Presbytère, actuellement château dit "Château Manès"

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Availles-Limouzine

Il semblerait qu'un premier presbytère, appelé "La Chapellenie" soit positionné au nord de l'église, dès le 17e siècle. Il est mentionné dans plusieurs actes notariés transcrits par Victor Bardet. En mauvais état, le presbytère semble faire l'objet d'une importante campagne de restauration menée par Laurent-René Guérineau en 1759. Celui-ci sollicite en effet des syndics de la paroisse l'autorisation de prélever 6 tombeaux dans le grand cimetière "[...] pour les employer à la réédification du presbytère mal construit et même défectueux par sa vétusté [...]". Cette campagne correspond à la date portée sur le claveau central du portail et une dalle funéraire portant une croix est toujours visible dans l'escalier du château.

Saisi à la Révolution, le presbytère est vendu comme bien national, à l'issue d'un procès qui dure de 1796 à 1800, opposant la commune d'Availles et l'acquéreur, André Dardillac. La municipalité nouvellement constituée aimerait en effet pouvoir y loger un instituteur, la salle du Conseil et les archives. En 1800, il semblerait que les registres de l'état civil et les minutes de la justice de paix y aient bien été entreposés. Mais le département tranche en faveur de l'acquéreur et le fils d'André Dardillac (décédé en 1797), Guy-André, finit par acheter le presbytère.

C'est à lui qu'on doit la reconstruction du bâtiment, dans la forme qu'on peut lui voir aujourd'hui, vraisemblablement à partir de 1810, comme semblent l'attester la date et les initiales D et C (pour Dardillac?) forgées dans le garde-corps du balcon du pavillon nord. Fin 1817, les travaux ne semblent toujours pas finis comme le mentionne Victor Bardet dans la transcription de l'acte de vente du château par les héritiers de Guy-André Dardillac :"[...] une maison sise à Availles où était l'ancien presbytère rebâti à la moderne, avec les bâtiments et jardins en dépendant, [...], composé de chambres basses et hautes, grenier par dessus, composé d'un corps de logis principal et deux pavillons et qui ne sont pas finis entièrement et dont l'un n'est pas habitable, le tout couvert en ardoise [...]".

En février 1870, le château est acheté par Charles-Eugène Manès, capitaine de la garde nationale et plusieurs fois maire d'Availles (voir notice biographique en annexe). Son fils, Léon Manès réalise des modifications sur les dépendances et crée la terrasse. Il y aurait peut-être fait appel à des artisans italiens, selon l'actuel propriétaire.

Périodes

Principale : 1ère moitié 17e siècle (incertitude) (détruit)

Secondaire : 3e quart 18e siècle

Principale : 1er quart 19e siècle

Secondaire : 3e quart 19e siècle

Dates

1759, porte la date

1810, porte la date

Remplois et déplacements

Remploi : remploi provenant de

Département : Vienne

Commune : Availles-Limouzine

Milieu d'implémentation : en village

Le château est construit au nord de l'église et du bourg d'Availles, en haut du coteau bordant la rive gauche de la Vienne qui coule à environ 200 mètres de là. La propriété se compose, outre le château, de dépendances construites vers le sud. La façade principale du château est orientée à l'est, donnant sur le parc arboré et sur la Vienne qu'on aperçoit en contrebas. La façade ouest est en alignement sur la rue, prolongée vers le nord et vers le sud par un mur d'enceinte. Un portail en plein cintre permet d'accéder au château par le sud.

Le château s'élève sur trois niveaux, dont un étage et un étage de comble. Il est composé de trois corps de bâtiments sur un plan en U. Le corps central comprend cinq travées d'ouvertures. Son toit à pans brisés est percé de deux lucarnes éclairant le comble. La travée centrale est couronnée d'un fronton triangulaire dans lequel est sculpté un médaillon surmonté d'une coiffe d'ecclésiastique. Une corniche à modillons carrés décore le tympan et couronne le mur, se prolongeant sur les façades des pavillons.

Chaque pavillon comprend deux travées d'ouvertures en façade est et deux autres sur l'autre façade (au sud pour l'un et au nord pour l'autre). Leur modénature, bien que présentant des point communs, est traitée de manière différente. Le pavillon situé au sud comporte une fausse fenêtre sur sa façade orientale afin de conserver le rythme des travées. Du côté sud, la façade est encadrée par deux pilastres à refends, les pleins de travée sont appareillés en saillie. La façade est rythmée horizontalement par un bandeau mouluré entre le rez-de-chaussée et le premier étage et par la perspective créée par les chapiteaux des pilastres et les fasces qui décorent les fenêtres du premier étage. La façade nord du pavillon nord est également encadrée par deux pilastres à refend, mais un troisième vient la partager en son milieu. Horizontalement, elle compte également un étage supplémentaire, séparé par un bandeau mouluré, identique à celui du premier étage. Un balcon filant reposant sur des consoles orne le premier étage.

A l'intérieur, un escalier en pierre situé dans le pavillon sud, dessert les niveaux, par un corridor traversant situé à l'ouest. Certaines pierres de l'escalier sont composées de dalles funéraires qui se trouvaient dans l'église d'Availles.

Au sud, une boulangerie avec un four à pain vient s'accoler au pavillon. Un peu plus loin se trouvent les dépendances : grange-étable, écurie, poulailler, logis du fermier. Une grande terrasse remblayée par un mur en pierre s'étend devant le château à l'est. En contrebas se trouve le parc arboré.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : granite

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : grès

Toits
  1. ardoise
Plans

plan symétrique en U

Étages

1 étage carré, étage en surcroît

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans brisés

  2. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant à retours avec jour

    Structure : en maçonnerie

Décors/Représentation

Précision sur la représentation :

Façade sud du pavillon sud : le décor réalisé sur l'enduit, sans doute à l'aide d'un badigeon, est encore visible sous l'avant-toit : on y voit le dessin imitant les joints de pierre et un "faux-pilastre". Les angles sont décorés d'une guirlande sous la corniche et sommés d'un pinacle et d'un vase d'amortissement.

Façade nord du pavillon nord: outre les guirlandes présentes ici également sous la corniche au-dessus de chaque pilastre, le linteau des fenêtres du second étage est sculpté d'un visage, accosté d'une guirlande pendante. Sur cette façade aussi, des traces de badigeon de couleur sont visibles : rouge ou ocre-brun pour les murs et blanc-beige pour la modénature. Le garde-corps du balcon du premier étage est orné des lettres D et C et de la date de 1810.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Availles-Limouzine , 8 rue de la Résistance

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1826 O 16, 2022 AB 121-122, 124

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