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Bains de Secours ou de Soucours
France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Sévignacq-Meyracq
Historique
Les sources de Secours ou Soucours seraient connues depuis le néolithique, des pierres taillées en forme de bol qui dateraient de 2.500 av. J.-C. ayant été trouvées à proximité. Quoi qu'il en soit, le site environnant est occupé de façon certaine depuis au moins le 14e siècle par la famille Sallenave, qui donne son nom à la ferme primitive voisine et se trouve répertoriée dans le dénombrement des maisons de Béarn en 1385.
En 1672, la famille Soucours, qui possède la ferme toute proche ayant probablement hérité du nom de la source, est propriétaire des bains qu'elle cède par dot à la famille Sallenave lors du mariage de leurs enfants respectifs, Marie et Jean. Cette alliance perdure dans les décennies suivantes, attestée à l'occasion d'un procès contre un certain Loustalot, devenu propriétaire de la maison et des biens de Soucours en 1678, et le seigneur de Sévignacq nommé Camanère, au sujet d'une terre dont ils contestent la vente - les rivalités avec la famille Loustalot dureront d'ailleurs plusieurs siècles. A cette époque, les documents mentionnent Jean de Sallenave "alias de Soucours" ainsi que ses filles Marie et Jeanne. Cependant, si l'exploitation des sources est fort probable, aucun document ne la mentionne hormis la carte de Cassini de la seconde moitié du 18e siècle, où les propriétés de "Soucour" et "Salenave" (cette dernière étant représentée par un symbole de maison rurale) sont voisines.
En 1750, Théophile de Bordeu évoque un établissement rudimentaire essentiellement fréquenté par la population locale qui attribue à ces eaux des propriétés miraculeuses, mais il estime au demeurant la source trop peu abondante pour y réaliser des travaux. A cet édifice précaire, succède la maison de bains édifiée par Jean Sallenave en 1787, noms et date qui figurent sur une plaque au-dessus de la porte d'entrée.
Au 19e siècle, le site continue d'accueillir loin du tumulte une clientèle modeste originaire de tout le département, malgré la concurrence des stations toutes proches d'Eaux-Bonnes et d'Eaux-Chaudes. Le notaire Lavillette, historien des établissements thermaux de la vallée d'Ossau, décrit des eaux qui "sourdent en grande abondance", dans un cadre pittoresque et paisible propice à la rêverie romantique. D'autres auteurs déplorent toutefois la précarité des conditions d'hébergement et d'hygiène, dues, selon eux, au manque de moyens matériels et d'initiative des propriétaires. C'est pourquoi l'établissement, dépourvu de médecin-inspecteur à demeure, fonctionne avec l'expertise d'un médecin voisin, dénommé Abbadie, originaire de Rébénacq - où il officie probablement à l'établissement thermal. Mais ces eaux, qui ne suscitent aucun intérêt officiel en ce milieu du 19e siècle, n'ont alors fait l'objet d'aucune analyse chimique pourtant fort courantes. Le cadastre napoléonien, dressé en 1836, illustre la propriété Salenave composée de deux corps de ferme juxtaposés, ainsi que l'établissement de bains à proximité du ruisseau, l'ensemble étant relié par une voie nommée "chemin des bains de Salenave". L'ancienne propriété Soucours, légèrement plus au sud, est alors remplacée par les maisons Lartigau et Loustalot.
Malgré le faible intérêt des autorités, l'établissement est agrandi en 1866 pour Jean-Baptiste Dumoulin Sallenave, ainsi qu'en témoigne des plans conservés de ces travaux, et l'inscription du nom du propriétaire et la date figurant au-dessus de la fontaine intérieure. De ce chantier date les ouvertures cintrées et l'aménagement des baignoires en marbre d'Arudy. Puis, suite à un incendie, l'édifice est reconstruit en 1892 par la veuve Dumoulin. Comptant alors six baignoires et une douche, il reçoit environ 300 curistes et produit plus de 5.000 bouteilles par an.
Durant l'entre-deux-guerres, la famille Paroix, descendante des Dumoulin Sallenave, émet une nouvelle demande d'exploitation et commande des analyses en 1933, mais, faute de moyens, elle ne peut assurer les travaux nécessaires à la décontamination pourtant faible du site, qui perd dès lors son agrément thermal. Les Bains de Secours, fort d'une réputation séculaire, n'ont cependant jamais cessé d'accueillir la population locale en tant que centre de bien-être, ce dont attestent les agendas tenus dans les années 1970 qui répertorient les dates de séjour et la provenance des curistes ainsi que le nombre quotidien de bains - environ 2.000 par an à cette époque. La bâtisse fait l'objet d'une nouvelle extension en 1990, l'objectif étant d'assurer la continuité des pratiques ancestrales liées aux eaux curatives de ces sources sulfureuses et ferrugineuses.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : Milieu du Moyen Age (détruit) Principale : 4e quart 17e siècle (détruit) Principale : 4e quart 18e siècle Principale : 4e quart 19e siècle Principale : 4e quart 20e siècle |
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Dates |
1678, daté par source 1787, porte la date 1866, porte la date 1892, daté par source 1933, daté par source 1990, daté par source |
Description
Implanté au cœur d'un vallon verdoyant, au bord du ruisseau Houndarnas et dans un environnement arboré, l'établissement des Bains de Secours est édifié selon le mode constructif vernaculaire avec ses murs de moellons recouverts d'enduit et sa toiture en ardoises pyrénéennes. Il porte cependant la marque du thermalisme moderne avec ses baies en plein-cintre inspirées de l'architecture thermale néoclassique officielle. Son emprise au sol se compose de plusieurs pavillons rectangulaires et a peu évolué depuis le 18e siècle, contrairement à la distribution intérieure. Les élévations sont particulièrement soignées avec leurs encadrements de baie en pierre de taille.
Le rez-de-chaussée abrite les espaces spécifiquement dédiés aux bains. Une porte d'entrée en arc en plein-cintre, surmontée de l'inscription "JEAN / SALENAVE / 1787". Deux autres entrées, situées respectivement sur les élévations latérale et postérieure, donnent accès au premier étage où se trouve une série de chambres d'hôte et des appartements privés.
L'entrée principale ouvre sur une vaste salle aujourd'hui décloisonnée, donnant accès à six cabines de bains juxtaposées et conçues selon un même modèle. Une porte en bois foncé, dominée par un imposte vitré introduisant une lumière douce dans ces salles, ouvre sur un petit espace rectangulaire au fond duquel est installée la baignoire en pierre noire d'Arudy. Les murs sont enduits de chaux et, depuis le dernier tiers du 20e siècle, décorés de mosaïques.
La salle s'achève sur la gauche par une pièce plus basse, accessible par quelques marches en pierre d'Arudy bouchardée, qui abrite une résurgence d'eau sulfureuse. Sur la droite, ont été aménagés un sauna et un hammam contemporains. A droite de l'entrée, à l'intérieur, se trouve une petite fontaine en pierre d'Arudy, également modernisée, surmontée d'une plaque portant l'inscription "J-Bte / DUMOULIN / SALENAVE / 1866". A côté se trouvait une petite extension abritant une douche, elle-même agrandie et accueillant des espaces de détente.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
1 étage carré, étage de comble |
Élévations extérieures |
élévation à travées |
Couvertures |
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Escaliers |
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Décors/Représentation |
Précision sur la représentation : |
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA64002569 |
Dossier réalisé par |
Delpech Viviane
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Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Pyrénées-Atlantiques |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2018 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Université de Pau et des Pays de l'Adour |
Citer ce contenu |
Bains de Secours ou de Soucours, Dossier réalisé par Delpech Viviane, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Université de Pau et des Pays de l'Adour, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/54abb15b-0234-4176-8fb1-14aecc322f73 |
Titre courant |
Bains de Secours ou de Soucours |
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Dénomination |
établissement de bains |
Appellation |
Bains de Secours Bains de Soucours |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Sévignacq-Meyracq , Chemin des Bains
Milieu d'implantation: isolé
Lieu-dit/quartier: Sallenave
Cadastre: 2018 000 A 01 156