Presbytère

France > Nouvelle-Aquitaine > Dordogne > Auriac-du-Périgord

La plus ancienne partie décelable du bâtiment actuel, qui remonte peut-être à la seconde moitié du XVIe siècle ou à la première moitié du XVIIe, est le corps de logis occidental. De plan rectangulaire, celui-ci présente un niveau de cave en soubassement doté de poutres de rive sur corbeaux en pierre et d'une grande porte à l'ouest, à cadre chanfreiné ; au-dessus, le rez-de-chaussée en partie surélevé comprend encore dans la première de ses deux pièces un décor peint aux murs et sur les plafonds : il représente des caissons losangés ornés de motifs floraux.

L'initiative de l'importante campagne d'agrandissement et de réaménagement du presbytère qui suivit revient sans nul doute au curé de la paroisse, Jean Vézine de Larüe, curé de de 1727 à 1761, et membre d'une riche famille bourgeoise de Terrasson. En effet, le 17 février 1731, après de multiples tractations, celui-ci obtient du seigneur d'Auriac, le chevalier Louis Foucaud de La Besse, et de son épouse, Anne de Foucaud, le retour de la dîme de la paroisse dans le revenu de sa cure (BnF, coll. Périgord). Les travaux, probablement financés grâce à ces nouveaux revenus, ont consisté en l'agrandissement du corps primitif par un nouveau situé au même alignement à l'est, peut-être accompagné à son extrémité d'un grand pavillon (détruit au cours du XIXe siècle, mais figuré sur le plan cadastral de 1813). A la jonction avec le corps primitif, le nouveau comprend un escalier à rampes droites couplé à un vestibule traversant les desservant l'un comme l'autre. En outre, l'ancien logis a fait l'objet d'un vaste programme de réaménagement : nouvelle chambre boisée à alcôve et panneaux (à cuirs gaufrés ?) pour le curé précédée d'un salon à grand placard-buffet, petites cheminées à décor de coquille, etc. Par une mention dans un prix-fait du 5 juin 1756 pour de nouvelles cheminées au château de La Faye, on apprend que ces travaux ont été menés pour Jean Vézine de Larüe par Léonard Aubarbier, maître entrepreneur de Montignac, parfois qualifié d' "architecte" (1742) : "y faire [au château de La Faye] attenant la même [cheminée], avec les mêmes fassons et de la même grandeur que celle que ledit Aubarbier fit au sieur curé d'Auriac dans la chambre de sa nouvelle bâtisse". La construction de "[l]a nouvelle bâtisse" du curé d'Auriac et ses nouveaux aménagements sont donc intervenus entre 1731 et 1756.

En 1790, le presbytère est vendu comme bien national. Cinq ans plus tard, il doit servir d'école et de logement pour l'instituteur. Les anciennes dépendances presbytérales sont vendues peu après. En 1801, avec le Concordat, l'ensemble redevient le logement du curé. En 1856, l'architecte Vauthier, alors en charge de la restauration de l'église, intervient également au presbytère. Selon lui, les bâtiments de l'ensemble presbytéral "ont besoin de diverses réparations, dont la plus importante est l'exécution à neuf d'une partie des couvertures. Les écuries, bûchers et autres dépendances sont en mauvais état, et il est urgent de les reconstruire et de les réunir dans un seul bâtiment. L'emplacement le plus convenable à cet usage est celui qui borne la cour du côté du sud. Il comprendra un bûcher, une remise avec une écurie et grange à fourrage, la façade sera dans le sens de la longueur de la cour et fera face à celle du bâtiment d'habitation". Ces constructions ont aujourd'hui disparu.

Sans curé depuis 1959, la municipalité vend le presbytère. Le site est depuis une propriété privée.

Périodes

Principale :

Principale : 2e moitié 16e siècle, 1ère moitié 17e siècle (incertitude)

Principale : 2e quart 18e siècle (daté par source)

Auteurs Auteur : Vézine de Larüe Jean

Jean Vézine (+1761), sieur de Larüe (ou de Larue), prêtre, docteur en théologie (voir mention dans Bull. de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze, t. 42, 1920, p. 368-369), curé d'Auriac (1727-1761, AD Dordogne, Collection communale : registres paroissiaux, 1657-1792) et de La Dornac (1728-1759, AD Dordogne, 5 E 151/1 : registres paroissiaux, 1655-1792), chapelain de la chapelle Sainte-Anne en la paroisse de Coly (1735, AD Dordogne, B 1734), vicaire d'Eyrenville (1744-50, AD Dordogne, B 2127*, 2133* et 2143*).

, auteur commanditaire (attribution par travaux historiques (incertitude))
Auteur : Aubarbier Léonard

Maître entrepreneur de Montignac au XVIIIe siècle, qualifié parfois d'architecte : il travaille semble-t-il au château du Sablou à Fanlac avant 1742 (AD Dordogne. B 1736. Procès entre Armand-Gabriel Chapt, vicomte de Rastignac, chevalier, seigneur de Coulonges, Le Sablou et autres places, contre Pierre Mandral, dit Francoeur, et Léonard Aubarbier, dit Larivière, architecte, fol. 68), puis au presbytère d'Auriac et au château de La Faye.

, entrepreneur (attribution par source)

Le presbytère est construit au plus près de l'église afin de bénéficier des aménagements défensifs de cette dernière.

Erigé en moellon de calcaire et pierre de taille, le presbytère présente un long corps de logis qui s'étend d'est en ouest. Au centre domine un corps de bâtiment plus haut, à un étage carré couvert par un toit en pavillon. Cette partie du presbytère présente au rez-de-chaussée un vestibule d'entrée accessible par une porte située au sud, aujourd'hui côté jardin, ainsi qu'un escalier monumental menant à l'étage. Celui-ci se compose de deux volées droite bordées de balustres carrés rampants. A l'étage, il débouche au nord sur la passerelle menant à l'église, et au sud sur un corridor menant à une petite pièce (chambre de domestique ?) et à une chambre pourvue d'une cheminée.

Le corps de logis occidental comprenant un étage de soubassement en raison de la déclivité du terrain se compose de deux pièces. La première est un salon (ancienne salle ?) doté d'un sol en pisé et d'un plafond à poutres peint. La seconde pièce est la chambre du curé avec deux cheminées, dont une dans une alcôve aménagée avec des boiseries décorées. Les ouvertures de ces pièces sont en rez-de-chaussée surélevé au sud, côté jardin, et en premier étage au nord, du côté de la venelle. Les caves de l'édifice sont ainsi semi-enterrées, laissant apparaître quelques ouvertures au nord. La porte d'accès aux caves est creusée dans le pignon occidental. Ce mur-pignon est lié à une ancienne dépendance habitable à l'ouest par un portail cocher décoré d'une curieuse clef. L'accès au jardin et au puits couvert se fait par ce portail.

A l'est du vestibule, la cuisine présente un sol dallé de grandes pierres formant des hexagones concentriques. Le mobilier domestique est en place : une cheminée pourvue de sièges en pierre logés dans des niches, un évier et des placards. Cette pièce communique notamment à l'est avec un ancien appartement (celui du vicaire ?), en rez-de-chaussée et couvert d'un toit pentu protégé par de la tuile plate.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit partiel

  2. Mise en oeuvre : moyen appareil

Toits
  1. ardoise, tuile plate
Plans

plan rectangulaire régulier

Étages

sous-sol, étage de soubassement, 1 étage carré

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  2. Forme de la couverture : toit en pavillon

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier droit

    Structure : en maçonnerie

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Dordogne , Auriac-du-Périgord

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: Bourg

Cadastre: 1813 D2 636, 2015 D1 122

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