1693 (vers) : construction de la forge de Vialette
À la mort de son mari Jean-François Chapelle de Jumilhac (1649-1693 10/09), Marie d’Esparbès de Lussan (1656-1705) passe un contrat, devant Parvaud notaire, avec Emery Reynaud pour faire bâtir la forge de Vialette, sous la réserve de droit de pêche et de prise d’eau.
(NADAUD, SHAP 1876,p. 351-352, PEYRONNET 1958, p. 323 au chapitre des familles Chapelle de Jumilhac)
1736 : Aymeric Reynaud est dit sieur de Viallette dans un procès contre les frères Mathieu.
(AD 24, B 405)
1750 (26 juillet) : Procès-verbal de Jean-Baptiste Catue (sergent royal à Périgueux) de prise de possession de la forge par l’avocat au siège de Périgueux, Antoine Roux de Fazillac, cédé par Yrieix Rempnaud, sieur de Vialette. 27 juin, il devient adjudicataire des biens de Vialette par arrêt de la cour du Parlement de Bordeaux, pour 5 500 livres.
« […] et à l’instant même accompagnié de nos témoins étant avec nous ledit sieur Roux, nous nous sommes transportés audit lieu de la forge de Vialete, et audevant de la porte de la maison où nous sommes arrivés cejourdhuy à l’heure de deux heures de l’après midy comme il nous a aparut à l’aspect du soleil et comme il nous a été attesté par nosdits témoins, où étant après avoir attendu une heure de plus vû que lesdits sieurs de Vialete et du Chambon ne se présentent pas ny personne pour eux, nous avons contre eux donné défait pour le profit duquel les portes de ladite maison étant fermées avons mis ledit sieur Roux en la possession réelle, actuele et corporele de tous les susdits biens compris dans ledit procès verbal de saisie réelle. Sur lesquels de pièce à pièce nous nous sommes transportés, scavoir de la maison par des hurtements et frapements de porte à icelle attendu quelle est fermée et dans les autres batimens et biens fonds, par la libre entrée arachement d’herbe, remuement des eaux et généralement par toutes les autres voyes et actes possessoires. En tel cas requis et accoutumés à laquelle prise de possession lue et publiée à haute et inteligible voix par nous sergent royal soussigné. Personne ne sest opposé dont et de ce que dessus le sieur Roux nous a requis acte par luy servir et valoir ainsy que de raison.
Et à l’instant même avons procédé en présence dudit sieur Roux et de nosdits témoins au verbal de l’état actuel desidts batimens et biens de la manière qui suit. PREMIÈREMENT la maison dont les portes sont fermées comme susdit est dit l’une devant et l’autre deriere, icelles portes en mauvais état de même que les murs et la couverture qui est de tuile de pierres toute fracassée et brisée, le four y joigniant étant que la charpente ayant pourtant besoin d’être couverte en plusieurs endroits, les murs nous paroissants assés bons quoyque vieux y ayant un pignion entièrement demoly. De là sommes allés au fournau, nous avons trouvés les hales en assés bon état sauf de la [mot rayé] couverture qui est de tuile placte dont la majeure partie est brisée et rompue, et ayant examiné les voûtes dudit fourneau elles nous ont parues crevassées, la pluye les ayant pénétrées en divers endroits, l’arbre dudit fournau plus qu’à demy usé et sa roue tout à fait usée ne pouvant servir à rien. Lequel arbre n’a que trois sercles de fer du côté de ladite roue sans tourilions ny devant ny derrière et sous iceluy fournau y avons trouvés deux souflets servans à iceluy qui sont plus qu’à demy usés sans basconnés ? ny crochets ny crochetes, une meratre de fonte de fer du côté desdits souflets nous paroissant de la peisanteur d’environ deux quinteaux et sous la voûte de devant y deux meratres aussy de fonte de fer peisants toutes deux environ cinq quinteaux et une doure ? également de fonte de fer servant à l’ouvrage de fournaux du poids d’environ un quintal. Les quatre murs étant vieux et usés la ceinture de bois aussy bien que le pond ne pouvant plus servir à rien, et ayant examiné la chemize dudit fournau, nous avons remarqué quelle étoit creusée du côté de la forge et ne scauroit servir à aucun fondage quelle ne soit réparée, la cheneaud ? de ladite roue étant pourrie demeure que les empalements et achages qui sont entièrement détruits, l’eteand comblé et ses murs vieux et creusés. De là sommes allés à la forge et passant sur le premier pong dicelle nous l’avons remarqué entièrement detruy, et étant entré dans icelle passant sur le pong de l’eteand de la finerie de la main droite, nous l’avons trouvé entièrement pourri et enfoncé dans ledit eteand, et ayant fait le tour de ladite forge nous avons remarqué que la charpente et la couverture étoient soutenues par des piliers de bois plus qu’à demy usés, ny ayant de murailles de massonnerie que depuis les arbres des fineries jusques au careau du drome, ce qui fait environ quatre brasses de chaque côté. Lesdites murailles étant fort vieilles et ayant besoin d’une prompte réparation, la charpente et la couverture en assés bon état ayant cependant besoin ladite couverture qui est de tuile placte d’être repassée en divers endroits. Ladite forge ayant deux fineries, l’une à main droite et l’autre à main gauche, la première finerie à main droite étant ruinée et en mauvais état ny ayant pas la garlaudes et y ayant deux souflets vieux et usés sans bascounes ny crochets ny crochetes, l’arbre de ladite finerie vieux et tout à fait usé sans roue, ayant ses deux tourilions et quatre petits sercles de fer, ledit arbre suspendu sur deux mauvais chevalets. Les empalemens et archages de ladite finerie tout à fait détruits de même que la cheneau de l’eteand, la seconde finerie sur main gauche entièrement détruite et déomolis sans garlandes ny souflets, l’arbre fort vieux et la roue tout à fait pourrie, ledit arbre garny de ses deux tourilions avec six sercles de fer monté sur deux chevalets de bois fort mauvais, lacheneaud de ladite finerie tout à fait pourrie, et ayant examiné l’arbre du marteau et sa roue, nous avons remarqué que le tout étoit pourry et ne pourroit servir de rien, ayant dix sercles de fer et étant suporté par un chevalet de bois par le deriere et par le devant d’un chandelier de fonte de fer du poids d’environ trois quinteaux, le marteau de ladite forge de fer batu, fendu et rompu en deux endroits nous paroissant du poids d’environ trois quinteaux ayant son manche et son arche sans braye, ladite arche aussy de fer batu du poids d’environ cent vingt livres et l’enclume de fonte de fer pesant environ onze quinteaux, son estoc étant entièrement pourry, la drome soutenue par deux careaux et une poupée, le tout en fort mauvais état, ne pouvant servir à rien, les jambes et lame ? du marteau avec son ressort étant aussy en très mauvais état, le soulage de ladite forge nous ayant paru presque demy usés, le saut ou acheneau de ladite roue du marteau avec les empalements d’iceluy et de la roue de finerie de la main gauche avec les archages étant entièrement pourris et détruits, les éperonts aussy tout à fait détruits et ruinés, et la bedère[1] qui est pardessus l’un desdits éperons étant pareillement ruinée et ses murailles tombées du côté des empalements du marteau, les autres étant vieilles et ruinées. La couverture de tuile placte tout à fait évazée ? et la porte de la bedière abatue et rompue sans verouil, serrure ny clef. Et ayant visité le canal qui conduit l’eau de l’écluze à ladite forge et fourneau l’avons trouvé entièrement comblé depuis lesdits archages jusques au premier empalement, les murailles dudit canail presques entièrement démmolies et tous les empalements tant de ladite écluze que dudit canail tout à fait détruis et enlevés. Ladite écluze persée partout, l’eau passant en travers et au dessous de manière qu’elle a besoin d’être refaite à neuf.
Et par report aux autres bien compris dans ledit procès verbal de saisie après les avoir veux et examinés, nous avons remarqué qu’ils étoient tous en friches, et ruinés, ny ayant aucune sorte de revenu sauf des deux prés qui sont joigniant ladite forge, lesquels n’ont pas été fauchés, nous parroissant que les bestiaux du voisinage y ont fait beaucoup de deguat, ayant marché et pacagé l’herbe en diférants endroits, de quoy nous avons fait le présent procès verbal, ce requérant le dit sieur Roux de Fazillac pour servir à telles fais ? que de raison le tout en présence de Léonard du Fraisse, sieur de Lavallade, Me Pierre Lescure, procureur au marquizat d’Excideuil, tous deux habittans audit Excideuil, et de Antoine Beaugeaud, laboureur habittant au village d’Auzelhias, scitué parroisse de Jumilhiac […] ».
Le lendemain, il va au château de Jumilhac pour que le marquis et sa sœur (Julie-Thérèse) lui accorde l’investiture et lui concède le droit de prélation et de rétention féodale sur l’arrêt du Parlement, moyennant le paiement comptant « lesdits lots et ventes du prix de ladite vente et adjudication faitte en sa faveur par ledit arrêt, et ce à raison du sixième comme il est d’usage dans la province… ».
1751 (1er janvier) : Le sieur Roux fait enregistrer un acte d’insinuation entre lui et Jean Combescot sieur du Chambon, bourgeois et maître de poste de la ville d’Uzerche, et Yrieix Rempnaud, sieur de Vialete en datte du 23 juillet 1750, signé Catue huissier royal.
(AD 24, 2 E 1826/6)
1751 (15 juin) : Prix-fait entre Antoine Roux de Fazillac et Jean Vignaud dit Vignollet, maître charpentier à Las Vignas, pour réparer voire reconstruire le fourneau et la forge. Acte passé chez Me Pierre Montet, notaire à Excideuil, à la forge du Gravier, chez Yrieix Pichon, maître de forge dudit lieu.
(AD 24, 3 E 13949)
1752 : Procédure contre les auteurs d’un incendie allumé avec des flambeaux de paille à la forge de Viallette, paroisse de Jumilhac, dont le sieur Antoine Roux de Fazillac, avocat en la cour de parlement, juge de la ville et juridiction d’Excideuil, s’était rendu récemment adjudicataire
(AD 24 B 490)
1752 (3 février) : Procès-verbal de visite des lieux pour le bail de la forge à Louis Combescot-Devaux.
« Ce jourd’huy trois février mil sept cent cinquante deux, nous Antoine Roux de Fazilhac et Louis Combescot sieur Devaux soussignés. En conséquence de la ferme passée entre nous, le premier du présent mois nous étants transportés en la forge de Vialete paroisse de Jumilhac en Périgord, et avons fait le verbal de la manière qui suit. Premièrement ledit sieur Devaux se charge de ladite forge et fourneau, leurs hales, halets, maison, bedière, four et grange et généralement de tous les bâtiments qu’il reconnoit tous être en bon état ou qui doivent l’être incessament suivant le prix fait passé entre ledit sieur Roux et Jean Vignaud dit Vignolet par contrat recu par maître Montet nottaire royal à Jumilhac le quinze juin dernier sauf et excepté ce qui a été incendié qui sera retably avec depens dudit sieur Roux. Et à la fin du bail ledit sieur Devaux remettra audit sieur Roux tous lesdits batimens, forge et fourneau au même et semblable état qu’il les prend et qu’ils seront mis incessament et ayant fait la visite et étant _ du tout nous avons reconnu que l’arbre du fourneau a trois cercles de fer sans tourrillons, les deux arbres de finerie dont l’un est tout neuf ayant neuf cercles avec chaqu’un deux tourrillons, l’arbre du marteau fort usé ayant onze cercles, ses deux tourrillons, son chandelier de fonte et sont enclume aussy de fonte, plus le marteau de fer battu avec son manche et braye bon pesant trois quintaux et son urse aussy de fer battu pesant environ quatre vingt livres, les deux bouetes de l’urse de fer battu étants usées et du poids de soixante huit livres, plus les deux fineries ont chaquune sa vorme ? taque de fonte, et une garlande aussy de fonte, le fourneau à fondre ayant sa dame et deux vorme taques de fonte, plus il y a à ladite forge de Vialete une paire de souflets du fourneau avec les ferrements estimés à la somme de deux cent vingt livres, et une paire de souflets d’une finerie aussy avec leurs ferrements estimés à la somme de cent vingt livres [V] revenants lesdites deux paires de souflets à celle de trois cent quarante livres, plus une autre paire de souflets de forge fort usés dont ledit sieur Devaux ne se charge pas ne pouvant s’en servir et qui en restent à ladite forge sur le compte dudit sieur Roux pour ? par luy en tirer le parti qu’il vera _ être ledit sieur Devaux les prenant néanmoins à sa garde pour les remettre en état qu’ils sont.
De plus il y a dans la maison les meubles et effets suivants. Premièrement un vieux chalit avec de vieux rideaux et tour de lit moitié fil moitié laine, une taque de fonte neuve, une paire de chenets de fer battu et une cramalière, une table quarrée avec deux bancs et une chaise de bois, le tout à demy usé, une salière de bois en forme de fauteuil, et une mais à paitrir le pain en forme de cofre à demy usés, plus un grand cabinet de bois de serizier à deux battans avec ses deux serrures et clés, le tout fort bon, plus un placard à deux battans avec sa serrure et clé. Plus il y a dans la grange une couchete pour un domestique avec un mauvais lit de plume et une mauvaise couverte et six charetées de foin comme il est dit dans notre police de forme sur dattée de toutes lesquelles choses ledit sieur Devaux se charge avec promesse de remettre le tout audit sieur Roux au même et semblable état à la fin et expiration de son bail, de même que les outils de forge ainsy qu’ils seront cy après spécifiés.
En outre reconnoit ledit sieur Devaux avoir pris dudit sieur Roux une paire de beufs qui sont à ladite forge pour la somme de cent quatre vingt huit livres et sept banes de charbon qui sont dans la hale de ladite forge sur le prix de trois livres quinze sols la banne revenant lesdites septs bannes à celle de vingt six livres cinq sols laquelle jointe à la susdite de cent quatre vingt huit livres fait celle de deux cent quatorze livres cinq sols [fol. 2], laquelle somme ledit sieur Devaux s’oblige de payer audit sieur Roux le carnaval prochain, de même que le joug à jouillis ? montant 5l. 15s. le tout revient à 220l.
Sensuivent les outils de forge dont ledit sieur Devaux se charge comme du reste cy dessus. Premièrement deux paires de tenailles, deux ringauds ?, un fourgon, une tuyère et deux basconnes, une conasse ?, un grand et petit marteau, le tout neuf et pesant deux cent trente une livres poids de marc, toutes les quelles choses cy dessus pesées sont aussy poids de marc. Fait et arrêté à ladite forge de Vialete ledit jour par double passé entre nous écrit de la main dudit sieur Roux. Devaux approuvant ce que dessus.
Roux
[même écriture, autre plume] Nota : l’urse qui est de fer battu n’a pas été pesée et il est convenu qu’on la pèsera incessament. [même écriture, autre plume] Elle a été pezée, son poids est de 90 livres de marc. »
(AD 24, 2E 1826/7-2)
1759 (6 avril) : Bail à ferme accordé pour « 5 années 5 récoltes » au sieur Noël Pichon du Gravier[2].
Plusieurs conditions dont celle que l’acquéreur « ne pourra couper aucun arbre au pied, soit dans les biens de ladite forge, soit dans ceux de ladite maitairie[3], ny même en étosses ? aucun, et veillera attentivement à ce que le métayer dudit Ouzelias ? ne commette aucun domage, ny dégât dans les bois et biens dependans de ladite maiterie ; et ensuite demeure convenu entre lesdites parties qu’il sera loisible audit sieur Roux de faire des fondages en sul ou de société avec ledit sieur Dugravier audit fourneau de Vialette quand bon luy semblera sans que neantmoins la jouissance dudt sieur Dugravier en puisse être interrompuë… ».
(AD 24, 2 E 1826/7-3)
1763 : compte des dépenses et réparations faites à la forge
Dont
« deux barriques de vin y compris la voiture 25£…
A Vignolet pour le prix fait de la rouë du foureau y compris ses journées à couper l’arbre et dégrossir et l’aider à conduire, 50£ ; …
Pour la bedière et racomoder le petit etan, 19£ 17 sols ; …
Au recouvreur de paille deux journées et demie à 12 sols c’est une livre dix sols ; …
Pour netoyer l’étan du fourneau une livre quatre sols ; …
Au charpentier pour refaire le pont du pré, 2£ 11 sols ; …
Payé au tuilier de Pillémi un milier sept cent cinquante tuiles pour la bedière et une partie de la couverture des voûtes du fourneau treize livres cinq sols ;
Cinq quintaux de chaux à dix huit sols c’est 4£ ;
Voiture de la tuile et chaux neuf livres ; …
Pour les bois du pont allant de la maison au fourneau rendus sur place 10£ ;
Payé au charpentier quatre journées à dix sept sols pour le carrissage des 4 poutres et autres bois nécessaires audit pont et les places trois livres huit sols ;
Pour une grande journée de maçon à relever les 2 piles du pont 15 sols ; …
(AD 24, 2 E 1826/7-8)
1768 : compte des dépenses et réparations faites à la forge au 16 février
Dont
« j’ai fourni depuis pour acheter quinze arbres gros ou petits pour la réparation des empalemens du fourneau ou des ponts 6£ 10s ;
Journées de maneuvres pour aider à les couper ou à refiare le pont de la forge ou du petit pré quatre à huit sols par jour monté, 1£ 12s ;
Journées du charpentier auxdits ponts au nombre de trois et demie à 17s par jour montent 2£ 17s ;
2 journées le 19 et le 21 avril pour le charpentier à travailler les pièces nécessaires pour refaire les étans à 17s par jour montent 1£ 14s ;
Le 9 août acheté de Léonard Paignon 215 gluis[4] de paille pour recouvrir la grange à 3£ le cent montent 6£ 2s 6d ;
Pour les montans et la sole des étans 8£ ;
Dix sept journées de charpentier à commencer le six août jusques et compris le 25 dudit mois employées à refaire les étans et empalement du fourneau à 17s par jour 14£ 9s ; …
34 journées de maçons dont 4 à 8s les autres à 10 sols à commencer le six août jusques et compris le 23 dudit mois 16£ 12s ;
Pour la nourriture desdits maçons compris fêtes et dimanches, 37 journées à 8s valeur 14£ 16s ;
Vingt journées de manœuvres pour tirer la pierre, la terre, à 10s par jour montent 10£ ;
Acheté 252 gluis de paille 6£ 10s
Cinq journées du recouvreur à 15 par jour 3£ 15s ;
[en marge : en janvier 1764]
Pour avoir fait ajouter une grosse pièce de bois au drôme, compris les journées du charpentier et 18£ de fer pour une bonde et grosses chevilles, en tout 7£ 25s 6d ;
En may : un fond sous l’enclume de 185 livres à 1s la livre monte neuf livres cinq sols ;
Juillet le 10e : un milier de tuiles platte huit livres ;
Pour la voiture d’un demi cent lautre voiture par mes bœufs, demi cent tuilles courbes 5£, voiture 1£ 16s ;
Le 18 septembre 42 soles pour 1200 briques pour refaire le four deux quintaux de chaux compris la voiture 16£ 14s ;
Envoyé à la bergerie pour Me Roux 12 fûs de vin, savoir huit fûs de pièce et une barrique à moy, les trois autres apartenant à Me Roux et que Léonard Paignon avoit laissé. La voiture desdits trois fûs ma coûté 1£ 4s ;
Montant des neuf fus qui m’apartenoient y compris la voiture ;
3 journées de charpentier à refaire le petit étan savoir le 211, le 22 et 24 septembre à 17s par jour montent 2£ 11s ;
4 journées de manœuvres audit étan 2£ 8s ;
Octobre : 35
journées de maçons pour refaire le four ou pour réparer le mur de la maison joignant le vieux four à 15s, 27£ ;
Décembre : pour deux arbres, pour un chevalet ou faire un grand bac de forge 5£ ;
Pour travailler lesdits bois et le placer quatre journées de charpentier à 17s par jour 2£ 11s ;
2 journées de recouvreur de paille 1£ 10s ;
Février 1763 : une pièce de fer pour le drôme de 56 livres du 22 février à 3s la livre montent 8£ 8s ;
Douze planches pour le portail de la grange et la porte de l’écurie de la longueur de neuf pieds, à raison de 2s le pied montent 10£ 16s, voiture desdites planches 8s ;
Plus 2 perches : l’une pour les soufflets, l’autre pour la paile du marteau, une livre seize sols ;
6 journées du charpentier au portail de la grange, savoir le 21, le 22, le 25, le 26, le 27, et le 28 février à 17s par jour montent 5£ 2s ;
En octobre et novembre : 5 journées de charpentier à la porte de l’écurie à 17s par jour montent 4£ 5s ;
Payé les jambages de ladite porte à Mazonty 1£ 10s ;
Décembre : le 3 novembre payé à Jarissou 20 grands clous pour les ferremens et serrure de la susdite porte à 3d pièce, 5s ;
Plus il m’est dû une pièce de fer batut qu’on a mis à la cheminée de la finerie pezant 78 livres à 3s la livre montent 11£ 14s ;
Le fond, contrevent, et chiau ? qui sont dans l’ouvrage de ladite finerie sont à moy et pezent 4 quintaux ½ à cinq livres le quintal montent 22£ 10s ;
Plus dans ledit ouvrage il y a une vorme taque, un gros carreau et un morceau de fond, le tout de fonte et m’apartenant, pezent en total au moins 3 quintaux ½ à 5£ le quintal montent 17£ 10s ;
J’ai reçu de M. Roux trois barriques de vin de la récolte de 1765 et une de la précédente valant les quatre. Envoyé par mes bouviers 4 fus de pièce. Reçu de plus deux quartes froment valant, payé à Mlle Roux le 7 décembre 1765, 72£ ;
(AD 24, 2 E 1826/7-9)
1766 : Récapitulatif de compte par le sieur Roux.
[en marge : « nota la police de ferme parle de 800£ à cause de la metairie d’Ouzelias que jay vendue et dont Mr Dugravier n’a jamais jouy ».]
Mr. Dugravier tient en ferme ma forge et fourneau de Vialete avec les biens en dépendants, à raison de 500£ net par an et pour cinq années suivant notre police du 6 avril 1759. Il est entré en jouissance le 31 mars 1761. Mlle Devaux jouissant cy-devant et jusqu’au 1er février audit an 1761, par continuation du bail de feu Mr. Devaux son mary[5].
Du 31 mars 1761 au 31 mars 1763 qui fait deux ans montent 1000£. Dans le cours des de janvier et février 1762, Mr. Dugravier a fait couper mes talis de ladite forge, où il y a eu 116 brasses que nous avons réduit en bloc ?, déduit la 21 pour 20 à 200£, total 1200£. Mr. Dugravier a fourny pour moy en réparation à ladite forge jusqu’au 16 février 1763, suivant son état du même jour 424£ 15s 9d ;
Et m’a payé en argent savoir Mr. De Lanouaille à son acquit 101£ 4s et Mr. Germain m’a donné de la part de Mr. Dugravier aussy en argent le tout dans les mois de décembre 1762 et janvier 1763, la somme de 200£, les deux font 301£ 4s ;
Partant Mr. Dugravier me doit la somme de 474£ 3d.
Arrêté le 14 mars 1763.
De plus Mr. Dugravier me doit payer à l’acquit de Mlle Devaux sa sœur la somme de 63£ pour 14 quintaux de fonte qu’il a pris d’elle à 4£ 10s le quintal ainsy qu’il en marqué sur mon état et compte final avec ladite dlle Devaux. Partant Mr. Dugravier me doit ces 63£ sur quoy il doit se retenur 7£ quelle luy doit, partant il ne doit me payer que 56£.
De mon côté je dois à Mr. Dugravier 8 fus de pièce et un fus de barrique qu’il m’a laissé suivant sa lettre du 17 septembre 1764 cy jointe lesquels fus ont été estimés par des menuisiers en total 18£.
Le 2 et 3 décembre 1764 j’ay fourny et payé à Catue pour Mr. Dugravier 3£ 6s pour un exploit dudit jour contre Jacques Pichon et Pierre Lulhier tous deux voituriers de mine, 3£ 6s.
Le 5 août 1765 j’ay reçu de Mr. Dugravier en argent 600£ dont luy ay donné qui le même jour en 600£ ;
Le 26 novembre 1765, Mr. Dugravier m’a envoyé 4 fus de pièce à luy appartenants, dont nous n’avons pas fait de prix et par les mêmes bouviers je luy ay envoyé une barrique de vin vieux pour 18£, et trois barriques de vin nouveau à 14£ la barrique font 60£, plus deux quartes froment à 3£ 4s la quarte font 6£ 8s, total 66£ 8s et reçu 72£. Partant je ne dois à Mr. Dugravier 5£ 12s.
Mr. Dugravier a payé pour nous à Limoges de marchandises en étofe la somme de 156£ 12s suivant le mémoire et quittance de Mr. Busseroles cy joints du 15 may 1766, 156£ 12s.
(AD 24, 2 E 1826/7-10)
1766 (25 mars) : bail renouvelable à Jean Delignac, sieur du Claud et de Puychageneix[6],
pour « l’administration et exploitation de la forge et fournaud et biens fonds de Viallette paroisse de Jumilhac, appartenante audit sieur Roux qui de sa part s’oblige de fournir tous fonds de commerse, ustencilles, provisions, gages, et loges des ouvriers et domestiques et toutes les dépences soit nourritures ou autres quelconques, et de son cotté ledit sieur du Claud tiendrat des livres, états et mémoires du tout du tout pour rendre ses comptes audit sieur Roux de six en six mois ou d’année en année suivant qu’il en sera besoin, lequel sieur du Claud habiterat dans la maison de ladite forge et fairat les achapt et ventes du consentement dudit sieur Roux […] ».
(AD 24, 2 E 1826/7-11)
1771 (5 août) : Bail à ferme au sieur Aubin Grand, sieur de Vignolle et ses deux fils, maîtres de forges à Excideuil.
(AD 24, 2 E 1826/7- ?)
1778
« Un garde du Roi à la Cie d’Écossaise, messire Mathieu Tenant, écuyer, seigneur de la Tour, chevalier de l’Ordre de Saint-Louis, qui épousa en 1778, à Jumilhac, dame Marie-Madeleine Rempnaud, damoiselle de Vialette, veuve du sieur Martial de Lignac, demeurant à la Forge du Teindeix, paroisse dudit Jumilhac. Les deux fils issus de ce mariage servirent eux aussi aux Gardes du corps (Cie de Gramont) sous la Restauration… ».
(SHAP 1923, p. 128)
1779 (11 août) : Bail à ferme de 7 ans de la forge de Vialette fait par Marguerite Pichon en tant que veuve d’Antoine Roux de Fazillac et son fils aîné Pierre, à Izabeau Pichon, veuve du sieur Devaux et son fils.
(AD 24, 2 E 1826/7-94)
1785 (10 mai) : vente de la forge de Vialette par Marguerite Pichon de Roux et son fils Pierre Roux de Fazillac (capitaine de Dragons à Versailles) à Jacques-Martial Combescot Deveaux, « maître de forge demeurant au lieu de Faneix paroisse de Chalusset ».
Pour le prix de 12 000 livres.
« La susdite forge et sien fonds dépendants sont de la mouvance du seigneur marquis de Jumilliac pour la rente acoutumée payable à l’avenir par ledit sieur acquéreur… ».
(AD 24, 2 E 1825-6, 47)
Période Révolutionnaire Ans II-IV : courriers échangés avec l’administration (documents retranscris par Pierre Ortéga, aux AD24, 4 L 176)
« Au Citoyen Pichon Rouly administrateur ayant le département des fonderies. Excideuil.
La fonderie de Vialette, ce 10 Vendémiaire 3ème année de la République. Citoyen mon mari étant absent je vous écris celle-ci pour vous prévenir malgré la lettre qu’il vous a écrite et la réquisition qu’il a donnée nous ne recevons ni mine ni castine et surtout ce dernier article qui nous manque absolument. La fonderie va bien et il serait fâcheux pour la République que nous cessations par la faute des voituriers qui ne se rendent pas. Mettez y ordre de suite. De fait le moindre retard deviendra fâcheux.
Lavergne-Devaux[7]
PS
J’ai décacheté ma lettre pour te dire que je viens d’apprendre par des voituriers et d’autres que les propriétaires de four où se creusent les castines ne veulent pas permettre aux voituriers d’en tirer. C’est cependant un objet qui jamais n’avait manqué et que les voituriers payaient rendu sur place.
1793 : liste des ouvriers (papiers transcrits par Pierre Ortéga, AD24, ???)
(SHAP 1923, p. 128) Voituriers apportant du minerai de fer et de la castine
19 proviennent de Saint-Germain-des-Prés
10 de Sarrazac
7 de Nanthiat
6 de Saint-Jory-las-Bloux (Magnac)
5 de Saint-Sulpice-d’Excideuil
Ouvriers attachés aux forges de Vialette et du Tindeix
Affineur : 1
Chauffeur : 1
Marteleur : 1
Forgerons à fer dur : 4 (dont 2 garçons)
Charbonniers : 14 (dont 7 garçons)
Laveurs : 2
1812-1823 : Observations critiques du Préfet sur la forge (AN, cote ???, transmis par Pierre Ortega)
Administration des forêts
« … considérant qu’il résulte de ces renseignements que les contrées qui avoisinent la dite usine, ainsi que la commune sur laquelle elle est située, sont abondamment pourvues de bois de chauffage :
Que la quantité est tellement au-dessus des besoins ordinaires de la consommation, que les propriétaires de bois se trouveraient surchargés d’une denrée, dont cette usine leur procure la consommation. Que si l’usine dont il s’agit n’était maintenue, il s’en suivrait la ruine des propriétaires de bois, qui seraient privés d’autres débouchés, et l’approvisionnement du pays ou elle est située, et dont la principale industrie consiste dans le commerce des fers, que la conservation en gagnera au contraire les propriétaires de bien à veiller à ce qu’ils ne soient point dégradés, et_ leur tête, pour en augmenter, au lieu d’en diminuer la _ :
Par ces motifs le soussigné conclud au maintien de l’usine dont il est question :
Bordeaux le 16 avril 1823 (Baron de Castelnau de Charas), vu par le Préfet de la Dordogne
1828 (2 avril) : autorisation de conservation de la forge obtenue par le sieur Martial Combescot-Devaux.
(AD 24, 70 S 83)
1830 : Purgation d’hypothèques, concernant un bois taillis.
Contrat entre le « sieur Yrieix Jarry-Lacombe, débitant de tabac, demeurant à Ladignac, a vendu à sieur Georges Debregeas, maître de forge, demeurant à celle de Vialette, commune de Jumilhac : un bois taillis, essence châtaignier, nommé Las Jairas, contenant environ soixante ares, situé aux dépendances du village de Charemnet, commune de Ladignac. Cette vente a été faite moyennant la somme de onze cent francs payés antérieurement audit contrat… ».
(Annales de la Haute-Vienne, 2 avril 1830, p. 10)
1850 : Vente sur saisie immobilière du domaine de Vialette.
« À la requête des sieurs Rabaud frères, propriétaires à Excideuil. Et au préjudice du sieur Georges Debrégeas, maître de forge,demeurant à celle de Vialette, commune de Jumilhac-le-Grand.
Il sera procédé à la vente, aux enchères publiques, d’une forge et dépendances, située audit lieu de Vialette, commune et canton de Jumilhac-le-Grand, arrondissement de Nontron (Dordogne), consistant en : un haut fourneau, batteries, écluse, halles, plaçages, cours, jardin, maison, granges, autres bâtiments, prés, terres, châtaigneraies, taillis, futaies, et autres natures de fonds, ensemble toutes les machines et mécaniques attachées à l’exploitation de la forge. Le tout couvre une surface approximative de trente-trois hectares quarante-trois ares trente centiares. L’adjudication aura lieu en l’audience du tribunal civil de Nontron, le 5 juillet 1850, à onze heures du matin, sur la mise à prix de dix mille francs pour première enchère… ».
(Le Courrier du Centre, 7 juillet 1850, p. 4)
[1] Ou bédière = c’est la cantine, le lieu où les ouvriers prennent le repas.
[2] Né aux Feynières à Jumilhac en 1721, mort en 1785. Marié à Marguerite-Marie Navarre de Mornac, père de Yrieix (1762-1818), maître de forge du Gravier et du Cros.
[3] La métairie au village d’Auzeillas.
[4] Paille de seigle servant aux usages domestiques ou de couverture pour les toits.
[5] Catherine Peyramaure, mariée en 1749 à Joseph Combescot, mort en 1761.
[6] Sans doute Puyssegenet à Clermont d’Excideuil dont la famille de Lignac possède le fief depuis le XVIe siècle.
[7] Marie-Louise de Lavergne (vers 1740-vers 1810), veuve de Pierre Pichon du Gravier en 1790, elle se remarie en 1794 avec Martial Combescot-Deveaux.