Eglise Saint-Martin

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Availles-Limouzine

La première mention de l'église d'Availles est enregistrée vers 1090-1100 dans le cartulaire de l'abbaye Saint-Cyprien de Poitiers. Elle est donnée aux religieux par Richard Forbandit, vassal du comte de la Marche, et Pierre II, évêque de Poitiers, confirme cette donation peu de temps après. De l'église primitive, il ne semble rester qu'une travée avec ses bas-côtés, couverts en plein cintre, qui supporte le clocher.

Le chœur à chevet plat pourrait dater du premier quart du 16e siècle, reconstruit par la famille d'Archiac dont les armes ornent les clés des voûtes, et dont le nouvel autel est consacré en 1529.

La chapelle Notre-Dame, au nord, est reconstruite sur les bases d'une chapelle plus ancienne, au début du 17e siècle par les seigneurs de Vareilles. Ils en font leur chapelle funéraire, destinée à recueillir les corps des défunts de la famille. En 1632, le seigneur François de Vareilles et son épouse, Marguerite d'Alloue, passent un contrat avec le peintre César Lory pour faire consolider des murs, modifier des fenêtres, et exécuter des "histoires de saints" sur les parois, ainsi qu'une litre funéraire. Il réalise également un tableau pour mettre au-dessus de l'autel. La chapelle fait l'objet d'une restauration en 1709, comme en témoigne le marché de travaux passé par Marie-Monique de la Broue avec trois maçons d'Abzac et de Rancon.

La charpente du clocher est refaite en 1691 et une horloge, construite par un serrurier d'Availles, aurait été placée au sommet en 1768, selon Victor Bardet. Des travaux semblent également entrepris dans l'église vers le milieu du 18e siècle, par l'abbé Guérineau. Il fait refaire les grandes portes, la clôture des fonts baptismaux, fait construire l'escalier du clocher, réparer et chauler les murs. Les travaux se poursuivent jusqu'en 1760.

La chapelle sud est reconstruite en 1784, à l'issue d'une mise aux enchères du financement des travaux, remportée par de Tisseuil du Cérier. Cette ancienne chapelle, dédiée à Saint-Vit (martyr sicilien de la Seconde moitié du 3e siècle, sous l'empereur Dioclétien, selon la Légende dorée de Voragine), est en ruine et met en péril les voûtes du chœur auxquelles elle sert de contrefort. L'adjudicataire des travaux est considéré comme le fondateur de la nouvelle chapelle et jouit de tous les droits honorifiques afférents (droit de banc notamment).

Lors de la Révolution, l'église est transformée en Temple décadaire, mais ne semble pas subir d'importants dégâts. Cependant, un devis de réparations de 1818 montre que l'état sanitaire du bâtiment s'est dégradé. Le plafond de la nef est détruit et remplacé par un lambris. La chapelle de la Vierge nécessite également un lambris neuf, et doit être pavée, tout comme la nef. On prévoit pour cela de se servir de pierres du cimetière. Les délibérations municipales montrent que la commune poursuit les travaux de réparations tout au long du 19e siècle et du 20e. Les verrières du chevet sont remplacées en 1867. La clé de l'arc brisé, située au chevet, est un remploi : elle porte les armes de la famille d'Archiac, mais c'est le nom du principal donateur qui est gravé (M. Chambon), avec la date de 1867. Des cartes postales du milieu du 20e siècle montrent que l'intérieur était peint d'un décor, réalisé sous le vicariat de l'abbé Ferrand, dont une partie de sa propre main. Seuls les décors des chapelles latérales subsistent.

Périodes

Principale : 11e siècle (incertitude)

Principale : 2e quart 16e siècle (incertitude)

Principale : 2e quart 17e siècle (incertitude)

Secondaire : limite 16e siècle 17e siècle

Secondaire : 4e quart 18e siècle

Secondaire : 19e siècle

Principale : 2e quart 20e siècle, 3e quart 20e siècle

Dates

1632, daté par source

1709, daté par source

1784, daté par source

1867, porte la date

Auteurs Auteur : Lory César

D'après Pierre Rambaud, César Lory serait né à Verteuil, en Angoumois (Verteuil-sur-Charente, 16) au début du 17e siècle. Il est marié à Marguerite (Pinard?), avec laquelle il a au moins un fils François, qui naît le 28 mars 1632 à Availles-Limouzine. A cette époque, il réside en effet au château de Vareilles où il travaille pour le seigneur. Il est chargé de consolider et peindre la chapelle Notre-Dame de Vareilles dans l'église d'Availles, comme en témoigne le contrat passé devant notaire en 1632, ainsi que de peindre un tableau destiné à orner l'autel de cette chapelle. Ce tableau se trouve aujourd'hui dans le choeur.

, peintre (attribution par source)
Auteur : Ferrand Amand

Curé d'Availles-Limouzine de 1927 à 1956, l'abbé Ferrand exécute une grande partie des peintures murales de l'église. Seules celles des chapelles latérales subsistent.

, peintre (attribution par source)

L'église Saint-Martin est située au nord-ouest du bourg, non loin du lieu dénommé "La Mothe" sur le cadastre napoléonien, qui a peut-être abrité une première fortification. Elle est construite en grès et en granite, sur un plan classique de croix latine, orientée sud-est/nord-ouest, sur un terrain en fort dénivelé, ce qui a permis l'aménagement d'une crypte sous le chœur. L'appareil est en moellons, partiellement enduits, et en pierre de taille pour les murs extérieurs de la crypte et les contreforts. Le chevet est plat et le clocher, au toit en pavillon couvert d'ardoise, est situé en bout de nef, juste avant la croisée du transept. Il est soutenu par une travée à bas-côtés voûtée en berceau, de style roman. La sacristie s'adosse à l'angle nord-est, entre le bras nord du transept et le chevet.

La nef à un seul vaisseau est couverte d'une charpente en bois à cinq fermes, recouverte de tuiles creuses. Le chœur est couvert de deux voûtes d'ogives. Deux chapelles latérales forment les bras du transept : celle du nord est dédiée à la Vierge et celle du sud au Sacré-Cœur. Elles sont toutes les deux ornées d'un décor peint réalisé par un prêtre titulaire de la paroisse au 20e siècle. On accède à la crypte par un escalier situé dans le chœur au nord. Un second escalier en bois permet d'accéder à la chambre des cloches. Un hagioscope, creusé entre la chapelle nord et le chœur, permettait de suivre les célébrations à l'époque où la chapelle était privée.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : granite

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit partiel

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

  3. Matériau du gros oeuvre : grès

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit partiel

Toits
  1. tuile creuse, ardoise
Plans

plan en croix latine

Étages

1 vaisseau

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à deux pans

    Partie de toit : pignon découvert

  2. Forme de la couverture : toit en pavillon

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier droit

    Structure : en charpente

Décors/Technique
  1. peinture
Décors/Représentation
  1. Representations : monogramme

  2. Representations : draperie


Précision sur la représentation :

Les deux chapelles sont décorées de motifs géométriques peints. Celle du nord présente également un décor de draperies en partie basse. Une inscription est peinte un peu en dessous de la mi-hauteur sur les trois murs (est, ouest et nord) : "AVE MARIA GRACIA PLENA DOMINUS TECUM".

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Availles-Limouzine , place de l' Eglise

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1826 O 62, 2022 AB 429

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