Demeure
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Puyrolland
Historique
L'analyse des maisons et fermes ou anciennes fermes prend en considération les constructions antérieures aux années 1950. En l'absence de documents ou de dates portées sur les bâtiments, la datation se base principalement sur l'étude et la comparaison des formes architecturales et des décors.
Globalement, les vestiges significatifs des bâtis antérieurs à la Révolution sont plutôt rares à Puyrolland. Mis à part l’église dotée d’éléments du 12e siècle, les seuls traces d’occupation datant du Moyen Age et sont deux châteaux féodaux. Le premier, celui de Machecou, remonterait au haut Moyen Age. Le deuxième, à Romefort, été un château-fort qui aurait été édifié au Moyen Age. De la fin du Moyen-Age (15e ou 16e siècles), on ne trouve aucune trace de construction sur la commune.
Les constructions de la période moderne (17e ou 18e siècle) sont peu nombreuses. Le plus souvent, il s'agit d'éléments isolés conservés dans des bâtiments remaniés par la suite. Cette datation a pu être attribuée grâce à des baies chanfreinées, c'est-à-dire taillées en biseau, caractéristiques du 17e siècle. Des ouvertures de cette époque ont été vues à Varsay ou encore au Cantinauds. Les constructions du 18e siècle peuvent présenter des ouvertures à linteaux en arc segmentaire, que l'on retrouve aussi au début du 19e siècle. Outre les ouvertures en arc segmentaire, l’architecture du 18e siècle est d’aspect sobre et sans fioriture, comme en témoigne une grande bâtisse établie au Treuil Mureau, rue de l’École.
Comme partout en Vals de Saintonge, une très grande partie des habitations a été remaniée, construite ou reconstruite au 19e siècle. Ce renouvellement traduit un certain essor économique notamment lié à la culture de la vigne et au négoce des eaux-de-vie. On relève un ralentissement de la construction dans le 4e quart du 19e siècle, suite à la crise du phylloxéra. Les maisons du 19e siècle sont généralement identifiables à leurs ouvertures à linteaux droits et feuillures, souvent réparties en travées, et aux décors saintongeais récurrents (double génoise, solin, bandeau, corniche).
La construction de la 1ère moitié du 20e siècle est rare sur la commune, suite à un repli de l'économie locale et à un exode rural important. Les maisons plus récentes (non étudiées) de la 2e moitié du 20e siècle sont également peu nombreuses. Beaucoup de bâtiments ont en revanche fait l'objet, au cours des dernières décennies, de remaniements plus ou moins importants pour satisfaire aux exigences du confort moderne.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : Moyen Age, Temps modernes, Epoque contemporaine |
---|
Description
Un habitat réparti sur l’ensemble du territoire communal
Puyrolland possède un habitat dispersé en de nombreux hameaux, répartis sur tout le territoire de la commune. Elle ne possède pas de bourg proprement dit, l’église est placée sur une butte dite le Terrier de Puyrolland, la mairie est établie au hameau de Tournay et l’ancienne école (ainsi que le monument aux morts) au hameau du Treuil Mureau.
Du fait de l’implantation de la mairie et de l’ancienne école sur deux sites différents, mais toutefois assez proche, Puyrolland est considérée comme un bourg dit « bipolaire ». C’est-à-dire que le bâti c’est développé sur plusieurs sites et que différents facteurs en sont à l’origine : géographie de la commune, histoire du lieu ou encore réunion de deux paroisses. Pour Puyrolland, il s’agit plutôt de la géographie du lieu. En effet, elle est traversée par 14 kilomètres de cours d’eau avec pour rivière principale la Trézence, ce qui qui favorisa l’implantation de moulin à eau. Les zones élevées, au nord et à côté de la butte du Terrier, ont avantagé, quant à elles, la construction de moulin à vent.
Les trois plus gros villages de la commune sont, dans l’ordre, Varsay, Tournay et le Treuil Mureau. Jusque dans les années 2000, le hameau les Cantinauds avait une taille assez importante, mais suite au projet de construction d’un barrage sur la Trézence, qui n’a pas abouti, la plupart des propriétés ont été détruites. Les autres hameaux sont de petite taille : ils sont composés de peu d’habitation ou de propriété isolée.
L'empreinte des activités agricoles
Les fermes ou anciennes fermes représentent la majorité des éléments recensés dans cette commune où le travail de la terre a de tous temps été la première activité.
L'analyse du plan des fermes montre que la plupart d'entre elles s'est implantée et développée sans souci d'organisation préalable. Ainsi, le plan à bâtiments dispersés dans une cour ou celui à bâtiments jointifs sont de très loin les plus fréquents et représentent la quasi-totalité des ensembles recensés. Les autres types de plans, tels que les fermes à bâtiments organisés autour d'une cour, de plan en L ou de plan allongé, sont rares à Puyrolland.
Les anciennes fermes peuvent compter un ou plusieurs logements, parfois hiérarchisés. Mais il n'est pas rare de rencontrer des ensembles comportant plusieurs logements de taille modeste. On ne trouve aucune grande exploitation viticole comme on en rencontre beaucoup autour de Matha. Certaines cours de fermes sont closes par d'imposants portails à piliers, portails couverts ou passages couverts.
Le nombre et la taille des dépendances agricoles varie selon la richesse de la propriété. A Puyrolland, elles sont généralement de petite taille et peu nombreuses. On note la présence d'étables, de granges, de toits à bêtes, de quelques hangars rarement imposants et parfois d'un four à pain ou d'une buanderie.
Certaines fermes disposent de leur propre puits, la majorité devant s'approvisionner aux puits communs que l'on trouvait dans les impasses et les quéreux. Quelques fours communs en mauvais état subsistent également dans un ou deux villages. Les lavoirs, sans doute de simples pierres disposées au bord de la Boutonne et des canaux, ont quant à eux disparu.
Des demeures à l'architecture simple et modeste
Les logements de Puyrolland accusent généralement une certaine simplicité. Le moellon enduit et la tuile creuse constituent la base de l'architecture locale. En effet, les façades sont en moellon de calcaire, généralement enduit : la pierre de taille, matériau plus noble et plus coûteux, est réservée aux riches demeures. Même simplicité dans la couverture avec l'emploi presque systématique de la tuile creuse : l'ardoise ne concerne que qu’une maison située à Varsay.
Les principales typologies utilisées pour classer l'habitat de la commune sont la cellule charentaise et la maison saintongeaise. La première est un logement de dimensions réduites, comportant généralement une pièce unique en rez-de-chaussée surmontée d'un comble à surcroît autrefois réservé au stockage des grains, et dont les façades comptent une, deux voire aucune travée et peu ou pas de décors. La seconde est une habitation plus vaste, souvent avec un étage habitable voire un comble à surcroît en plus, une façade à plusieurs travées et des décors davantage présents.
Les deux catégories sont bien représentées à Puyrolland. Toutefois, la taille des logements est généralement modeste et le nombre de travées relativement restreint. Les maisons à cinq travées sont très exceptionnelles. En revanche, il n'est pas rare d'observer de petits logements à pièce unique, à une ou deux travées, voire à baies disposées sans ordre.
La décoration des façades est tout aussi sobre. Les principaux décors, typiques de la région, sont le solin (partie légèrement saillante à la base d'une façade), le bandeau (bande horizontale marquant les niveaux), la double génoise (deux rangées de tuile décoratives au sommet d'une façade) et la corniche (surplomb mouluré au sommet d'une façade). Quant aux décors plus élaborés, tels que les encadrements d'ouvertures moulurés, les corniches de portes ou les agrafes sculptées, ils sont peu représentés.
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier collectif |
---|---|
Référence du dossier |
IA17042071 |
Dossier réalisé par |
Lhuissier Nathalie
Chargée de mission entre 2004 et 2018. |
Cadre d'étude |
|
Date d'enquête |
2000 |
Copyrights |
(c) Vals de Saintonge Communauté, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Demeure, Dossier réalisé par Lhuissier Nathalie, (c) Vals de Saintonge Communauté, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/553a05f6-e3f9-45fe-945a-4f171a1de085 |
Titre courant |
Demeure |
---|---|
Dénomination |
demeure |