Source froide

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Eaux-Bonnes

Proche de la Source Vieille où est implanté le principal établissement thermal, la Source froide est l'une des six résurgences du bourg thermal d'Eaux-Bonnes et la seule à produire une eau à environ 20 degrés.

Exploitée depuis le début du 19e siècle, cette buvette, non destinée aux bains mais à la prise des eaux, est d'abord gérée par le dénommé Courtade qui en obtient la jouissance en 1848, avant d'être aménagée en 1864 en raison de la fréquentation grandissante de la station. C'est fort probablement l'architecte départemental, Gustave Lévy, en charge des travaux publics d'Eaux-Bonnes à l'époque, qui y construit un petit pavillon pittoresque, devant lequel nombre de clichés photographiques montrent des files d'attente de curistes. La Source froide est alors comprise dans le contrat d'affermage de la société exploitant l'établissement thermal.

Durant l'entre-deux-guerres, la commune imagine un projet de commercialisation de cette eau minérale, qui finalement ne verra pas le jour. Désormais non exploitée mais appartenant toujours à la commune, elle constitue une étape historiciste emblématique vers la promenade de l'Impératrice et la Butte au Trésor, dont le départ est situé au-dessus d'elle après le virage.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1864, daté par source

Auteurs Auteur : Lévy Gustave

Architecte départemental des Basses-Pyrénées, en poste entre 1856 et 1879. Il travailla notamment pour les églises de : Garlin (reconstruction, 1856-1864), Rontignon (achèvement, 1857-1861), Arzacq (construction, 1857-1868), Eaux-Bonnes (temple protestant, thermes, mairie, écoles..., 1857-1861), Aubertin (construction, 1859-1867), Bougarber (clocher, 1861-1868), Bilhères (agrandissement, 1863-1867), Eaux-Bonnes (église, 1862-1869), Saint-Palais (deux projets de construction refusés, 1863 et 1864), Lamayou (construction, 1864-1876), Maucor (reconstruction, avant 1867), Beuste (construction, 1864-1869), Bordes (construction, 1864 puis 1872-1885), Saint-Faust (construction, 1866-1867), Arbus (reconstruction, 1867-1868), Portet (reconstruction, 1867-1870), Abère (projet de reconstruction non exécuté, 1868), Ponsons-Dessus (construction, vers 1868), Saint-Vincent (projet de construction d'un clocher, non exécuté, 1868), Soumoulou (projet de construction non exécuté, 1870), Boeil-Bezing (reconstruction, 1871), Arrien (projet de reconstruction non exécuté, 1872), Esquiule (reconstruction, 1874-1879).

Plusieurs travaux et équipements importants lui sont attribués à Pau : réaménagement de l'ancien asile d'aliénés départemental et construction d'un nouveau (Saint-Luc, 1865-68) ; hôtel de ville-théâtre (1862) ; prison départementale (1863) ; Grand Hôtel (1862)...

, architecte (attribution par travaux historiques)

Édifié contre la paroi rocheuse à l'entrée de la petite cavité où se trouve la résurgence, le pavillon de la Source froide est un digne représentant de la vogue éclectique et pittoresque du Second Empire d'autant qu'il s'inscrit dans un cadre naturel sauvage entre montagne et végétation verdoyante.

De plan carré, l'édifice se compose de trois élévations pleines et d'une quatrième élévation imbriquée autour de la cavité. Le soubassement et les encadrements de baie sont exécutés en pierre locale d'Arudy tandis que les briques disposées alternativement en saillie sont utilisées pour les chaînages d'angle et la modénature. L'enduit crème complète cet ensemble de pierre de taille grise et de brique rouge, offrant ainsi un jeu de polychromie apprécié à l'époque.

Les pignons des façades principale et postérieure sont quant à eux composés de menuiserie ajourée simulant une grille sculptée de formes ovales et circulaires qui sont rappelées sur le tympan de la porte d'entrée. L'édifice est couvert d'une charpente en bois traditionnelle revêtue d'ardoises et agrémentée d'une frise aux motifs étoilés. En dépit de l'utilisation de matériaux locaux, l'ensemble de la couverture se réfère au chalet suisse, particulièrement en vogue à l'époque. La porte d'entrée en bois est surmontée d'un linteau arborant une enseigne en pierre grise ornée de l'inscription sculptée "Eau minérale d'Eaux-Bonnes - Source froide" démontrant bien sa fonction à la fois sanitaire et commerciale.

De taille modeste mais pensé avec fonctionnalisme, l'intérieur bénéficie d'un doux éclairage grâce à deux larges baies et aux pignons ajourés. Les murs sont enduits d'une peinture oranger réchauffant l'ambiance de cette pièce froide. Au fond de l'unique vaisseau, dans une alcôve percée d'étagères latérales servant probablement à entreposer les ustensiles de la buvette, se trouve une fontaine en pierre grise d'Arudy surmontée d'une niche en plein-cintre ouvrant directement sur la cavité rocheuse, ce qui offrait un singulier spectacle pour les curistes avides de dépaysement.

Quoique vide de nos jours, le pavillon était équipé au 19e siècle d'une petite armoire, de bancs et d'une grille en bois. Deux arrivées d'eau, l'une au-dessus du bassin de la fontaine, l'autre percée dans le mur à droite, sont encore présentes et opérationnelles bien que non exploitées.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : brique

    Revêtement : enduit partiel

Toits
  1. ardoise
Plans

plan carré régulier

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon couvert

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Eaux-Bonnes , rue Louis-Barthou

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2018 AN 147

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