Demeure dite le Pinier, actuellement ferme équestre

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Chenac-Saint-Seurin-d'Uzet

Cette propriété occupe l'emplacement de plusieurs bâtiments mentionnés sur le plan cadastral de 1833. Le plus important se trouvait à la place de l'aile nord du logis et du chai qui lui est accolé au nord (aucune construction ne s'élevait à la place de l'aile sud du logis). Il s'agissait d'une maison qui appartenait à cette époque à Jean Brossard, demeurant au hameau de Chez-Foucher. Une dépendance occupait une partie de la cour à l'ouest (devant les actuelles écuries), et de petites maisons se situaient au nord de cette cour ; selon le cadastre, elles ont été transformées en dépendances en 1856.

En 1839, après la mort de Jean Brossard, ses biens ainsi que ceux de son épouse, Marie Morice, de leur fille, Elisabeth Brossard et de leur gendre, André Jousset, sont partagés entre les enfants de ces deux derniers, dont André Jousset, tonnelier au hameau de Chez-Foucher. Celui-ci reçoit notamment la propriété du Pinier qui ne consiste alors qu'en une simple maison avec des chais, une brûlerie, des toits à moutons et à volailles, un hangar et une petite écurie. Le partage concerne aussi de nombreuses terres et vignes, ainsi que des bois qu'André Jousset épous Brossard avait achetés en 1815 auprès du prince de Lorraine, en démembrement de l'ancienne forêt des Landes de Madion. Vers le milieu du 19e siècle, il est probable qu'André Jousset, tonnelier de profession, accroisse la fortune familiale grâce à la prospérité viticole de l'époque. Le cadastre indique en tout cas que l'ancienne petite maison héritée de son grand-père Brossard est reconstruite pour lui en 1855.

André Jousset décède au Pinier en 1876. Toujours selon le cadastre, le logis est agrandi en 1884 et 1886 pour le compte de son fils, Emile Jousset. Il prend alors sans doute son aspect actuel. Ses matériaux de construction, son décor intérieur et extérieur et son style architectural (utilisation de la brique et de la tuile mécanique, style des ouvertures, pignons découverts...) correspondent bien à cette fin du 19e siècle. La plupart des dépendances remontent probablement aussi à la seconde moitié du 19e siècle (elles ne figurent pas sur le plan de 1833), par exemple les deux pavillons qui encadrent l'entrée ainsi que la maison du gérant dans la cour est. Certaines dépendances peuvent toutefois contenir des éléments plus anciens (18e siècle), en particulier le chai au nord du logis, les écuries et les toits à l'ouest, et la grange à l'est. De même, le puits situé dans la cour sud semble être une oeuvre du 18e siècle : il a pu être amené ici depuis une autre propriété pour être remployé.

En 1932, selon le cadastre, le Pinier est acheté par Gaston Avrard. Les lieux abritent aujourd'hui un élevage équestre.

Périodes

Principale : 2e moitié 19e siècle

Dates

1855, daté par source

1884, daté par source

Auteurs Auteur : auteur inconnu,

Le domaine du Pinier est composé de deux ensembles de bâtiments, répartis autour de deux cours séparées par le logis. La cour à l'est est bordée à l'ouest et au nord par le logis, au nord-est par des dépendances (grange, étable), à l'est et au sud par un mur de clôture avec grille et portail à piliers maçonnés surmontés de vasques en fonte. La cour est accessible au nord par un autre portail qu'encadrent deux pavillons et qui ouvre sur une petite avant-cour. Les deux pavillons, identiques, sont couverts en ardoise et ornés d'une génoise double. Ils se prolongent vers l'ouest, à l'arrière du logis, par une grande dépendance à façade en pignon : il s'agit d'un ancien chai qui abritait aussi une distillerie, des cuves et un pressoir. L'angle sud-est de la cour est occupé par un autre pavillon qui servait de logement pour le gérant du domaine. Couvert d'un haut toit en ardoise, il comprend un étage accessible sur le côté par un escalier extérieur en pierre. Sur le côté ouest de la cour, tout près du logis, se situe un puits surmonté d'un édicule en pierre, orné d'arcades aveugles et couvert d'un toit bombé en pierre.

La cour ouest est bordée au nord par d'autres grandes dépendances, des écuries, couvertes d'un toit à croupes. Leur mur pignon côté est est couronné par une génoise et percé d'une grande porte charretière en arc surbaissé. Génoise et ouvertures en arc segmentaire ou en arc surbaissé marquent aussi le mur gouttereau sud. A l'ouest des écuries se situent des toits à porcs et à volailles, avec pigeonnier, le tout en ruines.

Le logis s'élève entre les deux cours. Il est constitué de deux ailes perpendiculaires. L'aile nord, aile principale, donne sur la cour est. Elle est couverte d'un toit à croupes, en tuile mécanique et à épis de faîtage en terre cuite. L'aile est construite en moellons de pierre calcaire, masqués par un parement en brique sur la façade sud et sur la partie haute de la façade nord. Cette aile comprend quatre niveaux. Le troisième est constitué d'un corps central encadré par des combles et surmonté par un autre comble formant un fronton. Ce comble est éclairé, au nord comme au sud, par un oculus, et son toit est surmonté d'une crête de faîtage. La porte au rez-de-chaussée, une porte-fenêtre, munie d'un balcon en ferronnerie, au premier étage, et le corps central du troisième niveau forme l'axe de symétrie de la façade, ordonnancée de manière très classique. La verticalité de l'ensemble est accentuée par des chaînages en pierre de taille et par les deux travées d'ouvertures de chaque côté de la travée centrale. Une corniche, un bandeau d'appui mouluré et un solin en pierre de taille ajoute de l'horizontalité. Toutes les ouvertures possèdent un encadrement harpé saillant qui se détache sur la brique rouge. De chaque côté du corps central, les combles sont éclairés par une lucarne en arc segmentaire et à ailerons, sommée d'une boule.

L'aile sud du logis, en retour d'équerre par rapport à la précédente, est elle aussi couverte d'un toit en tuile mécanique, avec la même crête de faîtage que l'aile nord, et avec cette fois des pignons découverts. Sa façade sur la cour est présente les mêmes caractéristiques que celle de l'aile nord (parement en brique, encadrements saillants, lucarne). Elle ne présente que deux travées d'ouvertures, sous une lucarne au comble. Sa façade sur la cour ouest est plus longue et plus sobre : un enduit gris remplace le parement en brique, entre quatre travées d'ouvertures. Le comble est percé de deux lucarnes identiques à celle de la façade est et à celles de l'aile nord. Cette aile sud du logis se prolonge par une buanderie, constituée d'un rez-de-chaussée et d'un comble percé, côté ouest, par une lucarne pendante. Le traitement des façades de cette buanderie est le même que pour l'aile sud du logis, avec notamment un parement en brique côté est.

L'intérieur de l'aile nord du logis se distingue par un décor raffiné. Au rez-de-chaussée, un vestibule central donne accès, de part et d'autre, à une grande pièce de réception dans laquelle se trouvent des boiseries et une cherminée en marbre. Au fond du vestibule, s'élève un élégant escalier tournant constitué, à chaque niveau, d'une volée double à montées parallèles puis convergentes et d'une seconde volée centrale. Cet escalier donne accès au premier étage, où se répartissent les chambres, puis au second étage, au troisième et aux combles où étaient situées les pièces réservées à la domesticité. D'autres pièces de logement et de service se répartissaient dans les deux niveaux de l'aile sud du logis.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Chenac-Saint-Seurin-d'Uzet , 8 rue du Pinier

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: le Pinier

Cadastre: 1833 A 333, 351 à 353, 363 à 367, 2009 OA 17, 18, 20

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