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Historique
L'église paroissiale de Persac, placée sous le vocable de Saint-Gervais et Saint-Protais, apparaît pour la première fois dans les textes en 1097, sous le nom d'Ecclesia de Paraciaco, dans une charte par laquelle l'évêque de Poitiers confirme diverses acquisitions du monastère Saint-Cyprien. Mais les nombreux sarcophages mérovingiens provenant de l'ancien cimetière situé au nord-ouest montrent qu'une communauté d'habitants s'est établie à une période antérieure, sans doute dès les débuts de l'ère chrétienne.
La première église était vraisemblablement de style roman, le plan cadastral de 1811 et le plan de l'ancienne églis conservé aux archives municipales montrent un édifice rectangulaire à un vaisseau, transept non saillant et un chevet absidial orienté à l'est selon la tradition chrétienne. La sacristie se trouvait à l'angle nord-est du chevet et un ballet couvrait l'entrée latérale sud. En 1315, Pierre Brunet, alors curé de Persac, fait édifier un clocher à la croisée du transept. Une inscription en langues latine et vernaculaire située sur le mur extérieur sud du clocher rappelle cette fondation. Elle a fait l'objet d'une publication dans les Mémoires de la Société des Antiquaires de l'Ouest (tome XXVIII, 1863). A la fin du Moyen-Age, il semble que l'église soit fortifiée et entourée de douves. L'enquête menée en 1449 à l'occasion de la re-fortification du château de la Mothe et conservée dans le chartrier de Persac, indique qu'un témoin certifie "[...] qu'il a toujours vu le seigneur de Persac et sa mère se retirer en l'église, laquelle était forte et emparée, et qu'ils y avaient leurs logements au dedans des barrières de ladite église pareillement que les autres retraiants [...]". Plusieurs autres actes du chartrier font mention des douves (douhes ou douches) de l'église de Persac au 16e siècle.
Au début du 18e siècle a lieu la première restauration connue du clocher, qui menace de ruine. René de Mauvise de Villars finance la réparation, en échange du droit de sépulture dans l'église. L'acte de concession de 1706 lui concède également une place devant l'autel de la Vierge qu'il peut enclore, y placer un banc, à charge de l'entretenir et garnir (en nappes et cierges).
A partir de 1853, la commune fait valoir que sa population a connu une importante croissance et que son église est devenue trop petite, c'est pourquoi elle demande une aide au Ministre des Cultes dans le but de la reconstruire. Mais les plans et devis, réalisés par un entrepreneur de Poitiers (Palansi ou Palausi) sont rejetés par le Ministère. Il semble que la commune fasse un premier appel à l'architecte Boyer et des travaux dont on ignore l'ampleur sont adjugés à François Foucaux et Pierre Labrune en 1856. Cependant la commune peine à faire face aux dépenses, l'architecte entreprend des poursuites contre elle pour défaut de paiement de ses honoraires, puis finit par être payé en 1862.
En 1868, les architectes Charron et Beausoleil de Poitiers (des ateliers Saint-Hilaire) prévoient une nouvelle série de travaux d'ampleur avec la démolition de l'ancienne abside, le dérasement des deux côtés du clocher, la démolition des murs de la nef et du transept, la reprise du clocher et la construction d'une nouvelle voûte. C'est sans doute à cette occasion que l'orientation de l'église est inversée et le chevet placé à l'ouest. Un transept, saillant cette fois, est créé, chaque bras muni d'une chapelle et le clocher, autrefois à la croisée du transept, se retrouve au milieu de la nef. Il fait lui-même l'objet d'une campagne de réparations en 1877, qui se conclut par la bénédiction des cloches le 14 octobre. Les diverses demandes de secours et les délibérations du conseil municipal nous indiquent que les travaux se prolongent sur toute la seconde moitié du 19e siècle, avec des réparations au chœur en 1889 et la création de la tribune en 1891.
En 1927, l'architecte poitevin J. de Fombelle établit les plans et devis pour consolider le clocher, en coulant un coffrage en béton armé à l'intérieur de la flèche. Les pierres de taille sont refixés par-dessus et la croix en ciment armé moulée sur place. Le clocher du 14e siècle est classé par arrêté en 1935. L'inscription rappelant la construction du clocher est protégée depuis 1960.
Détail de l'historique
Description
L'église de Persac présente la particularité de ne pas être orientée, c'est-à-dire que son chevet est situé à l'ouest et son portail à l'est. Elle est construite en moellon enduit, la pierre de taille étant réservée aux encadrements de baies, aux chaînages d'angles, contreforts, et au clocher. Le chevet en abside est couvert d'un toit à croupe ronde, le reste de l'édifice par un toit à longs pans. Le pignon découvert septentrional accueille le portail en plein-cintre à tympan nu sobrement décoré d'un cordon mouluré encadré de deux colonnettes à chapiteau composite. Il est surmonté d'une baie jumelée en plein-cintre soulignée par un cordon régnant. Côté sud de la nef se trouve la pierre d'attente des morts, de forme trapézoïdale. Une pierre d'accroche encore visible au-dessus servait peut-être de support à un bénitier. L'inscription mentionnant la date de construction du beffroi est située également de ce côté, au-dessus de la pierre des morts.
Le clocher, s'élève au-dessus de la nef. De style gothique, de plan carré, il est sommé d'une flèche pyramidale dont les arrêtes sont ornées de crochets à figures animales et humaines. Elle est entourée de quatre clochetons en pierre au toit en bâtière et percée de quatre étroites fenêtres, surmontées de pinacles.
A l'intérieur du clocher, un coffrage en béton vient soutenir la flèche. La chambre des cloches est éclairée de chaque côté par une baie trilobée en arc brisé. Deux pierres gravées, provenant peut-être de l'église primitive y ont été retrouvées : une, présentant un décor floral, située à la base du coffrage en béton sur le mur nord, la seconde, portant une croix, à hauteur des cloches, sur le mur est.
La nef est composée de deux travées, avec tribune en bois. Elle est voûtée en berceau. Chaque bras du transept est orné d'une chapelle, voûtée en arrêtes.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan en croix latine |
Étages |
1 vaisseau |
Couvertures |
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Escaliers |
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Décors/Technique |
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Décors/Représentation |
Précision sur la représentation : L'inscription est gravée à environ 3 mètres du sol, sur le côté sud du clocher, au-dessus de la pierre d'attente des morts : MILLE TRICENTENIS ANNIS TRIBUS ET DUODENIS. HOC CAMPANILE QUOD NON EST CERNERE VILE. TUNC FUIT INCEPTUM CITO FINEM PRORSUS ADEPTUM. PIERRE BRUNET DUX DE L'EGLISE LE FIT BATIR EN CETE GUISE LA PARROCHE LEN FUT CONTRAIRE MAS CUI QUO PESAT LO FIT FAIRE DUNT IL OGUIT GRANS MAUDISSUNS QUI SU[N]T TORNEES A BENISSUNS. ILLI PROPICIA SIT REGIA VIRGO MARIA. AMEN |
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA00046829 |
Dossier réalisé par |
Renaud Madeleine
Favreau Myriam Chercheuse à l'inventaire du patrimoine depuis 2018. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Arrondissement de Montmorillon |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
1977 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Eglise paroissiale Saint-Gervais Saint-Protais, Dossier réalisé par Renaud Madeleine, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/5b98aa4a-01a5-4d09-bd3f-724fa6337fdf |
Titre courant |
Eglise paroissiale Saint-Gervais Saint-Protais |
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Dénomination |
église paroissiale |
Vocable |
Saint-Gervais Saint-Protais |
Parties constituantes non étudiées |
sacristie |
Statut |
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Protection |
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Intérêt |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Persac , place de l' Eglise
Milieu d'implantation: en village
Cadastre: 1811 T 369, 2022 BP 665