Château Desmirail, ancien domaine de Port-Aubin

France > Nouvelle-Aquitaine > Margaux-Cantenac

L'appellation Desmirail correspond à un domaine appartenant à Jean-Baptiste Desmirail, avocat puis président au Parlement de Bordeaux au milieu du 18e siècle, dont le vignoble se trouve dans la commune de Margaux. Le nom Desmirail n'est associé au domaine de Cantenac qu'au 20e siècle.

Il s'agit du domaine de Port-Aubin, dont le toponyme est mentionné sur la carte de Belleyme (2e moitié du 18e siècle), dans les palus de Cantenac et de Labarde.

Deux bâtiments de même longueur, disposés parallèlement, figurent sur le plan cadastral de 1826 du bourg de Cantenac. Ils appartiennent alors à un négociant bordelais, Brown.

Dans les éditions de Cocks et Féret, à partir de 1850, le domaine porte le nom Port-Aubin avec l'indication "chais au bourg" et "vignes de palus", appartenant à Alfred Gaigneron Jollimon de Marolles (1801-1873). Ce dernier, marié à Elisa Lawton, acquiert le domaine en 1841 : il comprend alors 85 journaux de vignes, 23 journaux de prairies, "bonne maison d'habitation", "vastes cuviers et chais", grange et étable évalués à 173 400 f. Il y réalise des transformations, notamment la construction d'un chai dans le prolongement du bâtiment sud. Ce bâtiment est représenté sur un plan de 1856.

Un document daté 1874 donne les dimensions des bâtiments existants, chais, cuvier et maison et corps de logis en face du chai et du cuvier.

A la fin des années 1880, le domaine est acquis par la famille Pereire, déjà propriétaire du château Palmer voisin. C'est peut-être elle qui engage l'agrandissement et la restauration du cuvier : il semble qu'il ait été doublé d'un second vaisseau à l'est ; il est peut-être équipé à cette époque d'un niveau de plancher et les façades sont reprises avec des ouvertures en brique et pierre et des frontons sculptés. Ces transformations ont peut-être été réalisées en 1894, date inscrite dans le sol cimenté du cuvier.

En 1938, le château Desmirail à Margaux est démembré : la moitié des vignes et la marque commerciale Desmirail sont vendues à la Société Civile Pereire. La marque disparait un temps et c´est en 1981 que Lucien Lurton reconstitue le domaine en réutilisant la marque Desmirail. Entre 1982 et 1984, les logements sont transformés en "château" par les architectes bordelais Michel Garros et Jean-Louis Canouët.

La cour est accessible par un portail monumental à colonnes en marbre rose et grille en ferronnerie, datant probablement du 18e siècle, et remployé.

Périodes

Principale : limite 18e siècle 19e siècle

Principale : milieu 19e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Secondaire : 4e quart 20e siècle

Dates

1894, porte la date

1894, daté par source

Auteurs Auteur : Garros Michel

Dynastie des Garros : Louis-Michel (ou Michel-Louis) Garros (1833-1911) installe son agence au 14 rue Lecoq à Bordeaux. Son fils Alexandre (1867-1953) prend sa suite, suivi par son propre fils Louis (1895-1956) son frère Marcel (1898-1956) associé. Michel, fils de Marcel, né en 1923, succède à son oncle et à son père (arrête son activité en 1993, mort en 2017) ; fait la dation des archives de l'agence -133 ans- en 1997 aux archives municipales de Bordeaux.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Canouët Jean-Louis

Domicilié au début des années 1960 au 30, cours de l'Intendance à Bordeaux, puis au 16, rue Lecocq.

[notice documentaire dans la base Agorha : permalien http://www.purl.org/inha/agorha/002/155923]

, architecte (attribution par source)

La propriété située dans le bourg, se compose d´anciens logements d'ouvriers transformés en "chartreuse" et des bâtiments de vinification. Ces deux ensembles sont disposés parallèlement formant une cour fermée par un muret en pierre, une grille et un portail soutenu par deux piliers en marbre rose. Un bâtiment situé de l'autre côté de la route abritait probablement des dépendances agricoles (étable ou écurie, grange). Le bâtiment ouest était composé d'une série d'unités d'habitation pour les ouvriers du domaine, comme le montre une photographie avant les travaux menés en 1982-1984. En l'absence de "château", ces logements d'ouvriers ont été transformés à la fin du 20e siècle en "chartreuse". Percée de 10 ouvertures, la façade sur cour, entièrement remaniée, a été dotée d'un avant-corps de trois travées surmonté d'un fronton triangulaire. La façade postérieure conserve des ouvertures anciennes, notamment des baies en arc segmentaire. Le pignon du bâtiment, au nord, présente un solin de mur, un niveau traité en moellons rustiques, un bandeau médian, un niveau enduit avec table décorative, surmonté d'une corniche et d'un niveau d'attique avec tables décoratives en pierre de taille et en brique, fronton triangulaire et amortissements. Les chaînes d'angle alternent brique et pierre. Les bâtiments à l'est de la cour se composent du cuvier avec les chais dans le prolongement ; l'ancienne tonnellerie a été convertie en salle de dégustation.

Le pignon nord témoigne de l'organisation en deux niveaux du cuvier, de type médocain. Le niveau inférieur qui abrite les cuves est traité par un solin de mur et un appareillage de moellons rustiques. Le niveau supérieur est percé d'ouvertures aux encadrements brique et pierre, notamment deux larges baies qui permettaient de charger la vendange directement par le haut des cuves. Chacune de ces baies forme pignon en pierre de taille, avec tables décoratives et bas-reliefs sculptés de motifs de vigne et de raisin. Un garde-corps d'attique couronne la façade, portant au centre une table avec l´inscription : CHATEAU DESMIRAIL. Le vaisseau oriental, plus étroit, est probablement venu se greffer à un vaisseau préexistant.

La façade sur cour du cuvier s´élève sur deux niveaux et s´articule en sept travées. Les baies du rez-de-chaussée sont rectangulaires, celles de l´étage en plein-cintre, avec un encadrement en pierre de taille orné d´une agrafe en ressaut. La troisième et la cinquième travée sont traitées en avant-corps formant pignon, soulignées par des chaînes d'angle alternant brique et pierre de taille. Au-dessus de la corniche, les frontons triangulaires sont percés d'oculus encadré également de brique et de pierre. Les portes sont en arc surbaissé, surmontées de fenêtres en plein-cintre, l'ensemble étant inscrit dans un arc plein-cintre dont les claveaux sont en bossage.

A l'intérieur, le niveau de plancher, aménagé au-dessus des cuves en bois et soutenu par les colonnes en fonte, est conservé ; le bâtiment est doté d'une charpente en bois à entrait retroussé, avec jambettes reposant sur des consoles en pierre et aisseliers.

Le chai en rez-de-chaussée, dans le prolongement et formant un décrochement dans l'alignement des façades, est ouvert de 20 petites baies rectangulaires et de deux portes. La façade sud du bâtiment est composée des pignons de deux bâtiments, qui témoignent de leur agrandissement. La différence de traitement des maçonneries montre deux campagnes de construction.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse
Étages

en rez-de-chaussée, étage de comble

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Partie de toit : croupe

Typologie
  1. cuvier médocain
Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : vigne


Précision sur la représentation :

Le fronton est sculpté de pampres de vignes et d'un médaillon portant les initiales D et L.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Margaux-Cantenac

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1826 (B 1, 2), 2009 (B 200, 201)

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