Chapelle Sainte-Radegonde
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Courant
Historique
Au détour de la route qui relie le bourg de Courant à celui de Ligueuil, en haut d’un coteau, se dresse la chapelle Sainte-Radegonde. De style néogothique, elle ne laisse pas le passant insensible tant elle semble veiller sur la campagne alentour. Pourquoi avoir construit une chapelle à cet endroit, dans ce lieu isolé ?
On ne peut rien assurer sur l’origine de sa construction, on sait seulement qu’elle serait la conséquence d’une légende.
Cette légende raconte que Radegonde, fuyant son mari, le roi de la dynastie des Mérovingien Clotaire 1er, fils de Clovis, se serait arrêté avec son escorte dans le vallon de Courant, fatiguée et assoiffée. Sa prière aurait ainsi fait jaillir trois sources dont les vertus miraculeuses sont à l’origine d’importants pèlerinage jusqu’au 20e siècle. Ces fontaines auraient pour vertus de soigner la douleur, les yeux et une autre étancherait la soif.
Vraisemblablement construite au 14e siècle, cette chapelle pose bien des questions. Des fouilles entreprises en 1875 mirent au jour des sépultures placées aux alentours immédiat de l’édifice. Des document plus anciens du 16e siècle indiquent que la chapelle dépendait du monastère Sainte-Croix de Poitiers, monastère fondé par sainte Radegonde. Quelques années plus tard, en 1530, il passe aux mains des religieux de Montierneuf, dont le titulaire avait le titre de « prieur curé de Sainte-Radegonde ».
Lors des guerres de Religion, une partie de la chapelle est détruite par les protestants et de cette époque ne subsistent qu’une partie des murs latéraux et des contreforts plats. Une fois la paix revenue, les abbés de Montierneuf relèvent les ruines en reconstruisant le mur du chevet avec ses deux contreforts d’angles. Celui-ci était percé, à l’origine, d’un grand fenestrage gothique aujourd’hui muré. La façade et le clocher, construit dans un style néo-gothique, ont été reconstruits, quant à eux, au 19e siècle.
Au début du 20e siècle, l’acte de vente de la laiterie, voisine de la chapelle, comporte un certain nombre de conditions relatives au pèlerinage. Il est alors dit que : « à la date du 13 août de chaque année, les écuries, remises, hangars et cour dépendant des immeubles vendus devront être laissés à la libre et entière disposition des pèlerins venus pour la fête de sainte Radegonde et des voitures et des chevaux amenés par eux. De plus, une chambre de la maison sera laissée à la même date à l’entière disposition des ecclésiastiques. Et ce, pendant tout le temps que durera le pèlerinage ». Conditions qui prouvent que ce pèlerinage était important.
En 1958, le directeur de la laiterie négocie une nouvelle condition concernant les pèlerinages. Vu qu’il n’y avait plus ni chars à bancs, ni chevaux à entreposer, la laiterie à pris en charge l’allongement de la sacristie existante sur le terrain appartenant à la chapelle.
En 1992, quelques riverains s’inquiètent de l’état de la chapelle, dont on voyait le jour à travers le toit. Des pin’s ont été vendus afin de pouvoir payer la réfection de la toiture et pour gérer cette rentrée d’argent, l’association « Les Amis de Sainte-Radegonde » a été créée en 1993. L’association se consacre uniquement à l’animation de la chapelle puisque l’édifice religieux appartient à la commune depuis quelques années.
En 1999, la commune, avec l’aide de collectivités, organise un chantier d’insertion pour la remise en état de l’intérieur de la chapelle. Les abords sont aménagés avec la création du chemin qui mène à l’édifice et la plantation de tilleuls.
Le site où se situe les fontaines « miraculeuses » a été cédé à la commune par un riverain en 1994. Dès lors, elle a entreprit des travaux de restauration de ce site et des fontaine, l’inauguration des travaux de restauration a eu lieu en 2000.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 14e siècle Principale : 19e siècle |
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Description
La chapelle, construite sur un coteau entre le bourg et le hameau de Ligueuil, comprend une façade occidentale en pierre de taille, flanquée de contreforts d’angles et de style néo-gothique. Elle est percée d’un portail en arc brisé à une voussure, reposant sur des abaques se prolongeant sur le nu du mur. Le portail est encadré de deux piliers à chapiteaux sculptés de feuillages et de têtes d’animaux. Au-dessus se situe une baie circulaire moulurée dotée à l’intérieur d’un décor formant une rosace. Encore au-dessus se trouvent deux fenêtres jumelées aux linteaux trilobés. Le haut de cette façade, sur laquelle trône une croix en pierre, est soulignée par une corniche moulurée.
Le clocher carré en pierre de taille, également de style néo-gothique, s’élève sur trois niveaux. Les deux premiers, pourvus de contreforts d’angles, sont percés de hautes baies étroites. Le dernier niveau est doté sur ses quatre faces de baies en arc brisé surmontées d’archivoltes sur pendentifs. Sa toiture, une flèche polygonale, est couverte en pierres.
La façade nord est flanquée de deux contreforts plats, de deux fenêtres gothiques (une est murée) et la travée suivant le clocher est ornée d’une corniche soutenue par des modillons sans style. La façade sud est analogue à la précédente, elle comprend une fenêtre de plus.
Le chevet, flanqué d’une sacristie dans sa partie basse, est paré de deux contreforts d’angles et d’une grande fenêtre gothique aujourd’hui murée.
À l’intérieur, la chapelle se compose de trois travées gothiques voûtées d’ogives, dont les voûtes ont été refaites en plâtre. La deuxième travée est délimitée par deux gros piliers dotés de chapiteaux à crochets portant un doubleau, eux-mêmes flanqués de deux plus petits portant des formerets et des croisées d’ogives. La troisième travée, celle du choeur, est limitée dans les deux angles par des petites colonnes.
Les murs nord et sud sont dotés de deux tableaux, l'un présente Radegonde en reine de France et l’autre sainte Radegonde. Sur le mur sud se situe une ouverture gothique haute et droite qui donne accès à un escalier en colimaçon placé dans l’épaisseur du mur d’un contrefort.
Sur le mur de l’abside on peut lire l’inscription « Sainte Radegonde priez pour nous », et sur la porte qui mène au clocher se situe l’inscription « Je me nomme Victoire de G. Lespin j’ai été fondue par Grouzet Hildebrande en l’an MDCCCLXXIX (1879) et posée le 13 août de la même année, devant monseigneur Thomas évêque de La Rochelle et monsieur Martinaud maire de Courant. Mon parrain est Louis-Charles-Victor de Saint-Blancard, ma marraine est la baronne Ondet née Victoire ».
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
1 vaisseau |
Couvrements |
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Couvertures |
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Escaliers |
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État de conservation |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA17001189 |
Dossier réalisé par |
Porcheron Micheline
Lhuissier Nathalie Chargée de mission entre 2004 et 2018. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Vals de Saintonge Communauté |
Phase |
repéré |
Date d'enquête |
1999 |
Copyrights |
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, (c) Vals de Saintonge Communauté |
Citer ce contenu |
Chapelle Sainte-Radegonde, Dossier réalisé par Porcheron Micheline, (c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, (c) Vals de Saintonge Communauté, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/50cb859d-d1a3-4a29-8281-59e7047a92d9 |
Titre courant |
Chapelle Sainte-Radegonde |
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Dénomination |
chapelle |
Précisions sur la dénomination |
Chapelle Sainte-Radegonde |
Vocable |
Sainte-Radegonde |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Courant , route de Sainte-Radegonde
Milieu d'implantation: en écart
Cadastre: 2016 ZT 46, 1828 E1 80