Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Deux maisons, appartenant l'une à Pierre Menanteau et l'autre à la veuve Fleury, demeurant aux Monards (Barzan), ainsi qu'une dépendance figurent à cet emplacement sur le plan cadastral de 1831. De ces anciennes constructions, il ne semble rester que la porte piétonne du jardin, sur la rue des Fleurs, qui pourrait remonter au 18e siècle. Les deux anciennes maisons apparaissent sur des cartes postales du début du 20e siècle. A partir de 1911, l'une d'elles est habitée par Ulysse Raymond, employé des douanes en retraite (d'où l'appellation actuelle, abusive, "maison de la douane").

En 1932, les différentes parcelles sont achetées par Paul Desmant, marchand de charbon, demeurant à Tours (mais déjà propriétaire d'une maison à Talmont, rue du Port/rue de la Tour Blanche, depuis 1909 ; et du belvédère près de la Tour Blanche, vers 1926). A partir de 1934, il fait construire la maison actuelle par Louis Conte, maçon à Talmont (fils du pêcheur Jean Conte). Le projet architectural est dessiné par Mme Desmant elle-même, qui s'inspire maladroitement du modèle de villa basque : le toit, dissymétrique, comprend au sud un versant plus pentu que l'autre, trop pour pouvoir accueillir des tuiles creuses. La maison est construite en parpaings moulés sur place, avec du ciment provenant de l'usine de la Gravelle, à Mortagne-sur-Gironde. Mme Desmant conçoit aussi et réalise un décor de peinture et de pyrogravure dans la maison (scènes représentant des monuments de la région, dans la salle de réception), et de mosaïques dans le jardin (colonnes, vasque, pergola...).

Les travaux sont à peine achevés lorsque éclate la guerre de 1939-1940. En 1941, Paul Desmant participe, avec l'ancien maire Félix Clanet et René-Louis Joly, à la fondation de la première Société des Amis de Talmont. En 1942-1943, la maison est habitée par M. Ecuyer, armateur, patron du navire-grue "la Bigue", et à ce titre employé par l'occupant pour récupérer la cargaison du bateau "l'Amiénois", sabordé devant Talmont en juin 1940. Au lendemain de la guerre, la famille Desmant est ruinée. Vers 1952, la maison est occupée par J. Dutournet, tour à tour représentant de commerce, réparateur, hôtelier, éleveur de volailles... Vers 1960, la maison, vendue par la famille Desmant, est acquise par M. Tarin, viticulteur. Vers la fin du 20e siècle, elle fait l'objet de reprises, notamment pour les ouvertures.