Ferme dite la métairie de Terrefume

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Dizant-du-Gua

A cheval sur les marais et sur les terres hautes labourables ou en vignoble, la métairie de Terrefume appartient à la fin du 17e siècle à Noble Homme François Mariaud, avocat en la cour de parlement, demeurant à Saintes. Par son mariage, en 1685, avec Guillemette Gorry, fille de Paul Gorry, marchand à Saint-Dizant-du-Gua, il s'est allié à plusieurs familles de notables des environs, dont les Paillet, procureurs de la seigneurie de Beaulon, et les Laplanche, seigneurs du Roc et de la Chapelle à Saint-Thomas-de-Cônac. De ce mariage sont nés François Mariaud, époux de Marie Mossion, demeurant à Terrefume, et inhumé dans l'église de Saint-Dizant-du-Gua le 17 novembre 1746 ; et Jean Mariaud, époux de Marguerite Billoquet, demeurant à Tanzac, près de Pons. En 1717, François et Jean Mariaud se partagent la métairie de Terrefume dont ils ont hérité de leurs parents. Dans la seconde moitié du 18e siècle, la métairie est la propriété de Pierre Chasteauneuf, avocat et juge sénéchal du comté de Cônac, décédé en 1770 à Saint-Thomas-de-Cônac. Sa veuve, Marie Sabourit demeure à Terrefume où un inventaire des meubles de la succession de son défunt mari est établi en 1787, puis un autre de ses biens immeubles en 1795. Selon ces deux inventaires, le domaine comprend une maison de maître, une maison de métayer ou de colon, une grange, une écurie et un pigeonnier. La maison de maître (à l'emplacement de l'actuel logis, au nord) se compose d'une chambre basse, un salon, un corridor, une cuisine, une petite chambre au-dessus du salon, un grenier et une chambre de domestique à côté. La maison de métayer ou de colon (le logement de la partie sud actuelle) consiste en deux chambres et un grenier. En 1796, les héritiers Chasteauneuf se partagent les biens de leur père : Terrefume va à Pierre-Victor Chasteauneuf qui y demeure. En 1803, Pierre-Victor Chasteauneuf vend le domaine à Pierre Jeudy qui, avant la Révolution, était seigneur de Grissac, à Cravans, près de Gémozac. Pierre Jeudy de Grissac décède peu après et la métairie de Terrefume échoit à son gendre, Jean Mariaud, époux de Marie-Thérèse-Françoise-Xavier Jeudy de Grissac. Même si les bâtiments ont été repris ensuite, certains éléments semblent dater de ce début du 19e siècle, en particulier le décor de la cheminée à l'intérieur du logis. Après la mort de Jean Mariaud, survenue à Terrefume le 1er août 1809, la métairie est partagée entre sa veuve et ses enfants. Si l'on en croit le cadastre, Mme Jeudy de Grissac veuve Mariaud reçoit alors l'aile sud des dépendances, le logement de colon qui lui est adjacent, et la partie est de la grange-étable ; ses enfants obtiennent le logis et la partie ouest de la grange-étable. Parmi ces héritiers, Marie-Rose-Dorothée Mariaud, mariée en 1823 avec Jean-Baptiste Brieu, percepteur à Mortagne-sur-Gironde, décède à Terrefume le 19 juin 1856 (la tombe Brieu-Mariaud se trouve encore dans le cimetière de Saint-Dizant). Selon le cadastre, la veuve Mariaud fait reconstruire l'ancien logement de colon en 1852 puis le logis en 1854. A sa mort, en 1855, le domaine est réunifié dans les mains de sa petite-fille, Marie-Célina Brieu, et de son mari, Pierre-Chéry Eymery. Ce dernier, ancien directeur des Postes à Mirambeau, développe alors à Terrefume un élevage de chevaux et de bovins, ainsi que la viticulture. Il fait agrandir le logis en 1870 et l'ancien logement de colon en 1871 et 1881. Ses descendants restent propriétaires du domaine jusqu'aux environs de 1900. Aujourd'hui inhabitée, l'ancienne métairie est de nouveau divisée en deux propriétés.

Périodes

Principale : 18e siècle (incertitude)

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1852, daté par source

1854, daté par source

1870, daté par source

1871, daté par source

1881, daté par source

Auteurs Auteur : auteur inconnu,

Cette ancienne métairie comprenait à l'origine, dans son ensemble, un logis ou maison de maître, un logement de colon dans son prolongement sud, une aile de dépendances en retour d'équerre au sud, un hangar et une vaste grange-étable au nord-est, avec un puits à proximité. L'aile de dépendances au sud devait comprendre un chai. Le corps de bâtiment situé à son extrémité est, sur la rue, est en pierre de taille. Cette aile comprenait aussi une partie habitable, repérable aux souches de cheminées, qui prolongeait le logement de colon. Ce dernier possède un toit avec une croupe sur le côté gauche, au sud, uniquement. Sa façade présente deux travées d'ouvertures et quatre baies au rez-de-chaussée. La porte possède un imposte en menuiserie ajouré, dont le motif est rappelé par la menuiserie de la fenêtre à côté. Situé dans le prolongement nord du logement de colon, le logis est en ruines. On peut toutefois toujours observer sa façade, la cheminée à l'intérieur, la présence d'un sous-sol et une grande ouverture en plein cintre sur la façade postérieure, côté ouest. La façade principale, orientée au sud-est, présente deux travées d'ouvertures et quatre baies au rez-de-chaussée. La porte possède une clé de linteau saillante et un imposte en menuiserie ajouré identique à la porte du logement de colon. L'enduit de la façade conserve des traces de peinture jaune. La grange-étable est un vaste bâtiment à façade sur le mur pignon. On observe encore, dans les ruines de l'étable, les restes de la charpente et des mangeoires en pierre de taille et en bois.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Revêtement : enduit

  3. Mise en oeuvre : moellon

  4. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse
Étages

sous-sol, en rez-de-chaussée, étage en surcroît

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Partie de toit : croupe

Typologie
  1. ferme à bâtiments séparés
Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : fleur

  2. Representations : palmette

  3. Representations : chêne

  4. Representations : corbeille

  5. Representations : ruban

  6. Representations : ange

  7. Representations : couronne


Précision sur la représentation :

La hotte de la cheminée située à l'intérieur du logis, est richement sculptée. Une corbeille de fleurs posée sur une tringle à laquelle est suspendu un ruban, s'inscrit dans un fronton en arc segmentaire. Le pourtour de ce dernier est orné d'une guirlande de feuilles de chêne, de palmettes et de fleurs. Deux anges soulevant chacun une couronne de laurier, et vêtus à l'antique, prennent place dans les écoinçons de part et d'autre du fronton.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Dizant-du-Gua , 99 et 101 route de Terrefume

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Terre-Fume

Cadastre: 1832 A 246 à 250, 2009 AB 176, 202 et 203

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...