Ferme dite le Maine Chevalier, actuellement maison

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Thomas-de-Conac

Le domaine du Maine Chevalier appartient à la fin du 18e siècle au sieur Jean Martin, époux de Marguetite Bascle, notaire royal et fermier seigneurial du comté de Cônac, également propriétaire de nombreuses métairies dans les marais de Saint-Thomas et de Saint-Sorlin. En avril 1790, accusé d'accaparement de grains, d'être le "riche fermier de barons, comtes et marquis" et de refuser "de payer pour la portion du terrain immense qu'il possède dans la prairie de Cônac", le notaire Martin est pris à parti par des émeutiers qui mettent à sac et incendient sa demeure.

En 1808, par son testament, Jean Martin lègue le Maine Chevalier à son fils, Pierre Martin. Celui-ci est à la tête du domaine lorsque le plan cadastral de 1818 est établi. On y voit les bâtiments, dispsoés en U autour d'une cour, comme aujourd'hui. Pierre Martin a été maire de Saint-Thomas dans les années 1840. Son tombeau se trouve encore aujourd'hui dans le cimetière. C'est probablement lui qui a fait construire le logis actuel dont les éléments de décor semblent dater de la première moitié du 19e siècle. Comme son père, Pierre Martin était à la tête de vastes marais à Saint-Sorlin et à Saint-Thomas. Ils apparaissent sur un plan de ces marais établis en 1844 par le géomètre Gautriaud, à l'occasion d'un litige avec le sieur Fumeau, pour un droit de passage.

Après Pierre Martin, le Maine Chevalier a appartenu à partir de 1891 à Charles Gilbert Martin, homme de lettres, puis est passé en 1907 à Amélie Martin veuve Chasteauneuf, demeurant à Aulnay. La ferme a été vendue en 1909 à Elie Geneuil, demeurant Chez-Signoret, à Saint-Sorlin-de-Cônac. Emile Bossis l'a acquise peu avant la Seconde guerre mondiale. Elle a aujourd'hui cessé son activité agricole.

Périodes

Principale : 1ère moitié 19e siècle

Auteurs Auteur : auteur inconnu,

La propriété est délimitée sur la rue, au nord, par un muret surmonté par un grille et interrompu par des piliers maçonnés. Ces derniers encadrent un portail et deux portes piétonnes, dont une aujourd'hui murée. Tous ces piliers sont moulurés et ornés d'un couronnement surmonté d'une boule qui a disparu dans certains cas. A l'arrière s'étend une grande cour encadrée par des vastes dépendances et au fond de laquelle s'élève le logis. Derrière celui-ci, au sud, se trouve un jardin entouré par un mur de clôture et dans lequel se trouve une citerne. L'aile de dépendances à l'ouest de la cour comprenait notamment un chai et une distillerie, aujourd'hui disparus mais encore repérables aux ouvertures en plein cintre. Parmi les dépendances à l'est de la cour, se trouvaient un atelier, une écurie, un poulailler, une étable et un hangar.

Relié à l'aile ouest de dépendances, le logis comprend un corps de bâtiment principal et deux petites ailes latérales en retour d'équerre. Il est couvert d'un toit à croupes en tuiles creuses. Sa façade sur cour, orientée au nord, présente cinq travées d'ouvertures, non compris les deux ailes. Elle est en outre marquée par un bandeau de niveau mouluré et par une corniche à modillons et à denticules. Les ouvertures sont réparties de manière ordonnancée de part et d'autre d'une travée centrale qui comprend la porte principale. Cette dernière est surmontée par un larmier et encadrée par des pilastres ioniques. Elle présente aussi un encadrement mouluré une clé de linteau en forme d'agrafe. Une autre porte donne accès à l'aile est du logis. Elle aussi est ornée d'un larmier, de pilastres, d'un encadrement mouluré et d'une clé de linteau en forme d'agrafe. Sur la façade sud, côté jardin, on observe la même corniche que sur la façade nord, et surtout un perron qui donne accès à la porte centrale. Ce perron présente une balustre moulurée en pierre de taille.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Revêtement : enduit

  3. Mise en oeuvre : pierre de taille

  4. Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. tuile creuse
Étages

1 étage carré

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Partie de toit : croupe

Typologie
  1. ferme à bâtiments jointifs en U
Décors/Technique
  1. sculpture
  2. peinture
Décors/Représentation
  1. Representations : ornement végétal


Précision sur la représentation :

Les deux portes de la façade nord du logis portent un décor végétal sculpté sur les agrafes et les chapiteaux des pilastres.

Parmi les cheminées visibles à l'intérieur du logis, l'une possède un trumeau, un linteau et des montants richement sculptés de motifs végétaux et géométriques, de fleurs et de pots. Son trumeau est occupé par un miroir surmonté par une peinture sur toile, le tout dans un même cadre doré. Le tableau représente un jeune homme cueillant des fruits dans un arbre et les déposant dans le tablier d'un jeune fille vêtue d'un costume traditionnel. La scène se déroule dans un décor rural et vallonné. Une seconde cheminée, placée dans un angle, présente un trumeau également sculpté avec deux pilastres et des motifs végétaux.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Thomas-de-Conac

Milieu d'implantation: isolé

Cadastre: 1818 C 1320 et 1321, 2009 C 537 et 538

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