Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Lieu de conservation : Archives nationales, Paris

Côte : F 12 1482

ISBD/Commentaire :

An II : papeteries.

Lieu de conservation : Archives départementales de la Charente, Angoulême

Côte : S 403

ISBD/Commentaire :

Moulins de Chalonne à Gond-Pontrouve, usines Cordier, Mattard, Lacroix ; moulins de Saint-Cybard à Angoulême.

Lieu de conservation : Archives départementales de la Charente, Angoulême

ISBD/Commentaire :

Archives Atelier Musée du Papier d'Angoulême.

Mention : p. 11-54

ISBD/Commentaire :

André, Louis. " La papeterie charentaise au 19e siècle ". Fumées du Nil, n° 1. Angoulême, 1989.

Mention : p. 82

ISBD/Commentaire :

" Bardou, Broussaud, Bonfils et Cie succ. ". L'Illustration économique et financière, n° spécial, Charente, 1922.

ISBD/Commentaire :

Boissonnade, P. L'industrie du papier en Charente et son histoire. Ligugé, 1899.

ISBD/Commentaire :

Deme, G. L'industrie du papier à Angoulême et les industries qui s'y rattachent. Bordeaux, 1936.

ISBD/Commentaire :

Lacroix, Auguste. Histoire de la papeterie d'Angoulême suivie d'observations sur le commerce des chiffons en France. Paris, 1863.

ISBD/Commentaire :

Munier, Etienne. Essai d'une méthode générale propre à étendre les connaissances des voyageurs ou recueil d'observations. Paris, 1779.

Mention : p. 47-89

ISBD/Commentaire :

Peaucelle, Denis. " Si Saint-Cybard savait ça ". Fumées du Nil, n° 0. Angoulême, 1988.

ISBD/Commentaire :

Petite anthologie de la cigarette. Société Joseph Bardou et fils. S. l., 1949.

ISBD/Commentaire :

Rancogne, Badinet de. " Recherches sur l'origine des moulins à papier de l'Angoumois ". Bull. Soc. Archéol. et hist. Charente, 1878-1879.

ISBD/Commentaire :

Tiffon, Maurice. L'industrie du papier à Angoulême. Angoulême, 1909.

ISBD/Commentaire :

Touzaud. L'organisation sociale des papeteries d'Angoulême. Angoulême, 1884.

Mention : p. 167-205

ISBD/Commentaire :

Van Riesen, Wulf. " Les débuts de la papeterie charentaise ". Bull. et Mém. Soc. Archéol. et Hist. Charente, 1985.

VIe siècle : La grotte où vit Eparchius, ermite devenu saint Cybard.

Jusqu'en 1791 : Abbaye de Saint-Cybard. Sur la Charente : 3 moulins à blé et un à " foulon ".

1791 : Acquisition par le sieur Gratereau qui y installe, notamment, un moulin à papier.

1809 : Le moulin à papier est acquis par Marc Joubert.

1812 : Le moulin à papier est acquis par Pierre Laroche aîné.

1819 : Le moulin à papier est acquis par Antoine Lacroix.

1833 : Antoine Lacroix crée la Société Lacroix Frères, propriétaire d'une partie des bâtiments.

1833 : Cordier installe dans un des bâtiments son usine élévatoire, Service des Eaux.

1835 : Les frères Lacroix transforment le moulin en usine à papier.

1836 : La ville d'Angoulême acquiert le Service des Eaux de Cordier.

1837 : Cordier installe sur l'Ile de Saint-Cybard une fonderie.

1846 : Mattard, propriétaire d'une partie du site, fabrique des pointes métalliques.

1854 : Lacroix Frères achètent le bâtiment " Mattard ".

1866 : Léonide Lacroix s'installe " rampe du Palet " pour façonner du papier à cigarettes (le " Riz La + ").

1869 : Construction de la passerelle métallique située en aval du bâtiment-pont.

1885 : Faillite de la Société Lacroix Frères.

1887 : Acquisition des bâtiments par MM. Chevassu et Galot qui mettent en location à :

1887 : Forestier et Brouillet,

1901 : Adolphe Lacroix (fabricant de papier à cigarettes pour les Papeteries Bardou).

1906 : Léonide Lacroix quitte la rampe du Palet.

1907 (?) : Installation de l'Imprimerie Veyret qui devient plus tard Charbonnaud.

1910 : Arrêt de la papeterie de Saint-Cybard.

1918 : Achat de la papeterie de Saint-Cybard par la Société des Papeteries Geoffroy à Malaucène (Vaucluse).

1919 : Achat de la papeterie de Saint-Cybard par la Société Bardou-Broussaud-Bonfils qui devient en 1924 la Société des papiers à cigarettes J. Bardou-Le Nil.

1919 : Acquisition du Service des Eaux et des anciens Abattoirs par la Société Bardou-Broussaud-Bonfils.

1930 : Acquisition de la fonderie de Saint-Cybard par la Société des papiers à cigarettes J. Bardou-Le Nil.

1970 : Arrêt de la machine à papier (31/12).

1977 : Fermeture de l'Imprimerie Charbonnaud.

La Papeterie de Saint-Cybard a été bâtie sur remplacement des moulins de l'antique Abbaye de Saint-Cybard. Sa transformation en papeterie date du cours du siècle dernier. Durant l'exploitation de MM. Lacroix Frères, d'heureuses améliorations avaient été apportées à la fabrication des papiers à lettres et banknotes, et ils créèrent alors la marque Lacroix Frères, qui est restée la propriété de la Société Bardou, Brousaud, Bonfils et Cie.

M. Adolphe Lacroix ayant remarqué la pureté dans les papiers Lacroix frères, due à la limpidité des eaux de la Touvre qui se mêlent à celles de la Charente, aux portes mêmes d'Angoulême, inaugura dans cette usine la fabrication du papier à cigarettes. Peu après, il céda cette usine à MM. Eugène Bardou & Cie, successeurs de la Maison Joseph Bardou & Fils, et spécialisée dans la fabrication du papier à cigarettes. Cette dernière a pris un nouvel essor quand M. Edouard Broussaud, qui, depuis 1890, s'était consacre uniquement à la fabrication des papiers à cigarettes, a apporté ses connaissances et son activité à la nouvelle Société. Après la guerre, M. Eugène Bardou avait besoin d'un associé, ne pouvant plus compter sur ses descendants pour poursuivre son œuvre, la guerre lui ayant demandé le sacrifice de ses deux fils qu'il avait élevés à l'école de l'Honneur et du Devoir.

L'usine de Saint-Cybard présente cette particularité assez rare dans notre industrie, de fabriquer et de façonner ses produits, c'est-à-dire de traiter ses matières premières pour la fabrication du papier, et de le transformer ensuite dans l'état même où il est livré au consommateur.

Cette situation privilégiée est due à la position de l'usine bâtie en travers du bras principal de la Charente. Elle y puise à discrétion l'eau nécessaire à la fabrication ; placée, d'autre part, en pleine ville d'Angoulême, elle jouit de toute facilité pour le recrutement du nombreux personnel nécessaire aux travaux du façonnage. Peu éloignée enfin de la gare d'Angoulême, elle profite de communications exceptionnelles, puisqu'elle peut aussi utiliser la Charente navigable qui lui donne déjà une force hydraulique considérable s'ajoutant à l'énergie électrique et à la vapeur.

Qui ne connaît le papier à cigarettes popularisé par l'image et par l'affiche avec son éléphant, et sa fameuse devise : " Je ne fume que le Nil ".

Le NIL est la marque principale pour la France et nos colonies, mais la Maison offre également aux fumeurs son excellent papier à cigarettes dans un étui métallique breveté " ZED " dont la création est due à M. Edouard Broussaud, gérant en chef de la Société.

L'usine de Saint-Cybard est doublée par les grands ateliers de façonnage de Perpignan, employant près de trois cents ouvrières et ouvriers.

L'exportation des papiers en rames et bobines et de certaines spécialités en cahiers, tels que : le Goudron de Norvège, l'Alquitran, l'Alcatrao, et les marques Arroz dulce, Chorrito, Mascotta, Pectoral, etc., absorbent une grosse part de la production des machines à papiers déjà installées, auxquelles va s'ajouter avant peu une nouvelle machine de grande largeur : 2 m 10, munie de tous les derniers perfectionnements.

C'est grâce à l'ancienneté de la Maison, fondée en 1849, la première, peut-on dire, qui ait exporté, et à la connaissance approfondie des langues et des peuples étranger qu'il a presque tous vus, que M. Eugène Bardou a établi aux confins du monde des relations amicales, dont la loyauté commerciale et la perfection industrielle de Ia Société maintiennent la fidédité.

De nombreuses distinctions : 138 médailles ou diplômes (Grands Prix, Hors Concours, Membre du Jury) sont venues, avec la Légion d'honneur, récompenser M. Eugène Bardou de son intelligente activité.

Le domaine colonial français de l'Afrique du Nord est aussi tributaire de nos produits. Il est bon de dire enfin que, dans l'usine du NIL, les questions sociales sont au premier rang des préoccupations des chefs de l'entreprise. Tout récemment, a été acquis par la Société un grand domaine situé à quelques centaines de mètres de l'usine de Saint-Cybard, où ont été créés près de deux cent jardins ouvriers, au milieu desquels un avenir prochain verra s'élever des cités ouvrières.

Cette sollicitude des patrons papetiers est traditionnelle en Charente, où les ouvriers, papetiers de père en fils, et connaissant tous les secrets de leur métier, ont porté au plus haut degré le renom de cette industrie française dont le berceau est la Charente.

Dans l'ensemble de ses deux usines d'Angoulême, la Société Joseph Bardou et Fils dispose actuellement de cinq machines à papier, ce qui lui fait prendre rang, dans ses spécialités, parmi les papeteries les plus importantes du monde.

Deux de ces machines travaillent sur des largeurs utiles d'environ 2 mètres ; les trois autres sur des largeurs de 135 à 140 centimètres.

Pour alimenter ces machines, chacune des usines dispose d'une série très variée de " piles ", qui permettent la fabrication d'un important tonnage de pâtes : (piles laveuses, effileuses, blanchisseuses et raffineuses.) Des raffineurs coniques à grande vitesse, récemment installés, permettent de régler l'arrivée de la pâte à chaque machine dans les conditions les meilleures. Des chaudières modernes - dont un groupe récemment acquis pour l'utilisation du mazout - fournissent vapeur et force motrice. Un très important appareillage électrique met en œuvre la force motrice demandée à la Charente ou au secteur.

Mais il ne suffit pas de fabriquer pâtes et papier. II faut ensuite transformer ce papier pour en faire les cahiers, rames, bobines dont nous parlerons plus loin. Le matériel d'apprêt et de transformation, très moderne et varié, comprend :

- une gamme complète d'enrouleuses, bobineuses, filigraneuses, calandres, prenant le papier " en l'état " pour en faire des rames ou des bobines, qui pourront, si besoin est, être calandrées, filigranées, etc..

- un outillage de façonnage destiné à la fabrication des cahiers de papier à cigarettes : gommeuses, machines à enchevêtrer qui découperont les bobines gommées en petites feuillettes imbriquées les unes dans les autres ; machines à imprimer, destinées à l'impression et au découpage des couvertures souples ou cartonnées ; encarteuses, qui assembleront à une couverture un bloc de feuilles enchevêtrées et une lamelle de carton pour en faire ces cahiers multicolores destinés au fumeur ; machine à feuillettes ; machines à fabriquer les tubes carton - une des machines les plus larges qui existent en France pour cette spécialité - etc.

A chaque stade de la fabrication et de la transformation, tous ces papiers sont contrôlés par des laboratoires munis des appareils français et étrangers les plus perfectionnés.