[Jean Dupouy, né à Sore en 1833, prêtre en 1858, fut curé de Souprosse de 1876 à 1910 et mourut à Sore en 1913.]
[P. 1] "Section première. Statistique. / La commune de Souprosse renferme deux paroisses, Souprosse et St-Étienne. La paroisse de Souprosse et qui doit seule nous occuper possède deux églises : l'église paroissiale et la chapelle de Notre-Dame de Goudosse. L'église paroissiale est placée sous le vocable du prince des apôtres Pierre ; la chapelle de Goudosse a pour patronne la Vierge Mère et les pèlerins de tous les siècles l'appellent : Notre-Dame de Goudosse."
[P. 3] "La paroisse a des archives qui remontent au commencement du dix-septième siècle, 1614 ; elles renferment les registres des naissances, mariages, sépultures, un volume qui relate les compte-rendus annuels des recettes et dépenses dressés par l'assemblée des marguilliers, ainsi que les procès-verbaux de la confrérie du Saint Sacrement. Il ressort de ces documents que la comptabilité paroissiale, dégagée de tout formalisme moderne, était tenue avec beaucoup de régularité et que l'église veillait avec un soin jaloux sur la bonne gestion de ses biens temporels. L'église de Notre-Dame de Goudosse a aussi ses archives, non moins anciennes, mais plus ex[...] sur le mouvement religieux de nos contrées, en particulier sur la dévotion populaire à l'égard de la Sainte Vierge. C'est dans ces dernières archives que l'on trouve un titre d'une haute importance, un indult du pape Paul V, datée (sic) de Rome, l'an de l'Incarnation de Notre Seigneur 1619, 19 de Novembre, et de son pontificat le douzième. Nous reparlerons de cette (sic) indult intimement liée (sic) à l'histoire du Sanctuaire."
[P. 4] "Chapitre II. [...] Il y a deux fontaines dans la paroisse dignes de mention. La fontaine de Notre-Dame de Goudosse et la fontaine de St Pierre. / La première se trouve environ à 600 mètres de la chapelle, à l’ouest, sur le chemin vicinal qui va de Cauna à Mugron, en longeant l’Adour, au milieu d’un bosquet ravissant. Le voyageur qui traverse ces plaines fertiles, le Pèlerin qui vient de loin vers l’espérance et la consolatrice des affligés, s’arrêtent devant un petit monument de construction récente surmonté d’une niche où une Vierge, les mains tendues, semble dire aux passants : "Venez à moi, je vous soulagerai, venez boire à l’eau de ma fontaine." Une inscription gravée sur la pierre invite à la confiance et à la prière, elle porte ces mots : "Je vous salue Marie, salut des infirmes, priez pour nous." [...]
[P. 11-12] "Il y a deux cimetières, celui de la paroisse et celui de Notre-Dame de Goudosse. [...]"
[P. 15-16] "Les confréries abondent dans la paroisse. Il y a la confrérie du St-Sacrement, la confrérie de Notre-Dame de Goudosse, la confrérie du Scapulaire, la confrérie enfin du rosaire de St Dominique. / Les plus anciennes sont celles (sic) du St Sacrement et celles de Notre-Dame de Goudosse. La confrérie du Saint Sacrement est de date ancienne. L'état incomplet de nos archives paroissiales ne nous permet pas de préciser l'époque de son institution, mais nous pouvons sans témérité lui assigner une origine au moins aussi respectable qu'à la confrérie du Saint Sacrement établie à Goudosse le 26 mars 1648 (Arch. de N.D.G.). [...] "
[P. 38-42] "Archéologie. / Églises actuelles. Il y a deux églises qui servent actuellement au culte : l'église paroissiale et l'église aujourd'hui annexe de Notre-Dame de Goudosse. [...]
[P. 84-114] "Paroisse de Ste-Marie de Goudosse ou de Notre-Dame de Goudosse. / Ce serait notre droit de déposer ici la plume et de laisser à Monsieur le curé de St-Étienne le soin de faire l’histoire de ce sanctuaire si célèbre autrefois et qui, depuis les guerres religieuses du 16e siècle, ne forma qu’une annexe de la paroisse de St-Étienne d’Artiguebaude qu’on appelle simplement aujourd’hui St-Étienne. M. Gaye, plus capable que qui (que) ce soit de faire une pareille monographie, a reculé devant les difficultés [rayé] l’ennui plutôt [rayé] que présentait un pareil travail. [...]
Notre-Dame de Goudosse, anciennement on écrivait Godosse, est situé sur les bords de la rive droite de l’Adour, à égale distance de Souprosse et de Toulouzette, près du chemin vicinal qui unit ces deux localités, dans un site ravissant. [...] C’est au milieu de ces plaines fertiles que s’élève l’antique chapelle qui, quoique mutilée et presque ruinée par le vandalisme protestant, porte encore le cachet d’une église du 11e ou douzième siècle. Quelques paire(s) de murs, seuls demeurés debout après le passage des calvinistes en 1569, quelques contreforts extérieurs, des arcatures autour de l’abside murée aujourd’hui nous permettent de lui assigner cette origine. / Les contreforts participent à la simplicité générale de l’église. Ils montent tout droits (sic) avec une légère retraite au faîte. Les murs étant d’une grande épaisseur, ces contreforts ont peu de saillie et ont l’air d’être placés là non comme des membres nécessaires à la solidité de l’édifice, mais bien comme un objet d’ornementation. Les arcatures de l’abside quoique dissimulées par une grossière maçonnerie laissent cependant percer le style de l’époque de transition. / La forme aigue (sic) apparaît timidement et l’arc en tiers-point semble bien (?) près de s’allier à l’arc en plein cintre.
La forme générale est une croix latine. Les autels collatéraux ont pour titulaires : celui de droite, St Michel ; celui de gauche, St Jean Baptiste. Il y a trois nefs. Au-dessus du rétable (sic) de l’autel se trouve la statue de la Ste Vierge en bois doré, haute d’un mètre et demi, avec l’enfant Jésus bénissant placé sur le bras gauche. Le bras droit relève les plis d’un vaste manteau et soutient les chapelets et scapulaires que la dévotion populaire aime y suspendre. La tête repose, il est vrai, sur un cou un peu long, mais non gonflé, comme s’est plu à le dire le correspondant de Mr Masson, et Notre-Dame de Goudosse n’est pas la patronne des goitreux. La figure de la Vierge respire la majesté, la bonté, la douceur. Aujourd’hui qu’elle repose dans sa niche antique, elle a bien l’air d’une reine, de la reine de la miséricorde.
Origine de cette dévotion. / Il serait difficile d’assigner une époque précise où elle commença, mais, s’il est vrai de dire que le culte de la mère de Dieu grandit avec celui du fils [...] nous pouvons assigner à cette dévotion une origine qui se perd dans la nuit des temps. Elle existait dans la première moitié du XIe siècle, et ce sanctuaire que l’on voit encore aujourd’hui en est un faible mais fidèle écho. Si ces pierres calcinées par le feu pouvaient nous raconter les gloires du passé, elles nous diraient que le culte de Marie a toujours été en honneur dans les contrées de l’Adour, que Notre-Dame de Goudosse a vu depuis les temps les plus reculés les pèlerins de tout âge, de tout sexe, de toute condition, se presser au pied de ses autels, deux diocèses, celui d’Aire et celui de Dax, la proclamer leur reine, leur protectrice. Nous devons à l’obligeance de Madame de Laborde d’Aurice un document qui nous montre le prestige dont jouissait Notre-Dame de Goudosse avant le 16e siècle. On ne se contentait pas de visiter une église si illustre, on lui faisait encore des dons. Bernard de Lamensans, seigneur de Lamothe en 1509, légua à la chapelle de Godosse (sic) une rente annuelle de cent francs. En 1640, Bernard de Bats, un des ancêtres de la famille actuelle de Lamothe d’Aurice, légua une rente annuelle d’un capital de 150 francs pour être employée au luminaire de le dite église de Goudosse. [...] Il y avait dans chaque diocèse un centre glorieux, un sanctuaire régional où convergeaient toutes les douleurs. Quel était ce sanctuaire au Moyen Âge ? Quel était dans le diocèse d’Aire le lieu privilégié de Marie au commencement du 17e siècle. Est-ce Notre-Dame de Maylis ? Nous ne le pensons pas. Sans doute, ce sanctuaire avait eu son heure de célébrité [...] mais, soit par les malheurs de la guerre, soit pour tout autre motif, au commencement du 17e siècle, le culte de Marie y était presque éteint, et c’est un curé de Souprosse, Monsieur Hugues Dufaur, que Monseigneur l’évêque transféra (en 1672) à Maylis pour faire refleurir l’antique dévotion à la Ste Vierge. Buglose, dans le diocèse de Dax, pleurait sa statue perdue dans les marais. Aucun titre dans le passé, si ce n’est une pieuse croyance, n’attestait l’antiquité et le célébrité de ce sanctuaire. Où donc allaient les peuples au 15e, au seizième et au commencement du dix-septième siècle ? Le besoin d’une mère se faisait sentir alors comme aujourd’hui. [...] De quel côté tournaient leurs regards les populations des Landes et de la Chalosse ? Où était leur reine ? leur étoile ? et la consolatrice des affligés ? C’est vers Notre-Dame de Goudosse que l’on accourrait [...], heureux de faire la veillée aux pieds de la Madone de l’Adour, de participer à l’indulgence du Grand Pardon dont Paul 5 venait d’enrichir ce sanctuaire, de se placer sous le patronage de celle que ce grand Pape venait de désigner à la dévotion des peuples, de couronner d’une nouvelle auréole de gloire. [...]
Cette affluence à Notre-Dame de Goudosse ne datait pas seulement du commencement du 17e siècle. Tous les monuments écrits antérieurs à cette époque n’existent plus. Une bête féroce s’est abbatue (sic) dans la contrée, le protestantisme, a brûlé nos sanctuaires et nos trésors. Il ne reste plus que des murailles calcinées, que leur épaisseur a protégé (sic) contre la rage des vandales, des autels sans éclat, des ornements simples et [illisible]. Notre-Dame de Maylis avait partagé le sort de Notre-Dame de Goudosse. [...] Un long cri de douleur retentit au sein de nos populations. Tout était perdu sauf la confiance et le dévouement des peuples envers la Ste Vierge. Et ce dévouement, de quel côté se porta-t-il d’abord ? Est-vers Maylis ou vers Goudosse ? / C’est vers Goudosse que les foules se pressent, c’est pour ce sanctuaire que tous les cœurs se dilatent, que toutes les bourses s’ouvrent. Le souverain pontife lui-même alors régnant, Paul 5, s’émut à la nouvelle des désastres qui venaient de frapper nos contrées, et plein de confiance dans celle qu’on appelle le manteau des [illisible], il tourna ses regards vers cette pauvre Gascogne si désolée ; Notre-Dame de Goudosse, le sanctuaire privilégié des Landes et de la Chalosse devint l’objet de ses faveurs. Un indult daté de Rome, l’an mil six cent seize de l’incarnation de Notre Seigneur, le 19 Novembre et de son pontificat le douzième, ajouta à ce sanctuaire une nouvelle illustration, en lui concédant la faveur du Grand Pardon, une indulgence plénière au jour de la Nativité et autres privilèges contenus dans cet indult que nous avons hâte de faire connaître. Il exprimera (?) beaucoup mieux que ne le sauraient faire mes paroles tout le prestige dont jouissait ce sanctuaire dans le diocèse d’Aire, au moment où le culte s’éteignait à Notre-Dame de Maylis.
Texte de l’indult. / Indult du Pape Paul 5.
"Indulgence plénière et rémission de tout-péchés concédée par Notre Saint Père le pape Paul 5 à tous les confrères de l’un et l’autre sexe qui sont à présent en la confrérie de Notre-Dame de Godosse [le « u » de « Goudosse » rayé] au Diocèse d’Ayre, ensemble à tous ceux de l’un et l’autre sexe qui s’enrolleront dorénavant à la dite confrérie à la charge de faire ce qui suit : Premièrement : à tous les fidèles chrétiens de l’un et l’autre sexe, vraiment penitens et confès qui dorénavant entreront en la dite Fraternité, si devotement le jour premier de leur réception, ils recoivent le très Saint corps de Notre-Seigneur Jésus-Christ, leur y concédons Indulgence plénière. / Item – Aux mêmes confrères de l’un et l’autre sexe qui sont à présent et qui seront par après en la dite fraternité, en quels lieuz qu’ils décèdent, vraiment pénitens, confès et communiés (si cela se peut commodément) pour le moins en invoquant le très saint nom de Jésus en l’article de leur mort, de cœur pour le moins, si de bouche ne se peut, leur y concédons plénière indulgence et rémission de leurs péchés. / Pareillement : aux mêmes confrères de l’un et l’autre sexe, aussi vraiment pénitens, confès et communiés, qui dévotement visiteront la dite Eglise de Godosse tous les ans, au jour et feste de la Nativité de la bien heureuse Vierge, depuis les premières vêpres jusques au coucher du soleil au jour de la dite feste, et là feront devotement prier pour l’exaltation de Notre Mère Saincte Eglise, pour l’extirpation des hérésies, pour la conversion des infidèles, pour la paix et la concorde des Princes chrétiens, pour le salut de Notre Saint Père le Pape, leur y concédons d’Authorité Apostolique plénière Indulgence et rémission de tous et chacun de leurs péchés. / D’Avantage – Aux dits confrères de l’un et l’autre sexe semblablement vray pénitens, confès et communiés, qui devotement visiteront la dite Eglise de Godosse aux jours et fêtes de la Circoncision de Notre-Seigneur, de l’Annonciation, de l’Assomption, ensemble de la conception de la même Vierge, et en icelle, non seulement en tels jours, ais en quel temps que ce soit feront prier comme dessus, leur y relachons sept années et tout autant de quarantaines de Pénitence. / Finalement : aux dits-mêmes confrères toutes-fois et quantes qu’ils assisteront aux divins offices qui se feront en la même église ou oratoire de la dite confraternité, ou bien assisteront directement aux congrégations publiques ou secrètes pour y exercer quelque œuvre pie ou de dévotion, en quels lieux qu’ils se feront, aussi à tous les mêmes confrères qui s’associeront dévotement pour suivre le Saint Sacrement, lorsqu’il sera porté à quelque confrère malade, ou bien qui ayant empêchement légitime de ne pouvoir assister, après avoir ouï le son de la clochette en tels cas accoutumé, se mettront de genou à terre et diront dévotement une fois l’oraison dominicale et une fois la salutation angélique pour le même malade, ou assisteront dévotement aux processions ordinaires ou extraordinaires, tant de la dite fraternité qu’autres qui se feront de la licence de l’ordinaire – qui assisteront dévotement aux enterrements des morts, faisant aussi quelque acte d’hospitalité, comme de loger charitablement les Pèlerins, qui mettront paix entre les ennemis, rappeleront au chemin du Salut quelque dévoyé, ou diront cinq fois l’oraison dominicale et tout autant de la salutation angélique, toutefois et quantes que les susdits confrères fairont charitablement en Christ l’une et l’autre des susdites œuvres, nous leur y relachons soixante jours de pénitence, a eux en quelle sorte que ce soit enjoincte. / Voulons les Présentes indulgences et pardons être à perpétuité et à jamais. / Que si aux dits confrères pour la même raison que dessus, quelqu’indulgence leur y aurait été accordée, perpétuelle ou à un certain temps non encore expiré, entendons ces présentes être de Nul effet et valeur. / Donné à Rome l’an de l’incarnation de Notre Seigneur mil-sept-cent-seize, le 19 de Novembre et de Notre Pontificat le douzième."
A la suite de cette Bulle se trouve une ordonnance du vicaire général du Diocèse d’Ayre Louis de Poyanne.
"Nous Louis de Poyanne, abbé de Pontault, vicaire et official général du Diocèse d’Ayre, à tous les Archiprêtres, curés, vicaires et à tous autres ayant charge d’âmes au présent Diocèse, salut - / Nous avons donné permission aux confrères de la frérie de Notre-Dame de Godosse de continuer cette année mil six-cent-vingt de faire publier l’indulgence perpétuelle à eux concédée par Notre Saint Père le Pape Paul à présent régnant, et ce partout le dit Diocèse d’Aire, vous commandant très expressement que lorsque copie de la dite indulgence vous en sera donnée, d’en faire la publication dans vos églises paroissiales et au prône de votre messe, donnant à entendre à vos paroissiens de point en point la teneur et substance de la dite Indulgence afin que par ce moyen ils en puissent faire leur profit spirituel, le tout sous peine de désobéissance. / Donné à Mont-de-Marsan le 12 Jour d’Aout 1620. Signé : Louis de Poyanne Vicaire général. Et plus bas : De St Germain greffier."
Cette indulgence, on le voit, eut un grand retentissement dans le Diocèse d’Aire et sa teneur fut connue aussi dans tout le Diocèse de Dax. Depuis sa solennelle promulgation à Godosse le 8 septembre 1617, elle fut lue et commentée, quatre ans durant, sur toutes les chaires. Le nom de Godosse fut connu partout, et les populations des landes et de la Chalosse proclamaient bienheureuse la Madone de l’Adour. Notre-Dame de Godosse devint le centre du mouvement religieux qui portait les peuples vers Marie et son pèlerinage devint le plus fréquenté et le plus célèbre du Diocèse d’Ayre.
Trois hommes surtout avaient contribué à rehausser l’éclat de ce sanctuaire : Noble Charles de Latheulade, prêtre et curé de Cerbert (?), Mr Louis de Poyanne, official de l’évêque d’Ayre, Mr Henri de Poyferré, Bachelier en théologie et curé de Godosse. Monsieur Charles de Latheulade, curé de Cerbert ( ?), de l’illustre famille de Lataulade d’Ayer, eut, le premier, la pensée de grouper sous la bannière de Notre-Dame de Godosse toutes les âmes vraiment dévotes à la Ste Vierge, de former dans la région une grande famille dévouée à Marie et dont les membres seraient reliés entre eux par la charité et les mêmes exercices de piété. Il fonde la confrérie de Notre-Dame de Godosse. Il resterait à préciser cette époque.
Nous lisons en effet, dans les archives du sanctuaire : "Ensuyvent les noms de tous les confrères de l’un et l’autre sexe qui sont enrolés dans la confrérie de Notre-Dame de Godosse, puis l’institution d’icelles decosée (?) la dite confrérie par Noble Charles de Latheulade prêtre et curé pour lors de Cerbert – (lieu inconnu)." Il s’inscrit le premier : Noble Charles de Latheulade. Celui qui vient après un chanoine de Daqs, M. Daniel de Gassiat, chanoine d’Aqs. Le curé de Goudosse, Mr Bernard Sidrac s’inscrit le 3ème. Toutes les notabilités de Souprosse s’enrôlent à leur suite : Le Bayle Jean de Garnit (?), sa femme Catherine de Benquet. M. Pascal Dubosq procur. de Soprosse. Judicq. de Capdeville. Luc de Chinsi (?), notaire royal, etc. Parmi les forains, on remarque des habitants de Poyre (sic) : Bernard Juge, habitant de Peyre, Simon Dubernet, notaire royal, Blasiotte de Larresor de Brassempouy, Bernard de Lapeyre, vicaire d’Audignon.L’indult de Paul 5 n’avait pas encore paru. Cette confrérie comptait encore peu d’adhérents quand Mr Henri de Poyferré fut nommé à la cure de St-Étienne d’Artiguebaude et Goudosse. Ce jeune prêtre déploya un zèle infini pour la restauration de la sainte chapelle et pour donner à cette antique dévotion un nouvel éclat. Ayant obtenu de Rome la faveur du Grand Pardon, il se rendit en toute hâte à Mont-de-Marsan pour présenter cette indulgence au vicaire général du Diocèse, Mr Louis de Poyanne, et concerter avec lui les moyens de lui donner toute son efficacité. Monsieur Louis de Poyanne, l’ami de Notre-Dame de Godosse, la reine de sa contrée, l’inspiratrice peut-être de sa vocation ecclésiastique, aimait ce sanctuaire [...]. Une grande manifestation en l’honneur de la Ste Vierge fut décrétée pour le 8 septembre 1617. Tout le Diocèse fut convié à cette solennelle promulgation de l’indulgence. Monsieur Louis de Poyanne en personne vint présider cette fête. [...] Monsieur Louis de Poyanne, entouré d’un nombreux clergé, donna du haut de la chaire une lecture solennelle de l’indult du pape Paul 5. [...]
Procès-verbal – "Nous Louis de Poyanne, abbé de Pontault, vicaire et official général de Monseigneur l’evesque d’Ayre, après avoir encore diligemment considérée certaines règles ou statuts ordonnés pour tous les confrères de l’un et de l’autre sexe de la confrérie de Notre-Dame de Godosse, confirmé les dits statuts depuis l’institution de la dite confrérie par Monseigneur l’evesque d’Ayre, nous donques, désirant de toute notre affection la continuation de cette dévotion, même induysant tous les fidèles chrétiens, à cette œuvre pie, de charité, de dévotion et de religion, mais encore désirant de tout notre possible, la fomenter de notre autorité, accordons, ratifions les dites règles cy dessus ordonnées pour la dite confrérie de Godosse. / D’avantage, à cause que tout de nouveau les dits confrères ont obtenu des faveurs de l’indult de Notre saint Père le pape Paul 5 à pr[ése]nt régnant, une indulgence à perpétuité laquelle nous ayant été annoncée dans la ville de Mont-de-Marsan par M. Henry de Poyferré, bachelier en théologie et curé de St-Étienne d’Artiguebaude et de la chapelle dudit Godosse le dixième jour du mois de juin 1617, avons humblement et joyeusement accueilli cette faveur et avons permis la publication d’icelle dans tout le diocèse d’Ayre et aux dits confrères habitants et forains de jouir du bénéfice d’icelle indulgence. Et d’autant que la dite indulgence comprend tous les confrères qui y sont à présent à la dite confrérie de Godosse que tous autres de l’un et de l’autre sexe qui s’enrolleront dorénavant à icelle, le dit Henry de Poyferré curé susdit en compagnie d’autres confrères nous a derechef et de nouveau porté les dites règles ou statuts pour les ratifier, les approuver en conséquence de la dite indulgence. Ce que dévotement nous avons fait et faisons exhortant de tout notre possible les fidèles chrétiens de l’un et l’autre sexe qui y sont à présent et y seront dorénavant à la dite frérie de Godosse, de très dévotement et soigneusement garder et observer les susdites règles ou statuts, et ensemble du présent contrat, vivre en la communion fraternelle tout le temps de leur vie. Vu et fait à Godosse le 8 jour du mois de septembre mil six-cent dix sept. / Ainsi signé : Louis de Poyanne, vic. et official général." [...]
"S’ensuyvent les noms des confrères enrollés dans ce libre (sic) de la confrérie de Notre Dame de Godosse au Diocèse d’Ayre, puis l’introduction de l’indulgence plénière concédée à jamais par Notre saint Père le Pape Paul 5 à pr[ése]nt régnant aux dits confrères de Godosse et admise la dite indulgence en la dite église de Godosse le 8 septembre 1617. »« Noms des Pèlerins qui s’enrôlèrent le 8 sept. 1617 à la confrérie de Notre-Dame de Godosse. / 1. Mr de Pontault : Louis de Poyanne, abbé de Pontault, vicaire et official général du diocèse d’Aire. 2. Monsieur de St-Louboué : Bailenx, abbé de St-Louboué."
Chaque nouveau confrère donne une obole en argent ("3 quarts d’écus en argent" pour Louis de Poyanne). "Il est bon de savoir que ces aumônes étaient destinées à la réparation de la chapelle." 170 noms cités, parmi lesquels toutes les élites locales, religieuses et civiles (Sarancine d’Albret).
"Le 8 septembre 1618 s’enrôla Mr de Lataulade habitant de Dax et donna 2 flambeaux. [...] En 1621, c’est l’abbesse du couvent de Ste-Claire de Dax qui demande à entrer dans cette fraternité. Madame Marise de Lafitte, abbesse du couvent de Ste-Claire des religieuses d’Acqs s’est enrollée en la congrégation de Notre-Dame de Goudosse le dix septième jour du mois d’Aout mil-six-cent-vingt-un et donné de présent tant pour l’ornement de l’image de la Sainte Vierge que pour l’autel une chesne [chaîne] de l’ambre bleu et un pair (sic) de corporaux pour servir au dit autel. [...] / En 1716 c’est Maître Jean St-Girons archiprêtre de Doazit, docteur en théologie, qui s’enrôle en la dite frérie le 15 Août 1716 et fait présent le dit jour d’un grand voile blanc d’un côté, rouge de l’autre avec une fleur rayonnée d’or au milieu et bordé d’un galon d’or. [...] / Le 8 juin 1727, Raymond d’Arblade de l’ordre des frères prêcheurs a été reçu dans la confrérie de Notre-Dame de Godosse et a permis de s’acquitter le mieux qui se pourra des devoirs spirituels de la dite confrérie, et lui avons donné un livret. Il a offert 26 sols et un chapelet de l’Amérique dont les grains sont moitié noirs et moitié rouges qui a été suspendu au cou de la dite Vierge. [...]"
"Libre (sic) de la confrérie de Notre-Dame de Goudosse" [statuts de la confrérie] [...]. Premièrement. Que tous les confrères tant de l’un et l’autre sexe qui sont puis le commencement de la dite confrérie de Goudosse habitans des Paroisses tant de Soprosse (sic), St-Étienne d’Artiguebaude qu’autres voisins du dit Goudosse qui y sont à présent confrères et qui s’enrôleront cy après en la ditte confrérie, fairont promesse de donner au plat de la dite Frérie pour la réparation de l’église du dit Goudosse ce qu’ils ont accoutumé de donner sçavoir : les vignerons demi estisacq de vin ; les Laboureurs une mesure de seigle. / Pour le regard des foreins qui dévotement s’enrolleront à la dite frérie, ils s’obligeront volontairement à la même charité pour la réparation de l’église de Goudosse et de ses autels ; ils donnent annuellement au jour et fête de la nativité de Notre Dame, venant gagner leurs pardons, chacun par leur aumosne dans le plat ou coupe de la dicte frérie seize sols, qui seront employés tant pour la réparation de la dicte frérie. Que les confrères à la vérité qui n’auront moyen de donner en argent ce que dessus, bailleront au plat de la dite frérie ce qui sera de leur dévotion. [...] / Aussi les susdits confrères de Notre-Dame de Goudosse ont jugé estre bon et raisonnable que si les fidèles chrestiens de l’un et l’autre sexe qui s’enrolleront dorénavant dans la dicte Frérie, portent pour leur sacrifice et aumônes à la dicte église de Goudosse, soit foreins ou voisins confrères de la dite église de Goudosse, au jour qu’ils viendront gagner leur indulgence ou en autre temps que ce soye, linge fin de lin ou grossier, comme pourrait être : serviettes, nappes ou quelque pièce de toile de lin, velours satin ou damas ou autres présents, en tel effet pour l’ornement tant de l’image de Notre Dame que des autels de la dite église. / D’avantage comme aussi pourraient être offerts flambeaux de cire ou bien cire en masse. / Que les dits marguilliers seront tenus d’en avertir tant le sieur curé que confrères qui adviseront de le faire soigneusement serrer dans le coffre qui pour cet effet et dans la dite église de Goudosse, et l’employer quand il sera besoin aux services de la dite église que de ses autels. [...]"
"Voilà les statuts qui furent présentés à l’approbation de Mr Louis de Poyanne, vicaire général et official du Diocèse d’Ayre par M. Henry de Poyferré, curé de St-Étienne d’Artiguebaude et Godosse, le 8 septembre 1617. [...] Tout semblait présager pour ce sanctuaire une ère de prospérité et de splendeur le nom de Notre-Dame de Goudosse. [...] Cette antique chapelle, grâce à l’affluence religieuse dont elle allait devenir le centre, allait voir ses murs réparés, et son culte briller au loin d’un nouvel éclat. / Mais la dispensatrice des grâces, sans délaisser Notre-Dame de Goudosse, s’était choisi un autre théâtre, le pays natal de St Vincent de Paul - Buglose près de Pouy dans le diocèse de Dax. Elle s’y affirma par de grands et nombreux miracles qui détachèrent, il est vrai, l’attention générale de la Madone de l’Adour, mais non tous les cœurs, car Notre-Dame de Goudosse resta et est encore aujourd’hui la bien aimée de nos contrées de l’Adour. ["de l’Adour" rayé] [...]"
"Liste des curés de Goudosse et de St-Étienne d’Artiguebaude depuis l’année 1617. / 1617. Henry de Poyferré. En 1617, le 8 septembre, c’est M. Henry de Poyferré, bachelier en théologie, probablement de l’illustre famille de Poyferré de Cères. Il resta bien peu de temps curé de St-Étienne et Godosse. Il est remplacé l’année même de la grande manifestation à Godosse par Monsieur de Codroy ou Coudroy. / 1618. Monsieur de Coudroy. Guilhemme de Coudroy. De 1618 à 1646. [...] / 1646. Jean-Jacques Camicas [...]. Presque la moitié d’un siècle, de 1646 à 1686. / [Liste des mariages distingués célébrés dans la chapelle :] "Le second du mois de Novembre 1677 ont été épousés dans la chapelle de Notre-Dame de Godosse Noble Jean de Marsan, baron de Sainte-Croix et dame Françoise de Vidart, veuve [...]." Jean-Jacques Camicas, curé de St-Étienne d’Artiguebaude et Goudosse, décéda le 9 octobre de l’année 1686. / 1687. Gaxie, entre en fonction le 25 janvier 1687, jusqu’en 1695. / 1695. M. Destopignan, jusqu’en 1703. / 1703. M. Gavaré, curé de Goudosse (voir page 73). Jean Gavaré, docteur en théologie, l’ami du Père Anselme, occupa la cure de St-Étienne d’Artiguebaude et Goudosse jusqu’à la mort de Monsieur Despouys, 1714, qu’il remplaça à Souprosse. / Dès son arrivée, il bénit un soleil d’argent que les confrères de Goudosse venaient d’acheter. "Je soussigné prêtre et docteur en théologie, curé de St-Étienne et Goudosse, fit le 10 sept. 1703 la bénédiction d’un soleil d’argent que la confrérie de Notre-Dame de Goudosse avait acheté pour donner la bénédiction tous les 4e dimanches du mois après avoir reçu le pouvoir de Monseigneur l’évêque d’Aire. Cavaré curé." / M. Cabanes, curé de St-Étienne d’Artiguebaude et Goudosse 1714 (jusqu’au 26 novembre 1726). Une note trouvée dans les archives nous apprend qu’il bénit une cloche à St-Étienne. Voici cette note : "J’ai béni la cloche de St-Étienne par permission de Monseigneur l’évêque le 10 Juin 1725. Parrain : Maître Antoine Anselme, abbé de St-Sever, prédicateur ordinaire du roi, baron de Souprosse. Étaient présents : tous les curés de Mugron, du Leuy, tous les Cavaré." [...] Une note très importante de M. Cabanes nous fait encore savoir que la résidence du curé de St-Étienne d’Artiguebaude et Goudosse était à Goudosse et non à St-Étienne. [...] / 1727. M. Domenger [...]. M. Domenger resta curé [...] jusqu’en l’année 1738. Ce Domenger est-il de la famille des Domenger de Mugron ? Nous ne pouvons l’affirmer. / 1738. Pierre Daraignez [...]. Il mourut un an à peine après sa prise de possession. [...] Maître Pierre Daraignez [...] âgé d’environ 62 ans, décéda le 19 Juillet 1739 [...] et fut enterré le lendemain dans l’église de Notre-Dame de Goudosse devant l’autel St Michel [...]. / 1739. M. Laborde [...] jusqu’en 1760. / 1760. M. Dassance [...] / 1763. M. Dulau [...] jusqu’en 1768. / 1769. Lafosse [...]. Nous le trouvons encore curé de Goudosse en 1791."
"Quand le culte fut rétabli en France, la cure de St-Étienne d’Artiguebaude et Goudosse resta sans pasteurs. Les prêtres de Souprosse ont pourvu aux besoins spirituels de cette paroisse jusqu’au moment où elle a été érigée en succursale en 1861 par décret impérial. Le 1er curé de St-Étienne fut M. Théron de Ladevèze, qui vint y mourir après avoir passé quelques années à [illisible].
M. Darracq actuellement curé d’Ujos (?) le remplaça. Enfin, en 1886, M. Gaye, le curé actuel qui, peu soucieux des honneurs, préfère sa petite mais charmante cure à tous les archiprêtrés de diocèse ["archiprêtrés du diocèse" rayé] joyaux du diocèse, surtout acquis que ses [illisibles] ne viennent plus troubler son repos."
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