Maître-autel (autel, gradin, tabernacle)

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Saint-Aubin

Comme le signale l'abbé Lamaignère (1938), le curé Jean-Henri Camicas entreprit en 1880 "de grands travaux de réfection" dans le chœur de son église. La dépose d'un vieux lambris fit ainsi réapparaître l'arcature romane régnant sur le pourtour du mur. A l'issue des travaux, on remplaça l'ancien maître-autel du XVIIe siècle par un nouveau meuble en terre cuite, de style néoroman, fourni par "M. Colomiès, de Toulouse" avec deux statues d'anges adorateurs. La maison Colomiès et Cabanes (23, rue Saint-Rome) était spécialisée à cette date dans les "ornements d'église, orfèvrerie sacrée, chemins de croix et peintures, statues polychromées". Il n'est pas certain en revanche qu'elle ait fabriqué elle-même le mobilier monumental qu'elle vendait.

Quelques années plus tard, "en raison du danger qu'encourait l'autel en terre cuite peinte, par le mauvais état de la voûte qui menaçait de s'effondrer sur lui" (danger qui faillit entraîner la reconstruction totale de l'église), le meuble fut "transporté chez M. Labat, maison Loustau, et remplacé par un autel en bois" (rapport de l'agent de l’État lors de l'inventaire du 19 février 1906). L'autel de Colomiès dut reprendre sa place après la restauration de l'édifice en 1911. Dès le 29 avril 1894, il avait été privé provisoirement de son dais d'exposition au profit d'une statue de la Vierge de Lourdes offerte par Mme Labat. Une photographie de Raymond Labat, du début des années 1950, montre toutefois le dais remis en place. Il a été supprimé définitivement, en même temps que les anges adorateurs, après le concile de Vatican II, sans doute vers 1980. Une inscription manuscrite au revers mentionne une réfection de la peinture de l'autel par "Lenoine (Bodin)" le 4 juin 1986.

L'église de Sarraziet, dans le canton voisin de Saint-Sever, conserve un autel presque identique, installé en 1882.

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle

Dates

1881, daté par source

Auteurs Auteur : Colomiès et Cabanes

Fabricants marchands à Toulouse (au 23, rue Saint-Rome) dans la seconde moitié du XIXe siècle : "Fabrique de chasublerie, orfèvrerie et bronzes d'église" (1880), "Ornements d'église, style Renaissance Moyen Age, orfèvrerie sacrée et bronzes, chemins de croix et peintures, statues polychromées" (1886). Le fondateur est probablement Aimé-Frédéric-Auguste Colomiès, "négociant chasublier", né le 16 décembre 1843 à Toulouse et mort dans la même ville le 29 janvier 1910, fils de Pierre-Germain Colomiès (1803-1875) et de Marie-Augustine Aglaé Arbanère (1807-1894), marié à Jacquette Agnès Léonide Pascal (1844-1916), couturière. En 1910, "l'ancienne maison Colomiès et Cabanes" était tenue par la "Veuve G. Colomiès Successeur", "Fabrique générale d'articles d'église, chasublerie, broderie, lingerie religieuse, fabrique d'objets pour orphéons, sociétés musicales et pompes funèbres", sise au 6, rue Peyrollères à Toulouse.

, marchand (attribution par source)
Lieux d'exécution

lieu d'exécution

Édifice d'origine : (incertitude)

Localisation : Haute-Garonne , Midi-Pyrénées , Toulouse

Le meuble en terre cuite peinte, de style néo-roman, est posé sur un degré à deux marches en chêne teinté. Le tombeau d'autel est scandé de dix colonnes (dont six sur la face) entourant neuf panneaux en plein cintre ornés de bas-reliefs. Il est surmonté d'un unique gradin droit à ressaut central. Le tabernacle architecturé, en forme de chapelle romane, comporte une porte à battant rectangulaire en bois doré, inscrite dans une voussure à rouleaux sur colonnettes. Le tabernacle était à l'origine encastré dans un second gradin à trois redents et couronné d'un dais d'exposition (identiques à ceux de l'autel de Sarraziet) ; deux statues d'anges adorateurs posées sur des sellettes en bois flanquaient l'autel ; ces éléments (visibles sur une photographie des années 1950) ont été supprimés au cours des dernières décennies.

Catégories

sculpture

Structures
  1. plan, rectangulaire
  2. élévation, droit
  3. colonne, 14
Matériaux
  1. Matériau principal : terre cuite

    Techniques : décor en bas relief, décor dans la masse, décor rapporté, peint, monochrome

  2. Matériau principal : bois

Dimensions
  1. Type de mesure : h

    Valeur : 189.5

    Précision sur la mesure : hauteur totale actuelle

  2. Type de mesure : la

    Valeur : 266

    Précision sur la mesure : largeur totale


Précision sur les dimensions :

Autel : h = 104 ; la = 266 ; pr = 114. Gradin : h = 17 ; pr = 66,5. Tabernacle : h = 68,5 ; la = 47,5 ; pr = 48.

Iconographie
  1. Thèmes : Bon Pasteur, Les Evangélistes, Agneau mystique

  2. Caractère général : ornementation

    Thèmes : colonnette, chapiteau, console, rosace, ornement à forme architecturale, faux appareil


Précision sur l'iconographie :

Sur la face et les côtés du tombeau d'autel, neuf fausses niches en plein cintre, au cadre orné de billettes, abritent, sur la face, les figures en bas relief du Bon Pasteur entouré des Évangélistes, sur les côtés des rosaces sur fond de losanges ; de part et d'autre, des demi-colonnettes à chapiteau pseudo-corinthien soutenant un entablement à consoles, métopes à rosaces, frises de billettes et de feuilles. Le gradin est décoré d'une frise de rosaces identiques dans des cercles tangents fleuronnés. L'armoire du tabernacle affecte la forme d'une chapelle romane, avec porte en bois (ornée d'un Agneau mystique rapporté) inscrite dans une voussure à rouleaux sculptés (billettes, étoiles, dents de scie, patenôtres) et motif en éventail doré sur le tympan ; le sommet de la façade et les faces latérales simulent un faux appareil, avec baies géminées aveugles sur pilastres au niveau supérieur. Le gradin supérieur à redents (supprimé) était décoré de caissons fleuronnés ; le dais d'exposition comportait quatre colonnettes (une subsiste) au fût orné de rouelles, portant des arcs plein cintre à billettes couronnés de gâbles à croix pattées, le tout surmonté d'une tour ronde à consoles et dôme à écailles amorti d'une croix. Deux statues d'anges adorateurs (agenouillés sur des nuées, l'un les mains jointes, l'autre les mains croisées sur la poitrine) flanquaient l'autel.

Inscriptions et marques
  • inscription concernant une restauration, manuscrit

Inscription concernant une restauration (au crayon noir, au revers du massif maçonné, partiellement illisible) : [...]lin entrepreneur restauration de l'Eglise [...]. Inscription concernant une restauration (au revers du massif, à droite) : REPEINT. PAR. LENOINE / (BODIN) / 4.6.86. Inscriptions au revers (graffiti) : Robert... Essais de décor au pochoir (ruban plissé).

État de conservation
  • mauvais état
  • manque
  • partie remplacée
  • repeint

Le gradin supérieur à redents, le dais d'exposition et les statues d'anges adorateurs ont été supprimés et sans doute détruits (seule subsiste une colonnette du dais, remployée en support de vase sur un coté du chœur) ; il manque le fût d'une colonnette sur le côté latéral gauche du tombeau d'autel. La terre cuite présente plusieurs fissures, dont une grande sur la table d'autel à gauche. La tableau d'autel en bois est refaite. Le meuble a été repeint en juin 1986.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Saint-Aubin

Milieu d'implantation: en village

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