0 avis
Historique
La famille Pierrugues du Harlay fait construire cette maison sur une des nombreuses parcelles qu'elle possède au titre du domaine des Escorcières, probablement peu avant 1867 et dans l'intention d'y installer une école libre pour les filles de la commune. La construction est concomitante à celle du presbytère, dont le style est très proche. L'éducation est confiée aux sœurs de la Salle-de-Vihiers (Maine-et-Loire), et c'est sœur Saint Barthélemy, qui fait la déclaration d'ouverture en septembre 1867. A cette occasion, un plan des locaux est dressé pour être joint au dossier. Le bâtiment aurait été béni en 1867 par Mgr Pie et placé sous le patronage de Saint-Joseph, dont une statue orne encore le jardin. En plus de l'éducation des jeunes filles, les sœurs avaient pour mission de visiter les pauvres et les malades.
Le dépouillement des archives de la mairie révèle que l'école a été à l'origine de tensions entre la mairie, le prêtre et les religieuses. En 1897, l'école est en voie de fermeture, du fait de l'âge avancé de l'institutrice. En 1901, l'abbé Brunet récemment nommé dans la commune décrit avoir trouvé 4 religieuses, 2 classes et une garderie. Mais en juillet 1902, les religieuses s'en vont et Mme Pierrugues décide de fermer l'école. Décédée en 1908, elle précise dans son testament que sa nièce, héritière de tous ses biens, devra dès que possible rouvrir l'école et doter les religieuses d'une rente annuelle de 1200 francs. C'est chose faite en 1909, mais l'école n'attire plus les élèves et les enseignantes ne font pas l'unanimité au sein de la population. Elle semble fermer définitivement à la veille de la 1ère guerre mondiale.
Après avoir servi de refuge aux familles mosellanes lors de l'Exode de 1940, la mairie qui est à la recherche de nouveaux locaux, projette en 1945 d'acheter la maison qui, à l'époque, est louée partiellement à des chasseurs étrangers à la commune. La municipalité souhaite alors déplacer l'école pour reloger les services de la maire dans les locaux du groupe scolaire. Devant le refus de vendre de Mme de Kergos, elle envisage un temps l'expropriation, mais le projet ne voit pas le jour, remplacé par l'acquisition en 1955 de la villa des Roseaux. La maison semble ensuite avoir été vendue ou cédée à la paroisse, sans doute un peu après 1955, lorsque le domaine des Escorcières est vendu. A cette époque, Le père Ayrault, curé de la commune, transforme la grande salle de classe du rez-de-chaussée en salle de cinéma, avec construction d'une extension en béton sur la façade sud, pour y installer le projecteur. M. Bon, ancien maire de la commune, a indiqué y avoir projeté des films, grâce au projecteur Debrie, toujours conservé à la mairie. Cet ajout a été détruit depuis. En 1970, le père Pommier, devant le coût d'entretien des bâtiments, le cède à l'évêché qui le met en vente en 1972.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 3e quart 19e siècle (daté par source) |
---|---|
Dates |
1867, daté par source |
Description
L'ensemble de la propriété est construite à l'extrémité sud de l'ancienne parcelle et ceinte d'un haut mur. Elle se décompose en deux parties : la maison avec cour et dépendances à l'ouest et un jardin en contrebas, à l'est. Le tout devait procurer une grande autonomie aux religieuses qui pouvaient produire des légumes, puiser de l'eau, cuire le pain et laver le linge sur place.
La maison est construite en retrait de la route, sur un plan carré d'environ 15 m de long. Chaque côté comprend 3 travées d'ouvertures, les façades sont orientées sud-nord. Les baies sont soulignées de pierres de taille harpées et une corniche couronne les murs. Le toit en ardoise, à longs pans à croupes, est surmonté d'une cloche, rappelant sa fonction d'école.
Les pièces intérieures sont distribuées par un large vestibule et un escalier en bois. A l'origine, le rez-de-chaussée se divisait en 2 salles de classes, un réfectoire, un parloir et une cuisine, tandis que les dortoirs et chambres se situaient au 1er étage, qui comprenait également une infirmerie (cf. plan).
Dans la cour se trouvent les dépendances : des toilettes au sud et à l'ouest, un préau également à l'ouest, au nord un petit toit à porcs, une buanderie qui contenait 2 ponnes et dans laquelle on peut encore voir la structure du foyer qui les alimentait en eau chaude. Celle-ci ressemble beaucoup à celle visible au château des Escorcières. Adossé à cette buanderie se trouve le four à pain. Au nord-est, tout près de la cuisine se situe la pompe permettant de puiser l'eau du puits.
La partie est du terrain était dédiée au jardin potager. Une citerne permettait de récupérer l'eau des toits de la maison. On y accédait par un escalier en pierre pour y puiser l'eau servant à arroser les plantations.
Détail de la description
Murs |
|
---|---|
Toits |
|
Plans |
plan carré régulier |
Étages |
1 étage carré |
Élévations extérieures |
élévation à travées |
Couvertures |
|
Escaliers |
|
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
---|---|
Référence du dossier |
IA86012549 |
Dossier réalisé par |
Favreau Myriam
Chercheuse à l'inventaire du patrimoine depuis 2018. |
Cadre d'étude |
|
Aire d'étude |
Arrondissement de Montmorillon |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2018 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
École de filles, dite Le Couvent, actuellement maison, Dossier réalisé par Favreau Myriam, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/90b8cdb1-79aa-4ccf-860b-d6bef24dc9ff |
Titre courant |
École de filles, dite Le Couvent, actuellement maison |
---|---|
Dénomination |
école |
Genre du destinataire |
de filles |
Appellation |
Le Couvent |
Destination |
maison |
Statut |
|
---|
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Gouex , place des Marronniers
Milieu d'implantation: en village
Cadastre: 1811 B 1653, 2018 OB 0187