Pont d'Enfer

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Laruns

Près de ce site surplombant le gave, se trouve la cascade d'Enfer (parfois nommée cascade de Goust) s'écoulant sur la rive gauche et traversée par un ancien pont de pierre, considéré comme l'originel pont éponyme (souvent baptisé "vieux pont d'Enfer" dans les gravures anciennes). Pourtant, la route d'Espagne, qui fait l'objet de plusieurs campagnes de travaux à partir de la fin du 18e siècle, est dotée, dans le cadre de ces améliorations, d'un pont en bois, comme l'usage le voulait dans les zones frontalières afin de pouvoir le détruire et couper les accès en cas d'attaque ennemie. Ce pont en bois, s'apparentant davantage à une passerelle suspendue au-dessus du précipice, est fréquemment dessiné par les voyageurs comme Frédéric Dandiran en 1836 ou représenté sur lithographie et dans les guides de voyages jusqu'à la moitié du 19e siècle.

Sous le Second Empire, le pont est reconstruit en pierre, probablement en 1864 par l'ingénieur Jules Turon dans le cadre de l'aménagement de la promenade d'Argout. Le pont rudimentaire devient dès lors un véritable ouvrage d'art. Sous sa nouvelle forme, avec arche enjambant le gave et tablier placé à plus de 30 mètres de hauteur, il fait l'objet d'une importante iconographie, notamment de cartes postales au tournant du 20e siècle. Les artistes aiment le représenter depuis le lit du gave, en contre-plongée, ce qui accentue d'autant plus sa hauteur et sa majesté. En bois ou en pierre, le site est donc dès l'origine un but de balade clôturant la promenade d'Argout qui longe le gave depuis une passerelle en bois installée près de l'établissement thermal et maintes fois photographiée.

Un petit groupe de bâtiments avoisinent le pont, parfois implantés sur l'emprise d'anciennes cabanes en planches : il s'agit de trois maisons (dont la maison Lanternier qui accueillait une colonie dans les années 1960 et deux autres édifices bâtis ou reconstruits à l'initiative de Jean-Pierre Béchat, ardoisier à Laruns, en 1905, et Jean Barou, employé SNCF, en 1958), un moulin hydraulique, une usine électrique (aujourd'hui disparue) et deux édifices dédiés à la sylviculture, dont la villa Sylvia appartenant au dénommé Cami qui fut ravagée par un incendie en 1890 (les frères Labarthe et Pierre Barou, pompiers volontaires des Eaux-Chaudes, s'illustrèrent alors en épargnant une annexe de cette construction).

Périodes

Secondaire : 4e quart 18e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1864, daté par source

Auteurs Auteur : Turon Jules

Conducteur de travaux, actif dans la seconde moitié du XIXe siècle aux Eaux-Bonnes et aux Eaux-Chaudes.

, ingénieur (attribution par source (incertitude))

Le pont se compose d'une arche unique en maçonnerie implantée de part et d'autre du gave. Le tablier est localisé à plus de 30 mètres de hauteur. Par ses proportions, sa forme et son implantation sur une gorge escarpée, il est à rapprocher du pont Napoléon III de Luz-Saint-Sauveur.

Sur la rive gauche du gave, descend la cascade d'Enfer, traversée par les vestiges d'un petit pont de pierre sans garde-corps, aujourd'hui à peine perceptible. Au pied de la cascade se trouve une plate-forme, reliquat de l'ancienne usine électrique. Sur cette même rive, à l'entrée du grand pont, sont implantées deux maisons qui surplombent le cours d'eau et bordent la route. Celle de gauche se distingue par les boiseries sculptées de ses garde-corps de balcon. Un peu plus en amont, vers le virage de l'ancienne route de Goust, se situent les locaux abandonnés de l'ancienne maison Lanternier. Ces constructions font appel aux procédés vernaculaires, avec leur composition de moellons recouverts d'enduit et leurs toitures d'ardoises pyrénéennes.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit partiel

Toits

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Laruns , Route d' Espagne

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Pont d'Enfer

Cadastre: 2018 BE

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