Stèle funéraire (cippe) des époux Domenger

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Mugron

La nouvelle église de Mugron fut construite à l'initiative et aux frais de Bernard-Roch Domenger (1785-1865), le plus riche propriétaire de la commune, dont il fut aussi le maire (de 1834 à sa mort) et le conseiller général (de 1851 à 1864). Après la mort de ce notable le 14 avril 1865, c'est à sa veuve, Blanche d'Antin (1805-1899), elle-même issue de l'une des principales familles mugronnaises, qu'il revint d'achever les travaux de l'édifice et de le meubler. La dépouille de Bernard Domenger fut inhumée dans un premier temps à la chapelle du cimetière communal mais, dès le jour des funérailles, le curé doyen Bourrus et le président des marguilliers, le juge de paix Batistant, "se préoccupèrent d'obtenir la permission de transférer ses restes mortels dans la nouvelle église" encore inachevée. Malgré l'interdiction réitérée du ministère de l'Intérieur (appuyée sur le décret impérial du 23 prairial an XII), la translation du corps dans un caveau ménagé sous l'abside se déroula dans une semi-clandestinité, "sur l'avis de personnes haut placées, et toutes précautions de salubrité publiques (sic) ayant été prises [...], sans bruit, sans apparat, sans cérémonie", quelques semaines avant la consécration de l'église (2 décembre 1866).

Ce n'est qu'un 1870 que la commune, la fabrique et Mme Domenger firent ériger l'actuel monument funéraire par le marbrier et sculpteur Léon Géruzet (1829-1904), successeur en 1856 de son père Aimé à la tête de la maison familiale à Bagnères-de-Bigorre. Le choix de Géruzet fut sans doute conforté, sinon occasionné, par son mariage en 1868 avec Marie-Émilie de Monck d'Uzer (1839-1915), fille de Marie-Catherine de Brun, elle-même issue d'une autre famille notable de Mugron et lointaine cousine des D'Antin. L'autorisation d'inhumation ayant été étendue à Mme Domenger, celle-ci fut ensevelie à son tour auprès de son mari en décembre 1899.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1870, daté par source

Auteurs Auteur : Géruzet Pierre Léon

Membre d'une famille de marbriers active à Bagnères-de-Bigorre au XIXe siècle. La maison, fondée en 1836 par Aimé Géruzet, d'origine rémoise (Reims, 24.2.1799 - Bagnères-de-Bigorre, 7.9.1874), puis reprise en 1856 par son fils Pierre Léon (Bagnères, 12.6.1829 - Bagnères, 8.4.1904), exploitait dix-sept carrières pyrénéennes et possédait des succursales à Bordeaux (6, place des Quinconces) et à Bayonne (33, route d'Espagne). Elle produisait, outre du mobilier religieux, des meubles civils, des revêtements muraux, des monuments, des bassins et fontaines. Le fils du fondateur et de Marie Anne Amélie Costallat, Léon Géruzet, épousa en premières noces, le 26 janvier 1856 à Bordeaux, l'Américaine Adélaïde Marie Morton (New York, 19.12.1833 - Bagnères-de-Bigorre, 14.4.1857), fille de René Alfred Morton et d'Hepza Hobson, et en secondes noces, le 24 juin 1868 à Bagnères, Marie Émilie de Monck d'Uzer (Mugron, 9 septembre 1837 - Bagnères, 3 janvier 1915), fille du vicomte Clément de Monck d'Uzer (1803-1877), maire de Bagnères-de-Bigorre (1848-1870), et de Marie-Catherine de Brun (1814-1900).

, marbrier (attribution par source)
Personnalite : Domenger d'Antin Marie Hypolite dite Blanche

Marie Hypolite, dite Blanche d'Antin (Mugron, 25 fructidor an XIII / 12 septembre 1805 - Mugron, 7 décembre 1899), fille aînée de Pierre Jean-de-Dieu d'Antin (Mugron, 8 mars 1770 - Mugron 22 novembre 1844), baron de Sauveterre (Hautes-Pyrénées), maire de Mugron, préfet des Basses-Pyrénées, et de Marie-Victoire de Castelnau (Mugron, 30 octobre 1768 - Mugron, 4 mars 1847) ; épouse à Mugron, le 12 novembre 1832, Bernard-Roch Domenger, conseiller général des Landes (1785-1865), dont elle n'eut pas d'enfant. Bienfaitrice de l'église de Mugron et de nombreuses paroisses de la Chalosse et du Tursan.

, commanditaire (attribution par source)
Lieux d'exécution

lieu d'exécution

Stèle de plan carré, cantonnée de colonnettes portant des arcs brisés ; décor en bas relief dans la masse, souligné de dorure ; inscriptions gravées et dorées.

Catégories

marbrerie

Structures
  1. plan, carré
  2. élévation, droit
  3. colonne, 4
Matériaux
  1. Matériau principal : marbre uni

    Mise en oeuvre : blanc

    Techniques : décor en bas relief, décor dans la masse, gravé, doré

Dimensions
  1. Type de mesure : h

    Valeur : 144

  2. Type de mesure : la

    Valeur : 38

Iconographie
  1. Caractère général : ornementation

    Thèmes : croix, ornement à forme architecturale, colonnette, arc brisé, quadrillage, ornement à forme végétale


Précision sur l'iconographie :

La stèle est cantonnée de fines colonnettes à chapiteau feuillagé supportant des arcs brisés à intrados trilobé fleuronné, dont les écoinçons sont sculptés en bas relief de branches de vigne, de chêne, de liserons ou de pavots (?) sur fond doré. Les deux faces de la stèle qui ne portent pas d'épitaphes sont gravées d'un quadrillage losangique doré. La corniche est sculptée d'une frise de feuilles d'eau en bas relief et le couvrement à quatre pans, d'écailles. Une croix grecque pattée en ronde bosse, sur socle mouluré en quart-de-rond, amortit le couvrement.

Inscriptions et marques
  • épitaphe, latin, gravé

Épitaphes en lettres gothiques gravées et dorées sur deux faces du monument.

Face sud : Hic jacet / Bernardus Rochus / Marie DOMENGER / qui, dùm viveret, piè motus / ergà Deum et confides / suos totam ad istius / Ecclesiae constructionem / suppeditavit cum insigni / liberalitate pecuniam. / Septuaginta et novem / annos natus obiit in / osculo Domini die / Parasceue sancta 14 / aprilis 1865 / Requiescat in pace. [traduction : Ci-gît Bernard Roch Marie Domenger, qui, quand il vivait, animé d'un pieux élan envers Dieu et mettant sa confiance en Lui, finança de ses deniers la construction de cette église avec une générosité admirable. Il mourut à soixante-dix-neuf ans, dans le baiser du Seigneur, le vendredi saint 14 avril 1865. Qu'il repose en paix.]

Face nord : Hic jacet / Maria Blanche Hippolyte / d'ANTIN / Bernardi Rochi Mariæ / DOMENGER / uxor, / meritò laudibus elata mulier / cujus liberalitate / innumerorum sublevata egestas, / multi instituti clerici, / fundata monasteria, / ad fastigium ducta Ecc. exstructio, / acta omni modo iis, ad quos spectat, / fovendæ pietatis facultas. / Ipsâ domi, / more monialium vitam agente, / victu parco, ornatu modesto, / corpus flagellis domare solitâ, / obiit / die VII Decembris / anno MDCCCXCIX. / annus nata XCV. / Sit illi Deus / merces magna nimis ! [traduction : Ci-gît Marie Blanche Hippolyte d'Antin, épouse de Bernard Roch Marie Domenger, femme digne de grands éloges, dont la libéralité soulagea d'innombrables indigents, installa de nombreux prêtres, fonda des monastères, mena à terme la construction de cette église de toutes les façons et dans tous ses détails, soutenue par la puissance de sa piété. Elle menait une vie cloîtrée à la façon des religieuses, sobre dans sa nourriture, modeste dans son habillement et habituée à dompter son corps par le fouet. Elle mourut le 7 décembre 1899 à l'âge de quatre-vingt-quinze ans. Que Dieu soit aussi sa récompense !]

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Mugron

Milieu d'implantation: en village

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