Tableau : Saint Gilles

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Bergouey

L'autel latéral de l'église de Bergouey était autrefois dédié à saint Gilles, dont la fête, le 1er septembre, tombe le même jour que celle du patron secondaire de la paroisse, saint Loup de Sens - cette coïncidence de date favorisa la fréquente association des deux saints, comme en témoigne le nombre important d'églises françaises portant le double vocable Saint-Leu-Saint-Gilles. La dédicace de l'autel bergoueyais à l'ermite provençal fut toutefois changée en 1851 au profit d'une affectation au culte marial.

Dès lors, l'édifice ne conserva plus aucun souvenir de cette ancienne dévotion jusqu'en juin 1983, date à laquelle le présent tableau fut offert par M. et Mme Etcheverria, sur proposition de Bernadette Suau, conservateur des antiquités et objets d'art des Landes. Selon les donateurs (étiquette fixée au cadre), la toile proviendrait de l'ancien couvent des ursulines de Tartas (aujourd'hui groupe scolaire Saint-Joseph). Expulsées en octobre 1904 à la suite de la loi sur les congrégations, les religieuses se défirent d'un certain nombre de leurs possessions (dont leur orgue, qui parvint ainsi à la basilique Notre-Dame de Buglose). Le tableau ici étudié pourrait avoir fait partie de ces œuvres dispersées, bien que rien ne semble relier l'ordre de sainte Ursule au culte de saint Gilles. La toile a été restaurée vers 1990 à Vianne (Lot-et-Garonne), mais se trouve aujourd'hui dans un état alarmant.

L’œuvre, en raison de son état et des repeints qui l'affectent, est difficilement datable. Elle pourrait remonter au XVIIIe siècle ou peut-être aux premières décennies du siècle suivant. La figure du saint ermite s'inspire d'une image de piété, certainement un Saint Pierre pénitent auquel on a ajouté les attributs du saint moine (la biche, le livre et la crosse abbatiale), ainsi que la grotte de Collias. Les particularités physiques du personnage (calvitie, barbe blanche) et son vêtement à l'antique, sans rapport avec le froc monacal habituel dans l'iconographie de saint Gilles, corroborent cette hypothèse, également confortée par l'existence de deux tableaux de Saint Pierre repentant reproduisant la même composition (en sens inverse) dans les églises Saint-Pierre de Châtellenot (Côte-d'Or) et Notre-Dame de Combourg (Ille-et-Vilaine). Une estampe sur bois de la maison Basset intitulée Saint Pierre prince des apôtres et datée entre le milieu du XVIIIe siècle et la Révolution présente une composition presque identique à l'exception de la position de la tête (un exemplaire au MUCEM de Marseille ; base Joconde 5002E007234).

Périodes

Principale : 18e siècle (incertitude)

Stade de création copie partielle de peinture

Toile en deux lés verticaux de largeur inégale (couture au niveau de la nuque de saint Gilles), à préparation rougeâtre, clouée sur la rive d'un châssis simple. Cadre en bois mouluré et peint en marron.

Catégories

peinture

Structures
  1. , rectangulaire vertical
Matériaux
  1. Matériau principal : toile

    Mise en oeuvre : support, en plusieurs lés

    Techniques : peinture à l'huile

  2. Matériau principal : bois

    Techniques : mouluré, peint, faux bois

Dimensions
  1. Type de mesure : h

    Valeur : 157.5

    Précision sur la mesure : hauteur à l'ouverture du cadre

  2. Type de mesure : la

    Valeur : 116

    Précision sur la mesure : largeur à l'ouverture du cadre

Iconographie
  1. Thèmes : saint Gilles, biche, crosse, livre, grotte

  2. Caractère général : fond de paysage


Précision sur l'iconographie :

Gilles (640-720) est représenté en ermite, assis à l'entrée d'une grotte dans la forêt de Collias. Chauve et barbu, vêtu d'une tunique et d'un manteau à l'antique, chaussé de sandales, il tient les mains jointes en prière au-dessus d'un livre ouvert (l'Ancien Testament), posé sur un quartier de roche. A ses pieds est couchée la biche qu'il sauva des chasseurs du roi Flavius. Derrière lui sont posées, au prix d'un anachronisme, sa crosse et sa mitre abbatiales (cette dernière, sans justification historique, fait sans doute référence au droit de mitre et de crosse accordé en 1181 par le pape Alexandre III aux abbés de Saint-Gilles).

Inscriptions et marques
  • inscription, peint, sur l'oeuvre, partiellement illisible

Inscription peinte sur le livre (seul le début des deux premières lignes est lisible) : L'AN[...] / TEST[...] (= l'Ancien Testament).

État de conservation
  • mauvais état

Malgré une restauration vers 1990, la toile est aujourd'hui en mauvais état : la couche picturale, très mince, présente une usure très importante, de nombreuses lacunes et écaillements. Un refixage est indispensable avant sa ruine définitive.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Bergouey

Milieu d'implantation: en village

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