucarnes et clochetons d'angle ; un portail appareillé néoroman ouvre du côté sud sur le porche, couvert d'une croisée d'ogives sur culots ; au premier niveau, une tribune également voûtée d'ogives ouvre sur le vaisseau principal par une arcade en tiers-point.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : grès

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  3. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse, pierre artificielle en couverture
Plans

plan allongé

Étages

3 vaisseaux

Couvrements
  1. voûte d'ogives voûte en berceau plein-cintre cul-de-four
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe ronde

  2. Forme de la couverture : appentis

  3. Forme de la couverture : flèche polygonale

Escaliers
  1. Emplacement : escalier hors-oeuvre

Décors/Technique
  1. vitrail (étudié)
  2. sculpture (étudié)
  3. peinture (étudié)

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Laluque , place de l'Église

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2017 F 57

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