Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

La Barde est l'écart le plus peuplé de Lessac, et vient en population après les villages du Bourg et de Sainte-Radegonde. Cette population est néanmoins en net déclin. Au milieu du XIXe siècle, elle atteignait soixante habitants et jusqu'à la première Guerre mondiale, elle progresse pour arriver à quatre-vingts personnes, pour atteindre son apogée (85) en 1921. Après cette date la population commence à décroître, avec cinquante-trois habitants en 1954 et trente-neuf en 1990. La phase d'extension se traduit par la construction de nombreuses maisons et petites fermes au cours de la 2e moitié du XIXe siècle et le premier quart du vingtième siècle. L'écart, sur le cadastre de 1824, se présente comme un village rue. Ensuite, les fonds de parcelle sont bâties, notamment pour les dépendances agricoles, et une grande parcelle non bâtie du cadastre de 1824 est bâtie en bord de voirie à l'ouest de la RD 318, au sud des parcelles bâties antérieurement. La parcelle bâtie un peu isolément au sud est remplacée par un important siège d'exploitation agricole.

L'accès à La Barde était presque impraticable au début de la troisième République.

En 1885, le préfet demande de déterminer les chemins les plus urgents à moderniser, et les habitants de la Barde proposent un chemin vicinal qui sortirait de la Croix des Malties entre la Barde et Villemessent, pour arriver à la route de Confolens, par le village de l´Avancée. Cette proposition n´est pas acceptée par l´agent-voyer, qui déconseille ce tracé qu'il estime trop long. Il proposa un chemin plus direct et cette décision s´imposa.

La Barde était un village assez important, mais il n'est aménagé qu'à la fin du XIXe siècle. En 1903, un plan d´alignement est mis en œuvre pour élargir la voie et construire des rigoles pour évacuer les eaux stagnantes.

A la fin du XIXe siècle, un lavoir et une fontaine se trouvaient dans un pré en propriété privée. Son usage semblait cependant collectif et les habitants qui ne possédaient pas de puits venaient y chercher de l'eau et laver leur linge. Après l´intervention du maire, le propriétaire a accepté de laisser un passage d´un mètre de large et deux mètres autour de la fontaine, laquelle devait être entretenue pour la commune après une délibération du 15 août 1897. Il faut un conseil municipal extraordinaire, le 4 septembre 1926, pour que le propriétaire accepte vraiment les propositions du conseil. Une réparation du lavoir est demandée par les habitants en 1946 et elle est effectuée gratuitement par deux habitants du hameau.

L´activité principale de la Barde est l´agriculture. Au XIXe siècle, il s'agit d'un village de métayers, de journaliers et de domestiques agricoles, ce qui explique la présence de très nombreux logements minimaux. En 1896, il y a quatre propriétaires, trois domestiques agricoles et deux familles des métayers. En 1901, le nombre de métayers augmente au détriment du nombre d'ouvriers. En 1936, un seul métayer reste dans ce hameau. Ce faire-valoir agricole avec de nombreux logements minimaux pour les ouvriers rend aujourd'hui difficile la reconstitution des exploitations du XIXe siècle et l'attribution des logements aux différentes dépendances observées, la tradition orale ne permettant que de réattribuer les logements aux granges. C'est pourquoi certaines granges restent isolées dans un dossier individuel. De nombreux logements ont des baies à encadrement en bois. Au milieu du XIXe siècle, il y avait un maréchal-ferrant. Son atelier n'a pas pu être identifié. Entre les deux guerres, il y avait également une épicerie et un atelier de travaux de couture.