Mairie, école, actuellement bureau de poste et bibliothèque municipale

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Vaux-sur-Mer

En 1833, à la suite de la loi Guizot qui oblige chaque municipalité à tenir une école de garçons, la municipalité de Vaux décide d'ouvrir un tel établissement. Une maison est prise en location à l'actuel 2 avenue de Malakoff, face au terrain qui recevra bientôt le temple protestant. Félix Bruchet est le premier instituteur de cette école ouverte tant aux garçons qu'aux filles. Les protestants hésitent toutefois à y envoyer leurs enfants, l'instituteur Bruchet étant catholique. En 1846, il est toutefois remplacé par un instituteur protestant, Daniel Bader. En 1848, la municipalité décide d'installer l'école dans un nouveau local, plus sain et plus spacieux, capable d'accueillir garçons et filles séparés, mais aussi le bureau de la mairie. Le choix se porte sur une maison située à l'angle des actuelles rues de Verdun et des 14-15 avril 1945, propriété des époux Féméliaux. P. Favre, conducteur des Ponts et Chaussées, est chargé en septembre 1849 d'établir un devis des travaux d'aménagement nécessaires, travaux qui sont adjugés le 17 novembre 1850 à Léon Lacroix, entrepreneur à Vaux. Deux cours, séparées par un mur, et deux salles de classe, divisées par une cloison, sont ainsi crées pour accueillir séparément garçons et filles. La nouvelle école est ouverte à la rentrée 1851 mais, très vite, elle perd les élèves filles au profit d'écoles privées, l'une catholique, l'autre protestante, la mixité étant alors mal perçue. Les catholiques, minoritaires à Vaux, voient par ailleurs d'un mauvais oeil cette école communale tenue par un instituteur protestant. Inversement, certains protestants acceptent mal que leurs enfants cotoient des camarades catholiques...

L'école communale, qui reçoit 30 élèves en 1854, est en partie reconstruite en 1864 par l'entrepreneur Désiré Franck, suivant le devis présenté par J. Proust. Surélevée d'un étage, elle comprend la mairie au rez-de-chaussée, à droite, la salle-à-manger de l'instituteur à gauche, une cuisine et la salle de classe à l'arrière. D'un décor très sobre, le bâtiment présente en façade, sur la rue de Verdun, quatre travées d'ouvertures. Une lourde corniche couronne le bâtiment, enserré par deux bandeaux. La cour de récréation s'étend au sud, à l'angle de rues. En 1872, l'école communale compte 62 élèves, dont 21 filles et 41 garçons, en une seule classe tenue par Daniel Bader, qui prend sa retraite en 1885. Les lois Ferry de 1879-1882 imposent non seulement la gratuité et l'obligation de l'école primaire, mais aussi la création d'une école publique pour les filles. Si les filles sont accueillies depuis longtemps dans l'école communale de Vaux, il est donc décidé de construire une école spécifique pour elles. Dans un premier temps, elle est installée dans une maison louée, située entre les actuels boulevard De Gaulle et avenue de Courlay, à la sortie nord-ouest du bourg. Eugénie Billet, épouse Bourgeois, en est l'une des premières institutrices, de 1885 à 1919. L'école communale de la rue de Verdun est désormais réservée aux garçons.

En 1896, la municipalité décide de réunir à nouveau garçons et filles sur un même site, à l'angle des rues de Verdun et des 14-15 avril 1945. Le 25 avril 1899, Jules Bureau, architecte, auteur notamment de l'actuel collège Emile-Zola de Royan, présente son projet. Il s'agit d'agrandir la salle de classe des garçons vers l'arrière, de réamanager la cour à l'angle de rues, avec préau, et surtout de construire une nouvelle école publique de filles, à l'arrière de l'école de garçons, le long de la rue des 14-15 avril 1945. Le projet prévoit un bâtiment à un étage, pour loger l'institutrice, prolongé par un autre en rez-de-chaussée, abritant la salle de classe. La cour de récréation des filles doit s'étendre à l'arrière de la salle de classe, au-delà d'un préau. Pour mener à bien l'opération, la municipalité acquiert le terrain nécessaire, le 9 février 1900, auprès de Frédéric Garnier, député-maire de Royan, propriétaire du Logis de Vaux et bienfaiteur de la commune. Pour faciliter les choses, M. Garnier renonce au paiement du prix de vente. Les travaux sont adjugés le 10 juillet 1904 en huit lots, dont l'un attribué à Christophe Mathieu, entrepreneur de maçonnerie à Royan, et un autre à André Mathieu, charpentier à Royan. Le gros oeuvre est achevé à l'automne 1904. La trop grande vétusté de l'ancienne mairie-école de garçons nécessite, en 1905, un devis supplémentaire. La réception définitive des travaux a lieu le 30 octobre 1906.

De nouveaux travaux ont lieu en 1921. Ils sont réalisés par Jules Senusson, entrepreneur, sous la direction de l'architecte René Baraton. La mairie-école de garçons est réaménagée, une salle d'archives et un secrétariat sont créés. Le bâtiment est équipé de l'électricité en 1926-1927 ; elle arrive dans l'école de filles en 1932. Dans les années 1930, les classes de garçons et de filles sont tenues par le couple Genauzeau, qui loge dans l'ancien logement d'institutrice. Fermée à l'été 1944, l'école est fortement endommagée par les bombardements des 14-15 avril 1945, en particulier le bâtiment de la mairie-école, dont seule subsiste réellement la salle de classes de garçons. La mairie est transférée dans un baraquement établi entre le temple et la fontaine.

Dès 1947, la reconstruction de la mairie-école est confiée aux architectes René Baraton, Jean Bauhain et Marc Hébrard, le premier représentant de la génération d'avant-guerre, les deux autres de celle de la Reconstruction. A la place de l'ancienne mairie-école de garçons, ils proposent deux bâtiments différents : à l'ouest, sur un terrain à acquérir, la mairie, bâtiment avec secrétariat au rez-de-chaussée surélevé, et salle du conseil à l'étage ; à l'est, plus près de l'angle de rues, la salle de classe des garçons, la seule qui a pu être conservée, perpendiculaire à l'ancien logement d'instituteurs, comme avant-guerre. Les travaux sont adjugés le 11 août 1952, et la nouvelle mairie-école est inaugurée le 26 septembre 1953. La même année, une troisième classe est ouverte, signe de l'essor urbain et démographique que la commune commence à connaître. Jusqu'en 1956, cette classe est logée dans le baraquement à côté du temple. Cette même année 1956, l'école compte 126 élèves et une quatrième classe est ouverte.

Cet accroissement rapide des effectifs pousse dès 1952 la municipalité à réfléchir à la construction de nouveaux bâtiments. Les architectes Baraton, Bauhain et Hébrard sont de nouveau chargés du projet. Il faut attendre avril 1957 pour que les travaux soient adjugés. Le nouveau groupe scolaire, situé derrière l'ancienne école, est inauguré le 3 mai 1958. Il prend place au coeur de l'îlot formé par les rues de Verdun, des 14-15 avril 1945, des Jardins et de l'Eglise, sur un terrain donnée par Renée Sartiaux née Garnier, fille de Frédéric Garnier et soeur du défunt maire et résistant Maurice Garnier. Le groupe scolaire reçoit d'ailleurs le nom de Sartiaux-Garnier. Il comprend un bâtiment de classes, rectangulaire, et un préau en retour d'équerre. S'y ajoutent deux classes en 1980, dans le prolongement du préau, et un autre bâtiment de classes en 1986, au sud de la cour, tout près de la mairie. Le premier bâtiment de classes est surélevé d'un étage en 1988. Entre temps, en 1979-1981, la mairie et l'ancienne école de garçons ont été réaménagées, l'ancienne salle de classes étant notamment reconvertie en salle des mariages. L'opération a été menée par J. P. Lahon, architecte à La Rochelle.

L'enclavement du groupe scolaire au milieu du bourg, et l'augmentation continue des effectifs posent cependant d'importants problèmes et il est décidé, en 2000, de construire un nouveau groupe scolaire. Le groupe Sartiaux-Garnier ferme en 2003 et est démoli en 2004. L'école primaire rejoint l'école maternelle qui a été construite en 1975, suivant les plans de l'architecte Marc Quentin, au milieu de la nouvelle ville, à mi-chemin entre le bourg et la côte, rue de la Clairière. La construction de la nouvelle école primaire est confiée au cabinet des architectes Christophe Pillet, Bruno Sourd et Pascale Durand, de Rochefort. En 2009, l'école primaire comprend 7 classes pour 162 élèves. Entre temps, en 1993, la mairie a quitté la rue de Verdun pour s'installer dans l'ancien Logis de Vaux. Le bâtiment a alors été transformé en bureau de poste. Quant à l'ancienne école des filles, rue des 14-15 avril 1945, elle a été affectée en 2004 à la bibliothèque municipale.

Périodes

Principale : 1er quart 20e siècle

Principale : 3e quart 20e siècle

Dates

1904, daté par source

1953, daté par source

Auteurs Auteur : Bureau Jules

Architecte au début du 20e siècle en Charente-Maritime.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Baraton René

Architecte né à Royan, architecte de la ville de Saint-Palais-sur-Mer dans l'Entre-deux-guerres.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Hébrard Marc

D'abord membre du cabinet de l'architecte Auguste Perret, Marc Hébrard établit son agence à Royan en 1946, en association avec René Baraton et Jean Bauhain. Participant à la Reconstruction de Royan et sa région, il intervient dans l'édification de l'église Notre-Dame et réalise plusieurs édifices publics comme le Centre protestant ou l'église du Parc, ainsi que de nombreuses maisons individuelles (source : Antoine-Marie Préaut, Royan 1950 : guide architectural, Editions Bonne-Anse, 2012).

, architecte (attribution par source)
Auteur : Bauhain Jean

Architecte à Royan pendant la période de la Reconstruction, associé à René Baraton et Marc Hébrard.

, architecte (attribution par source)
Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse
Étages

en rez-de-chaussée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Typologie
  1. Maison indépendante

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Vaux-sur-Mer , rue de Verdun

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: le Bourg

Cadastre: 1838 B 167 et 168, 2009 AP 62

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