Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Cette maison au plan barlong est située à l'intersection des rues du Marché, au nord, et du Thau, à l'ouest. Sa façade nord, donnant sur la place du Marché face à l'église monolithe, a été reconstruite en pierre de taille peu après 1846. C'est très probablement cette maison que Léo Drouyn visita cette année là et qu'il appelle "maison Royale" du fait de la présence d'un blason sculpté aux armes de France sur l'une des portes de la façade qui était alors à pans de bois. Il décrit également, à l'intérieur, des peintures au thème religieux, qu'il date du début du 16e siècle et qui sont probablement contemporaines de la construction de la maison. Sur l'un de ses dessins représentant l'entrée de l'église monolithe vue depuis la rue du Marché, apparait la façade à double encorbellement de cette demeure. La localisation précise de cet édifice reste aujourd'hui incertaine car sur le plan sommaire qu'il publie dans son Guide du voyageur à Saint-Emilion, Léo Drouyn le représente comme occupant tout le côté sud de la rue du Marché, selon un axe est-ouest, alors que les parties actuellement visibles de cette maison indiquent un axe nord-sud.

En effet, bien que la façade nord ait été reconstruite, elle vient s'ancrer à l'est sur un mur antérieur en pierre de taille sur lequel s'appuyait probablement l'ancienne façade à pan de bois. Côté ouest, le mur gouttereau fait de moellons tout venant s'interrompt brutalement quelques mètres avant la place du Marché ; le dernier tiers était peut-être à pan de bois comme le laissent penser les deux imposantes pierres en encorbellement implantées au droit de la rupture et qui ont pu servir de support à des sablières. La partie conservée du gouttereau occidental est percée au sud de deux grandes fenêtres à meneau avec décor de baguettes croisées qui ajourent les premier et deuxième étages. Au rez-de-chaussée, subsiste la pierre d'évacuation d'un évier. L'arrière de la maison, percé au deuxième étage d'une petite baie chanfreinée, présente les restes de l'ancien pignon sud matérialisé par le départ d'un rampant qui appartenait à une toiture très aiguë à la guise de France. Au droit de ce rampant subsiste l'angle sud-est de la maison, dans l'alignement de la tête de mur décrite précédemment sur la rue du Marché. Ce gouttereau oriental était lui-même plaqué contre un autre mur de moellon dont on distingue encore l'arrachement côté sud.

L'accès à l'intérieur de cette maison, qui n'a pu être visitée, permettrait peut-être de mieux comprendre les liens éventuels avec l'édifice décrit par Drouyn.