Église paroissiale saint Martin

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Ludon-Médoc

Le vocable de saint Martin indiquerait une implantation ancienne en lien avec le célèbre évêque de Tours, mais la mention Sainctus Martinus de Ludedon n'apparaît dans les textes qu'en 1398. L'église est rattachée à l'archiprêtré de Moulis.

Les vestiges les plus anciens sont les colonnes portant les arcades des deux premières travées de la nef. Les chapiteaux à larges tailloirs, dont un porte des fleurs de lys, attestent l'existence d'une nef romane pouvant remonter au 12e siècle.

En outre, les sarcophages exhumés sur le pourtour de l'édifice lors de fouilles menées en 1933 laissent supposer une emprise de la nef médiévale identique à aujourd'hui.

L'église est modifiée au 16e siècle, sans doute à la suite des Guerres de religion : un clocher avec assommoir est ajouté. Ses contreforts massifs sont engagés en partie dans les premiers piliers de la nef.

En 1612, le cardinal de Sourdis rattache à la Chartreuse de Bordeaux l'église paroissiale de Ludon qui devient, de facto, vicairie perpétuelle.

En 1660, le village subit un tremblement de terre, suffisamment inquiétant pour que le curé note que l'église est secouée, peut-être en partie endommagée, sans savoir si des travaux sont engagés par la suite.

Un plan terrier de la fin du 18e siècle représente précisément le monument, à savoir les contreforts, les 4 piliers de la nef, la porte sud et le clocher quadrangulaire ; une abside semi-circulaire avec annexes latérales termine le chevet de l'édifice. Un mur ouvert de 5 portillons clôture le cimetière situé autour de l'église ; un accès est ménagé à l'est pour rejoindre la cour du presbytère. Ce dernier s'appuie sur le mur du cimetière, tout comme un autre bâtiment au sud. Des jardins entouraient le presbytère au sud et à l'est. L'angle nord-est du mur de clôture est marqué par une construction quasi circulaire, pouvant correspondre à une tour.

À la fin du 18e siècle ou au début du 19e siècle, des travaux sont envisagés. D'une part, la façade occidentale est remaniée avec un mur écran formant un fronton triangulaire interrompu par les contreforts du clocher, d'autre part la construction d'une absidiole sur la façade latérale nord pour les fonts baptismaux, visible sur le plan cadastral de 1843. Par ailleurs, le chœur roman (?) est détruit et remplacé par un chevet plat.

En 1863, les fonts baptismaux sont déplacés à l'intérieur (une fenêtre est percée à la place pour régulariser la cohérence du mur nord) puis réaménagés définitivement en 1875, date peinte sur la clé de la voûte de l'arc. Le maître ouvrier ludonais Pierre Bracassac exécute la cuvette en pierre de Rauzan (Gironde).

En 1883, l'architecte bordelais Gaston Grelet aîné est chargé de la direction des travaux d'agrandissement et de la réfection des voûtes et des couvertures ; "l'entrepreneur de bâtisses" ludonais Gravier aîné se voit confier la réalisation. C'est à cette occasion que le chevet a été agrandi et la sacristie construite. Parallèlement à ces travaux, la réalisation d'une grande partie des vitraux est confiée à l'atelier du maître verrier Dagrand à Bordeaux (portant les dates de 1882 et 1883).

Au cours du 20e siècle, la couverture du clocher, autrefois en ardoise, a été recouverte de zinc.

Périodes

Principale : 12e siècle

Principale : 16e siècle

Principale : limite 18e siècle 19e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Secondaire : 3e quart 19e siècle

Dates

1863, daté par source

1875, porte la date

1883, porte la date

1882, porte la date

Auteurs Auteur : Grelet Gaston

Dit Gaston Grelet aîné, architecte domicilié à Bordeaux, 25 rue Ducau.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Dagrant ou Dagrand Gustave-Pierre

Peintre-verrier né à Bordeaux (51, chemin du Sablonnat) le 15 septembre 1839 et mort dans la même ville le 21 septembre 1915 ; fils de Jean Dagrant, plâtrier, et de Jeanne Sallette ; marié à Bordeaux, le 3 octobre 1863, à Jeanne-Eugénie Chartier, sœur de Jean-Georges Chartier, peintre-verrier. Il en eut sept enfants, dont trois peintres-verriers qui lui succédèrent, Maurice (1870-1951), Charles (1876-1938) et Victor (1879-1925), et une fille qui épousa Albert Borel, son principal collaborateur. Né Pierre-Gustave Dagrant, le verrier changea son nom en Gustave-Pierre Dagrand entre 1864 et 1889, avant de reprendre, par jugement du tribunal de première instance de Bordeaux du 19 juillet 1889, son nom d'origine avec la graphie Dagrant. D'abord actif à Bayonne (où ses parents possédaient une propriété), il y fonde un premier atelier en 1864, puis crée en 1873-1874 un second atelier à Bordeaux (7, cours Saint-Jean, actuel cours de la Marne), ville où il s'installe définitivement par la suite.

, maître verrier (signature)

L'église est située au centre du bourg, sur la place Jean-Jaurès. De plan allongé, elle se compose d'une nef à deux bas-côtés complétés par des chapelles, d'un chevet plat et d'une sacristie accolée au sud. À l'ouest, la façade occidentale comprend un clocher aux contreforts massifs qui viennent interrompre un mur-écran à fronton triangulaire. Un assommoir protège la porte d'entrée, le toit à l'impériale est couvert en zinc.

Les murs latéraux, nord et sud, sont scandés de 4 contreforts et percés de 4 baies en plein-cintre. Au sud, une porte murée à plate-bande est surmontée d'une croix en pierre ; au nord des traces de reprises au niveau de la première travée sont visibles, contre le mur se trouvent les vestiges de plusieurs sarcophages.

Le chevet plat forme un pignon à rampants décoratifs avec une croix en pierre en amortissement. Il est encadré de contreforts et ouvert par trois baies en plein cintre.

À l'intérieur, la nef est rythmée par deux travées principales dont les arcades en plein cintre naissent de piliers circulaires à chapiteaux sculptés. Les voûtes d'ogives de la nef et des bas-côtés sont supportées par des piliers aux chapiteaux à motifs floraux.

Les contreforts du clocher viennent s'intégrer aux deux piliers de la première travée et encadrent la tribune. Cette dernière, en bois, forme le tambour d'entrée et est éclairée par une baie cintrée.

Le bas-côté nord abrite les fonts baptismaux délimités par une petite grille en métal semi-circulaire. La clé de l'arcade est ornée d'une croix pattée et de la date de 1875. Des inscriptions latines ainsi qu'un oculus complètent l'ensemble.

Le bas-côté sud abrite une plaque commémorative de la première Guerre Mondiale, accompagnée de la réplique miniature en plâtre du monument aux morts. Cette dernière est offerte par l'auteur Edmond Chrétien en 1923.

Le chœur est en partie peint et se compose d'un maître-autel. Les vitraux du chœur et des chapelles latérales sont des réalisations de Dagrand dans les années 1880.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

    Revêtement : enduit

  2. Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse, zinc en couverture
Plans

plan allongé

Étages

3 vaisseaux

Couvrements
  1. voûte d'ogives
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : toit à l'impériale

Escaliers
  1. Emplacement : escalier demi-hors-oeuvre

Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Ludon-Médoc , place Jean Jaurès

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1843 A 1169, 2013 AL 147

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...