Historique
L'antique abbaye de chanoines augustiniens, qui servaient aussi d'église paroissiale, jugée trop proche de la citadelle, est partiellement détruite lors de la recomposition des fortifications de la ville par Pagan en 1652. La paroisse et les chanoines étant dépourvus de lieu de culte, une chapelle est d'abord établie en 1654 à proximité de l'ancienne abbatiale. A la suite de démarches réitérés des religieux, la reconstruction de la nouvelle église est décidée à l'écart de la citadelle, dans l'ancienne rue Jean Eymier, à mi-pente sur le versant de la colline du Monteil. Selon l'abbé Bellemer, les plans de l'église auraient été établis par Pierre Michel Duplessy, architecte du roi, hypothèse des plus probables eu égard à ses autres réalisations documentées, à Blaye et ailleurs, dans la seconde moitié du 17e siècle. La première pierre est posée le 22 août 1667. L'ensemble du sanctuaire voûté et le transept avec les chapelles paraissent avoir été réalisés dans un premier temps. Un paiement intervient en 1683 au maître maçon Jean Patron, pour le "parachèvement et la couverture de la nouvelle église". L'édifice, inachevé, est béni et ouvert au culte le 18 novembre 1684. La nef est alors couverte d'une charpente lambrissée et les clochers initialement projetés étant interdits par l'autorité militaire, seul celui du côté sud, très bas, est édifié (en dépit de la représentation du plan-relief de 1703, qui montre les deux clochers et une façade à fronton). Une tribune en fer dans l'église "pour y placer le corps de ville" est mentionnée dans les registres de délibération de la jurade en 1763.
L'édifice est dépavé durant la Révolution, afin d'employer le matériau pour fournir du salpêtre, et sa couverture est en mauvais état par défaut d'entretien. Il est remis en état au moment de la reprise du culte vers 1798, à l'initiative de l'abbé Siozard ; le maçon Antoine Cureau est notamment cité à cette occasion. Des objets du culte et ornements sont acquis par le nouveau curé en 1803, alors que la cloche est bénie en avril 1804. Un projet de construction de la façade et de réparation du maître-autel est envisagé en 1811, mais non réalisé pour cause d'insuffisance des revenus de la fabrique.
Le projet de restauration et d'achèvement de l'église, établi par l'architecte bordelais Jules Mondet en 1885, n'est finalement approuvé par la commission des bâtiments civils qu'en août 1889. Les travaux de reconstruction de la façade, de voûtement de la nef, de création de tribunes sur les chapelles de la travée droite du chœur et de réfection de la charpente sont entrepris dès lors, avec l'établissement de nouveaux piliers pour soutenir la voûte et harmoniser l'ensemble. Le chantier est réalisé par l'entrepreneur Berlureau, de Saint-Mariens. Les vitraux sont fournis par l'atelier de G.P. Dagrant et l'édifice est également remeublé dans les années 1890. En 1911, la décoration de la chapelle du Sacré-Cœur est effectuée par le peintre décorateur Terral.
L'église a été consacrée le 16 juillet 1939 par Mgr Feltin, archevêque de Bordeaux.
Détail de l'historique
Description
L'édifice est précédé d'un parvis et d'une étroite place latérale au sud. De plan en croix latine, il comporte une nef unique de trois travées, un transept, une travée droite avec chapelles latérales surmontées de tribunes et un chœur flanqué de petits collatéraux, entre deux sacristies.
Le chœur est voûté d'arêtes et les collatéraux sont en berceau et cul-de-four. Les sacristies sont également voûtées, de voûtes plates au sud ; chacune dispose d'un escalier en vis donnant accès aux tribunes, et, pour celle située au sud, au clocher. Le transept est éclairé de baies jumelées surmontées d'un motif en cœur. Les piliers de la large nef, séparés de la paroi murale par un étroit passage et formant des contreforts intérieurs, assurent la retombée de puissants doubleaux soutenant les voûtes d'arêtes. Les trois travées sont éclairées de baies en arc plein-cintre.
La façade en pierre de taille reflète l'organisation interne : la partie centrale en léger ressaut est encadré de pilastres jumelés soutenant l'entablement par un arc en anse-de-panier surmonté d'un fronton. Le portail, à encadrement mouluré et couvert d'une plate-bande avec agrafe saillante, est surmonté par un triplet de baies en plein-cintre. Les parties latérales sont occupées par une table décorative en fort relief au premier niveau, et d'une niche dans le registre supérieur.
La toiture à longs pans est à pignon découvert en façade et croupe polygonale sur le chevet. Le clocher est couvert en appentis.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan en croix latine |
Étages |
1 vaisseau |
Couvrements |
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Couvertures |
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Escaliers |
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Décors/Technique |
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Décors/Représentation |
Précision sur la représentation : Peintures de la voûte du chœur : une croix dans une couronne de feuillage, surmontée d'une étoile à six branches rayonnantes. Collatéral nord (peintures dégradées) : décor de fausses tentures alternant couronne d'épines avec les trois clous et croix portant un cœur, frise végétale, tentures semées de fleurs de lys et d'autres fleurs, sur lesquelles, de chaque côté sur les murs, se trouvent trois fois les instruments de la Passion, entourant le calice et l'hostie ; Agneau Pascal sur le cul-de-four, au-dessus d'un phylactère avec inscription : "Cor Jesu sacerrimum, miserere nobis" ; voûte divisée par une grande croix. Entrée de la chapelle : frise végétale, avec angelots à mi-hauteur et chrisme au sommet de la voûte. Sur le pan de mur du fond à gauche, une lancette à motifs végétaux. Décor sculpté de la façade : le registre supérieur est occupé par deux cuirs découpés en symétrie, contenant une ancre pour celui de gauche et un cœur enflammé pour celui de droite. Un troisième cuir découpé au centre du fronton comporte les lettres SR (pour saint Romain). Le fronton décoré de volutes sur les rampants est couronné d'une croix. |
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA33004533 |
Dossier réalisé par |
Beschi Alain
Chercheur et conservateur du patrimoine au sein du service du patrimoine et de l'Inventaire en Aquitaine, puis Nouvelle-Aquitaine (1994-2023). |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Estuaire de la Gironde (rive droite) |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2010 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Conseil départemental de la Gironde |
Partenaires |
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Citer ce contenu |
Église paroissiale Saint-Romain, Dossier réalisé par Beschi Alain, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Conseil départemental de la Gironde, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/752084c0-b972-44b4-9d3b-bacd081120e6 |
Titre courant |
Église paroissiale Saint-Romain |
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Dénomination |
église paroissiale |
Vocable |
Saint-Romain |
Statut |
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Intérêt |
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- permalien : Plan et coupe de l'église Saint-Romain en 1880, document en ligne sur le site des Archives départementales de la Gironde
- permalien : Coupe longitudinale et facade latérale en 1880, document en ligne sur le site des Archives départementales de la Gironde
- permalien : Projet de restauration de l'église Saint-Romain (1885-1889), documents numérisés sur le site des Archives départementales de la Gironde
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Blaye , rue Saint-Romain
Milieu d'implantation: en ville
Cadastre: 2015 AR 142