Hôtel de France

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Eaux-Bonnes

Relevant de la deuxième vague de construction de la station après les abords immédiats de l'établissement thermal, cet édifice, comptant parmi les plus anciens gîtes de la station, endossait dès l'origine la fonction d'hôtel de voyageurs. Absent des représentations antérieures à 1837, mais déjà présent sur le plan géométrique de 1841, il avait été bâti à la fin des années 1830 pour la famille Taverne, figurant alors parmi les notables d'Eaux-Bonnes.

Entre 1863 et 1866, il semble que Taverne réalise une opération commerciale lui permettant d'arborer l'enseigne de l'hôtel de France à la fois sur cette première propriété mais aussi sur la Maison Fourcade voisine - futur hôtel Victoria. Par ailleurs, de 1853 à 1875, la bâtisse fait l'objet d'agrandissements et de modifications importantes s'adaptant au développement de son activité florissante.

L'établissement rivalisait avec le Grand hôtel des Princes, dont il fut sans doute le concurrent le plus sérieux, aussi bien de par ses proportions généreuses que ses prestations haut de gamme. En plus d'être ouvert toute l'année, l'hôtel tenu par Taverne proposait entre autres services un office de poste aux chevaux, une diligence qui le reliait à l'hôtel de France de Pau, un cabinet de lecture, un billard, plusieurs salons ainsi qu'un service de presse. Il était systématiquement conseillé par les guides touristiques, notamment ceux de Vastel, Jam et le Guide Joanne, qui ne tarissaient pas d'éloges à son sujet, pour sa "belle situation", "sa bonne tenue", "sa table recommandable", le présentant comme un établissement "de premier ordre". Avec ses encarts publicitaires réguliers dans la presse locale, en particulier dans le Courrier d'Eaux-Bonnes, son propriétaire œuvrait soigneusement à la promotion de cet hôtel doté dès 1892 de l'éclairage électrique, mais aussi de cuisines et de caves renommées. Outre les médecins, l'établissement accueillait un dénommé Calou, coiffeur de Paris, qui, lui aussi, diffusait des annonces publicitaires dans les journaux locaux.

Son activité hôtelière à proprement parler a cessé en 1904, date à laquelle Marcellin Taverne, maître d'hôtel à Eaux-Bonnes, en fait une "maison garnie", toujours dotée de son écurie - probablement la grange Taverne cadet - et de ses 133 ouvertures imposées au cadastre, témoignant de l'ampleur architecturale de l'édifice. Détruit après la Seconde Guerre mondiale sans doute en raison de sa détérioration, l'hôtel de France, dont il reste en fond de cour un infime corps de bâtiment transformé en habitation privée dans les années 1980, a laissé place à un court de tennis en 1976 et à des équipements techniques dans les années 2000.

Périodes

Principale : 2e quart 19e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1837, daté par source

1853, daté par source

1869, daté par source

1872, daté par source

1875, daté par source

Situé à proximité du jardin Darralde, entre l'hôtel Richelieu et l'hôtel Victoria qu'il engloba durant une quarantaine d'années, l'hôtel de France s'inscrivait pleinement dans le contexte des constructions urbaines de la seconde moitié du 19e siècle, participant de ce fait au singulier ensemble architectural d'Eaux-Bonnes. A l'instar des autres édifices de la station, il associait les inspirations vernaculaires et académiques aux nécessités de l'urbanisme haussmannien naissant.

Cet édifice particulièrement massif au regard des plans cadastraux et touristiques contemporains adoptait un plan carré régulier au cœur duquel se trouvaient deux cours intérieures, la façade arrière donnant directement sur le flanc du plateau de l'Espérance. Après plusieurs campagnes d'agrandissement successives, l'hôtel comprenait trois étages d'habitations, un étage de soubassement et un niveau de comble couronné de fenêtres en chien-assis de style vernaculaire ossalois, à l'instar des constructions voisines.

Sa façade principale, sur le jardin Darralde, comptait 11 travées, ce qui était exceptionnel dans cet environnement contraint, réparties autour de chaque côté d'une travée centrale. Celle-ci accueillait la porte d'entrée, son spectaculaire auvent et son perron intérieur dû aux impératifs du plan d'alignement interdisant la construction de marches sur la voie publique, jugée trop étroite. Le rez-de-chaussée et les deux premiers étages de logements étaient percés de baies en porte-fenêtres à l'encadrement en pierre d'Arudy et dotées de garde-corps en fer forgé, tandis que le dernier étage, culminant au sommet de la rue en pente, était agrémenté d'un balcon filant accentuant la monumentalité de la bâtisse. Le soubassement avec sa pierre de taille apparente était quant à lui percé de baies moins régulières ouvrant sur les espaces techniques de l'hôtel et de son restaurant.

Murs
  1. Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : pierre

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise
Plans

plan carré régulier

Étages

étage de soubassement, 4 étages carrés, étage de comble

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

État de conservation
  1. détruit

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Eaux-Bonnes , 31 rue Louis-Barthou

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2018 AN 225-226

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...