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Brasserie Maigniaux, puis brasserie lyonnaise, puis Hohl-Seidenbinder, actuellement musée dit legs Fougerol et logements
Historique
Vers 1830, une brasserie est fondée rue Saint-Nicolas (actuelle rue Jules Sandeau), le long du ruisseau du Fot, à l'emplacement d'une ancienne tannerie visible sur le cadastre napoléonien. En 1869, la brasserie est exploitée par un certain Maigniaux. A la fin du 19e siècle, l'activité est reprise par un brasseur natif de Lyon, André Hohl. L'entreprise, sous la raison sociale de "brasserie lyonnaise", fabrique de la bière à partir de houblon et de malt d'orge, mais également des limonades, des sodas et des pains de glace. C'est sous la direction de Hohl que sont édifiés (sans doute à la toute fin du 19e ou au début du 20e siècle) les bâtiments connus par les cartes postales de la première moitié du 20e siècle. D'après ces documents, les ateliers de brassage étaient abrités par une maison couverte d'une toiture à longs pans, d'où émergeait une cheminée en brique et dont le pignon sud portait dans un cartouche l'inscription "brasserie". Elle était précédée, sur rue, d'un petit appentis en brique, dont la façade était animée par des motifs de croisillons et de larges baies en forme de losange. Un modeste jardin la séparait du logement patronal. Au début des années 1930, André Hohl prend pour associé l'industriel Georges Seidenbinder, d'origine alsacienne, déjà propriétaire d'une brasserie à Saint-Léonard-de-Noblat (Haute-Vienne) et connu pour avoir exercé la fonction de maire à la tête de cette commune (1876-1890). La société est dès lors exploitée sous la dénomination de "brasserie Hohl-Seidenbinder". Après le décès d'André Hohl, Georges Seidenbinder se retrouve en 1936 seul à la tête de l'établissement. Par ailleurs très investi dans la vie politique aubussonnaise (il occupe la charge de maire-adjoint aux côtés de Gabriel Tartary au début des années trente), il confère à la brasserie son plein développement, en commercialisant une spécialité à succès, appelée "Orange crusk" (sans doute une boisson gazeuse à partir d'eau et d'extraits de jus d'orange), vantée dans les dépliants de l'époque pour son caractère rafraîchissant. La fermeture de la brasserie est déclarée en 1940. Après la Seconde Guerre Mondiale, les ateliers de brassage sont détruits et vidés de leurs équipements. De nouveaux ateliers sont construits dans le style architectural des années cinquante - et ce dans l'optique d'accueillir une autre activité industrielle. Seul subsiste en état le logement patronal. Propriétaire d'une manufacture de tapis et de tapisseries située dans la même rue, aux numéros 57 à 65 (cf. IA23000558), Maxime Fougerol acquiert le site désaffecté, avec ses 1500 m2 d'ateliers et son logement patronal, en 1961. Il fait inscrire l'ensemble au catalogue de la Chambre de Commerce et d'Industrie de la Creuse, dans l'espoir de louer les bâtiments aux entreprises désireuses de s'implanter dans le département, mais sans rencontrer le succès escompté. Aussi décide t-il de reconvertir les locaux en vitrine commerciale du tissage en basse lisse d'Aubusson, en choisissant d'y exposer sa collection de tapisseries anciennes. Lors du décès de Maxime Fougerol, en 1992, sa veuve Marthe lègue à la commune d'Aubusson l'ensemble des bâtiments et la collection constituée, riche de 135 pièces. Dans sa séance du 2 décembre 2004, le conseil municipal accepte ce legs à l'unanimité et s'engage à en permettre l'accès au public. Les ateliers sont reconvertis, à l'étage, en galeries d'exposition.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 2e quart 19e siècle Secondaire : 3e quart 19e siècle Secondaire : 2e moitié 20e siècle |
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Description
Au nord de l'ancien jardin aujourd'hui transformé en cour, aligné sur la rue, subsiste le logement patronal de la brasserie. De plan carré, il se compose d'un étage carré et d'un étage de comble, construits en pierres de taille de moyen appareil revêtues d'un enduit ne laissant apparentes que les chaînes d'angle, sous un toit brisé en pavillon couvert d'ardoise. Son élévation antérieure, sur la rue Jules Sandeau, présente trois travées et une porte surmontée d'un fronton sculpté. Bandeau filant entre les niveaux, corniche moulurée, ainsi que linteaux et piédroits des baies traités en pierre de taille, constituent les seuls éléments décoratifs de cette façade très sobre. Les ateliers, disposés autour de la cour, offrent un plan régulier en U, avec un prolongement au sud. Ils comportent un étage carré, sous des toitures à longs pans couvertes de tuiles mécaniques. La structure porteuse de leurs bâtiments est en poteaux poutres de béton et les murs en moellons hourdis au mortier de ciment. Les élévations sont recouvertes d'un enduit ciment. Les planchers sont exécutés en béton armé. Le dessin des baies, presque carré, leurs appuis saillants, la composition en bandeaux verticaux et horizontaux des façades, ainsi que les garages intégrés, sont caractéristiques de l´architecture des années cinquante. L'étage de la partie sud des anciens ateliers a été aménagé en appartements, devancés par de larges terrasses en plaques de béton gravillonné.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan carré régulier, plan régulier en U |
Étages |
1 étage carré, étage de comble |
Élévations extérieures |
élévation à travées |
Couvertures |
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État de conservation |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA23000579 |
Dossier réalisé par |
Philippe Emmanuelle
Chercheur Inventaire, SRI Limousin de 2009-2012 |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Aubusson |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2010 |
Copyrights |
(c) Région Limousin, service de l'Inventaire et du Patrimoine culturel, (c) Ville d'Aubusson |
Citer ce contenu |
Brasserie Maigniaux, puis brasserie lyonnaise, puis Hohl-Seidenbinder, actuellement musée dit legs Fougerol et logements, Dossier réalisé par Philippe Emmanuelle, (c) Région Limousin, service de l'Inventaire et du Patrimoine culturel, (c) Ville d'Aubusson, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/5d05c892-d37a-4e08-89bc-ba6121e142a7 |
Titre courant |
Brasserie Maigniaux, puis brasserie lyonnaise, puis Hohl-Seidenbinder, actuellement musée dit legs Fougerol et logements |
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Dénomination |
brasserie |
Appellation |
brasserie Maigniaux, puis brasserie lyonnaise, puis Hohl-Seidenbinder |
Destination |
musée logements |
Parties constituantes non étudiées |
logement patronal atelier de fabrication cour |
Statut |
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Protection |
Site, secteur ou zone de protection : Zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager |
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Creuse , Aubusson , 34 rue Jules-Sandeau
Milieu d'implantation: en ville
Cadastre: 2007 AR 156