Prieuré fontevriste, aujourd'hui maison-mère de la congrégation des Filles de la Croix

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > La Puye

Vers 1105, Robert d'Arbrissel, fondateur de l'Ordre de Fontevraud, lance la construction d'un prieuré à La Puye grâce aux donations de divers seigneurs. L’ordre de Fontevraud est à cet époque un ordre double, et le prieuré de La Puye comporte donc à l’origine un couvent de femmes et un couvent d’hommes. Ce dernier, dont la localisation est incertaine, est détruit durant les guerres de religion sans être relevé et seul un prieur demeure par la suite dans le couvent des femmes. Lorsque survient la Révolution, les religieuses sont expulsées et les biens de leur communauté sont saisis et vendus comme biens nationaux. Le couvent est alors divisé en logements et en locaux agricoles. La congrégation des Filles de la Croix, fondée en 1807 par Élisabeth Bichier des Âges et André-Hubert Fournet, le rachète lot par lot à partir de 1818 et s’y installe en 1820. L'établissement, à la tête d'un vaste domaine, va jouer jusqu'au début du 20e siècle un rôle de premier plan dans la vie sociale et économique de La Puye en tant qu'employeur dans les secteurs de l'agriculture et de l'artisanat, et en tant qu'acteur de l'enseignement et du soins aux personnes âgées.

Il ne subsise plus que quelques vestiges de la période fontevriste. Le corps de bâtiment situé à l’ouest de la cour du cloître a été construit au 17esiècle sur des salles voûtées du 12e. La façade orientale du corps de bâtiment opposé conserve une travée de style Renaissance (qui inclut un entablement aux armes d'Éléonore de Bourbon, nommée abbesse de Fontevraud en 1575, ainsi qu'une lucarne datée de 1583). La Maison du Moine (surnom donné à la maison du prieur), située dans l'angle nord-est de la clôture, conserve des encadrements d'ouvertures de la fin du Moyen Âge ou du 16e siècle, ainsi qu'un linteau en arc segmentaire qui évoque le 17e ou le 18e siècle. La maison d'André-Hubert Fournet, qui se trouve dans la même cour, semble également dater de cette période.

Le reste de l’édifice et ses dépendances immédiates reflètent majoritairement les remaniements et les agrandissements qui ont eu lieu durant la seconde moitié du 19e siècle. La chapelle dite des Tombeaux a été construite en 1834 (la création du cimetière est contemporaine), le bâtiment qui ferme la cour du cloître au sud en 1852 et celui qui abrite le cellier, le pressoir et la salle du chapitre en 1865. La Maison du Moine est remaniée dans les années 1860 pour devenir l'aumônerie. Les bâtiments qui se trouvent en retour d'équerre datent probablement de la même décennie ou de la suivante. La chapelle conventuelle est édifiée entre 1868 et 1874 à l'emplacement de la chapelle du 12e siècle, entièremement détruite au préalable et dont les pierres sont remployées pour construire l'hospice et l'orphelinat. Le noviciat est doté de sa propre chapelle, achevée en 1884.

Des travaux significatifs ont également lieu au 20e siècle. Le bâtiment du 16e siècle mentionné plus haut, déjà remanié au 19e siècle, l'est à nouveau en 1911, comme l'indique une date portée sur une lucarne. Les galeries du cloître sont construites en 1931 et 1968 (sur des plans de l'architecte André Ursault) et la maison de retraite Sainte-Élisabeth est érigée en 1953 le long de la route de Paizay-le-Sec, à côté du juvénat.

Au début des années 2000, la maison de retraite (devenue un EHPAD) est transférée dans l'enceinte même du couvent. Son agrandissement en 2012 est le dernier agrandissement notable de l'édifice. En 2024, ce dernier abrite toujours la maison-mère de la congrégation des Filles de la Croix.

Périodes

Principale : 12e siècle (daté par source)

Secondaire : 16e siècle

Secondaire : 17e siècle

Secondaire : 19e siècle

Secondaire : 20e siècle

Auteurs Auteur : Ursault André

Architecte DPLG, fils de Pierre Ursault et frère de Madeleine Ursault, également architectes. Il reprend le cabinet d'Alcide Boutaud en 1925.

Les archives de André et Madeleine Ursault sont conservées aux Archives départementale de la Vienne, 11 J 1-302 (1925-1995).

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Le couvent des Filles de la Croix se situe dans le bourg de La Puye. La clôture, qui inclut plusieurs cours ainsi qu'un cimetière, un ancien moulin et un jardin, se trouve au sud-ouest de la route de Paizay-le-Sec. Elle est dominée par la chapelle Notre-Dame-des-Douleurs-et-Saint-André (46 X 25 mètres et un campanile de 26 mètres de haut).

Les dépendances immédiates, destinées à l'enseignement et aux soins des personnes âgées (à l'origine un pensionnat, un orphelinat et un hospice), ainsi qu'à l'agriculture, sont situées au nord-est de la route. Elles appartiennent aujourd'hui pour la plupart à des particuliers.

Murs
  1. Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. ardoise, tuile plate, tuile creuse
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Décors/Représentation

Précision sur la représentation :

Entablement en pierre sculpté orné d'un cuir découpé dans lequel figure les armes de la maison de Bourbon, encadrées par les intiales EB. Les fleurs de lys ont été piquetées en 1830 et ne subsistent qu'à l'état d'empreintes.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , La Puye

Milieu d'implantation: en village

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