Sanatorium Les Embruns, aujourd'hui centre de rééducation Les Embruns

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Bidart

D'après les matrices cadastrales, en 1869, Jean Bierge, potier à Bidart, acheta la maison "Iratchelenia" située sur la parcelle 18 de la section D du plan cadastral de 1831. Cette maison, qui se composait en 1831 d'un volume principal et d'un second volume en retour d'équerre autour d'une cour, fit l'objet d'une reconstruction. En effet, en 1872, Jean Bierge enregistra la construction d'une maison neuve et d'un four à poterie. A l'extrême fin de lu 19e siècle, la veuve Emma Mort, née Reydellet, possédait la maison. Elle apparaît sur une photographie ancienne. D'après le registre des constructions nouvelles, Emma Mort fit bâtir en 1900 une écurie et changea le nom de la maison, qui s'appela alors Les Tamaris. En 1921, elle vendit la maison au docteur Pierre Peyret qui officiait alors à l’hôpital militaire du château d’Ilbarritz. Tout en continuant son activité au château, il installa dans cette maison un préventorium privé, ouvert à tous. L’ancienne demeure, caractéristique des maisons de la fin du 19e siècle, fut transformée en maison de cure. Des terrasses furent notamment aménagées pour que les patients puissent profiter des cures d'air et de soleil. Le jardin, le mur d’enceinte et le portail en fer forgé furent conservés. L'établissement accueillait une vingtaine de pensionnaires. En 1922, suite à la fermeture de l'hôpital bénévole d'Ilbarritz et avec l’aide financière de Charles Willems, ancien administrateur de l’hôpital du château d’Ilbarritz et chirurgien renommé du début du 20e siècle, le docteur Peyret fit construire le hangar de cure au nord de la maison existante, afin d'accueillir la trentaine de malade d’Ilbarritz n’ayant pas trouvé de place dans les hôpitaux spécialisés dans les maladies osseuses. Figurant sur une autre photographie ancienne, ce nouvel équipement en béton était complètement ouvert du côté sud-est. Il était flanqué de deux petits pavillons et couvert d’une toiture à deux pans inversés.

D'après les matrices cadastrales, en 1924, la villa fut modifiée et agrandie. Elle présentait alors un "style basque" avec sa la large façade principale au pignon couvert par un large débord de toit, ses façades enduites présentaient aux étages un faux pan de bois et la toiture à deux pans était dissymétrique. Des galeries de cure furent installées à chaque étage. Elle fut surélevée d'un étage au centre et on la dota à l'est de terrasses et de coursives à chaque niveau, pour que les pensionnaires puissent profiter des cures d'air et de soleil. La surélévation fut traitée en faux pan de bois dans le goût du régionalisme néo-basque alors en plein essor à Bidart.

En 1926, un nouveau pavillon fut construit par Henri Rateau entre le hangar de cure et le sanatorium existant. Il se composait de cinq niveaux d'élévation et était couvert d'une toiture à deux pans symétriques. Des galeries de cure étaient installées aux trois derniers niveaux. A cette période, l'établissement pouvait recevoir 120 malades dont 35 enfants des deux sexes sur le premier bâtiment et 85 hommes dans le nouveau pavillon. Le docteur Peyret destinait une partie de son établissement aux malades de l'assistance médicale gratuite. Au cours des années 1930, le docteur Peyret fit l'acquisition de la parcelle 445 de la section D du plan cadastral de 1831 située de l'autre côté de l'actuelle rue de l'Uhabia. Elle comportait la maison Elisa construite en 1920 ainsi qu'une remise. La maison fut aménagée pour y héberger le personnel. Sur les parcelles 17-23, il fit construire par ailleurs une chapelle, un petit théâtre, de nouvelles galeries et un pavillon d'administration à l'entrée du domaine. D'après les plans de la Société Hennebique, entre 1924 et 1930, les architectes Henri Rateau et son collaborateur Maras dessinèrent plusieurs plans pour le sanatorium. Le docteur Peyret mourut en mai 1938 et fut enterré au pied de la chapelle des Embruns. Sa veuve Eglantine Peyret prit la direction de l’établissement jusqu’à l'arrivée des Sœurs Dominicaines de Notre-Dame du Très-Saint-Rosaire de Monteil en 1957. Une chapelle fut implantée au centre de la propriété : elle possède deux bas-reliefs en mosaïques réalisé par Charles Carrère et huit vitraux dont certains sont signés Jean Lesquibe et datés de 1953.

En 1961, l'association l'institut Hélio-Marin du Dr Peyret fut créée. A la mort de Madame Peyret, en 1966, la direction de l'établissement revint à Sœur Jacques-Marie. Au milieu des années 1960, la réussite des antibiotiques sur la tuberculose réduisit le temps de cure au sanatorium, le nombre de malades diminua. L'établissement se spécialisa dans la rééducation fonctionnelle. La direction fit appel à l’architecte et urbaniste parisien, Pierre Vago. D'après les plans, le projet prévoyait le réaménagement du sanatorium et la construction de plusieurs bâtiments dont deux piscines alimentées par de l’eau de mer et un gymnase. L'objectif était de se transformer en un véritable centre de thalassothérapie. A l'inauguration de la piscine chauffée en 1971, l'établissement portait alors le titre "d’Association de thalassothérapie des Embruns". Depuis les années 1970, le centre de rééducation Les Embruns, du fait de son activité médicale, fut en perpétuel développement et de nombreux remaniements eurent lieu sur les bâtiments. Certains éléments anciens furent néanmoins conservés comme l'ancienne cheminée du salon, le bas relief représentant le profil du docteur Peyret, la chapelle et ses vitraux datant de 1953.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Principale : 1er quart 20e siècle

Principale : 2e quart 20e siècle

Principale : 3e quart 20e siècle

Dates

1900, daté par source

1922, daté par source

1924, daté par source

1926, daté par source

1953, daté par source

1970, daté par source

Auteurs Auteur : Rateau Henri

Henri Rateau s'est installé à Bidart en 1924 où il a réalisé de nombreuses maisons de villégiature. Il est l'auteur du groupe scolaire (1932), de la mairie (1937) et du bureau de Poste. Son cabinet d'architecte était aménagé dans sa maison, "Les Tamaris", rue des Tamaris, à proximité du sanatorium des Embruns. Au cours de sa carrière, il a travaillé en association avec l'architecte Marras.

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Auteur : Bétons armés Hennebique , ingénieur, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Lesquibe Jean, verrier (signature)
Auteur : Carrère Charles

Verrier né à Anglet le 10 mai 1927 et mort dans la même ville le 21 février 2021; assistant de Jean Lesquibe de 1946 à 1976, puis verrier indépendant à Anglet (rue Hausquette) à partir de 1977.

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Le centre de rééducation Les Embruns est situé au nord de l’embouchure de l’Uhabia et surplombe la plage de l'Uhabia. Ce complexe médical se compose de plusieurs bâtiments. A l'ouest de la rue de l'Uhabia, la propriété est clôturée par une maçonnerie enduite, l'accès principal est aménagé à l'angle sud-est. Le sol est entièrement bétonné. Le bâtiment principal se compose de quatre volumes reliés entre eux formant un plan dissymétrique, parallèle à l'océan. A l'entrée de la propriété, à l'angle sud-est, le bâtiment d'accueil construit dans les années 1930 abrite les bureaux de la direction. De l'autre côté de la rue de l'Uhabia, la piscine et les bâtiments liés à son fonctionnement sont à l'abandon.

Murs
  1. Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à deux pans

    Partie de toit : pignon couvert

Décors/Technique
  1. vitrail
  2. mosaïque
Décors/Représentation
  1. Representations : saint Pierre

  2. Representations : Vierge à l'Enfant


Précision sur la représentation :

Les vitraux sont une représentations abstraites de:

- Vierge à l'enfant

- Le péché originel

- La crucifixion

- Clef : saint Pierre

- Croix

- Poisson

Les mosaïques représentent la pêche miraculeuse et la nativité.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Bidart , rue de l' Uhabia

Cadastre: 1831 D 18 (Une maison figure sur le cadastre ancien), 2017 AO 51,52, 54-56, 63, 313, 314

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