Historique
Le passage sur la Creuse reliait Mairé, implanté sur la rive gauche, à la commune de Barrou dans le département de l'Indre-et-Loire. En l'absence de sources textuelles, son ancienneté est difficile à établir.
Le port de Mairé aurait eu une certaine importance entre l'établissement du bac et la construction du pont de Lésigny en 1835. Lésigny étant mieux reliée aux grandes voies de communication, les piétons, voitures et marchandises ont préféré passer par ce nouvel axe. En effet, à cause de sa pente importante, l'accès à la cale de Mairé par le chemin du vieux port n'était pas pratique pour les voitures et les charrettes. De plus, les passagers débarquaient à Barrou dans un port souvent signalé en très mauvais état et mal entretenu. Bien que le bac de Mairé soit progressivement désaffecté, il reste en fonctionnement au moins jusqu'au début du 20e siècle.
La première mention du bac de Mairé dans les sources remonte à 1816. À cette date, l'embarcation employée par le passeur est dans un état de grande vétusté, ce qui laisse supposer qu'elle était déjà utilisée depuis plusieurs années. L'un des habitants de la commune alerte les édiles sur la dangerosité de la situation, puisque le fermier du bac continu de faire traverser la rivière dans le bac endommagé. Un expert est mandaté sur place et juge qu'il est préférable d'arrêter le passage le temps qu'une nouvelle embarcation soit achetée.
En 1823, il semblerait que l'administration du bac autrefois menée par la commune échoit au Trésor Public. C'est dorénavant lui qui afferme le passage à un habitant de Mairé et qui récolte une part des bénéfices. Le fermier est quant à lui tenu de fournir et d'entretenir le matériel du passage, qu'il s'agisse des embarcations, des rames, des écopes, des chaînes ou des cordages.
Le grand bac employé par le fermier coule en 1845. À l'époque, le passage ne se faisait qu'à l'aide de ce bateau et la traversée doit donc être arrêtée pour un temps. L'activité reprend rapidement puisqu'en 1850, le fermier possède encore un grand bac de 12,40m de long sur 4,25m de large pour les voitures et les charrettes et un batelet de 9,85m de long sur 2m60 de large pour les piétons et les bestiaux. Cependant, le fermier n'entretient pas les bateaux et de l'herbe pousse à l'intérieur du grand bac. Vu sa dégradation et le fait que les charrettes et les voitures soient de moins en moins nombreuses à passer la Creuse à Mairé, la décision est prise de ne plus l'utiliser.
À partir des années 1850, avec le contrôle annuel du bac par l'État, la qualité du service s'améliore et un batelet de 7m de long servant pour la pêche et les piétons est acheté. Les tarifs du passage sont indiqués sur un panneau installé au port et la ligne de flottaison limite des embarcations est dorénavant indiquée sur la coque par des petites plaquettes de bois. En 1853, c'est au tour des abords du passage et de la cale d'être restaurés. Celle-ci est repavée et la retenue de terre est renforcée par des pilotis en bois. Un nouveau bac remplace le passe-chevaux vétuste en 1862. Il est réalisé par un certain Jean Bruneau, charpentier en bateau à Cenon.
Les contrats de fermage de la fin du 19e siècle laissent cependant l'image d'un passage en déclin. En effet, en 1888, le service n'a lieu qu'entre 8h à 9h du matin et 5h et 6h du soir et le passeur n'accepte plus que les piétons sans chargement. Le même contrat est reconduit en 1896 et jusqu'en 1903.
En 1913, il reste trois bacs dans la Vienne : Queaux sur la Vienne, Chézelle sur le Clain et Mairé sur la Creuse. Le passeur du bac de ce dernier étant décédé, le bail de 9 ans à compter du 1er janvier 1913 est transféré à son neveu, M. Glain.
Plus récemment, en 2015, la commune a fait appel au chantier d'insertion de Pleumartin pour restaurer la cale.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 3e quart 19e siècle (daté par source) Secondaire : 1er quart 21e siècle (daté par tradition orale) |
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Dates |
1853, daté par source 2015, daté par tradition orale |
Auteurs |
Auteur :
auteur inconnu, Auteur : Bruneau Jean , charpentier (attribution par source) |
Description
La cale de Mairé est située en contrebas du chemin du vieux port, au nord-est du bourg. Sa pente est relativement douce puisqu'elle représente 3m de dénivelé sur environ 18m de long. Le dallage est constitué de moellons calcaire et de silex maçonnées au ciment. À l'occasion de la restauration de la cale en 2015, l'inscription "Port de Mairé" a été réalisée dans du ciment à l'aide de petits galets noirs.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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État de conservation |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA86009548 |
Dossier réalisé par |
Maturi Paul
Chercheur associé à la Communauté de Communes des Vals de Gartempe et Creuse (2015-2016), puis à la Communauté d'Agglomération de Grand Châtellerault (2017-2024). |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Vals de Gartempe et Creuse |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2019 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Communauté d'Agglomération de Grand Châtellerault |
Citer ce contenu |
Bac sur la Creuse, Dossier réalisé par Maturi Paul, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Communauté d'Agglomération de Grand Châtellerault, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/a9710159-3e37-4bba-b32f-ad35c4676076 |
Titre courant |
Bac sur la Creuse |
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Dénomination |
bac cale |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Mairé , chemin du vieux port
Milieu d'implantation: en village
Lieu-dit/quartier: Le Bourg
Cadastre: 1833 C 25 ((près de)), 2017 AH 96 ((près de) V.C n°13)